Je viens de terminer cette série que j'avais découverte aux alentours de 2001, vers mes 11 ans, soit le même âge que l'héroïne à peu de choses près.
J'ai décidé de reprendre cette série après avoir vu l'annonce d'une suite ou d'une réécriture, enfin bref. Toujours est-il qu'un nouvel anime se prépare autour de cette série. Et j'avais une très ancienne frustration puisque je n'avais jamais terminé cet anime et que je n'en avais donc jamais vu le dénouement.
La série passait dans l'émission M6 Kid à l'époque, après l'école, mais je loupais souvent les épisodes. Comme il n'y avait pas de rediffusion, impossible de les rattraper. Par ailleurs, l'anime est complété de deux films qui n'ont - à ma connaissance - jamais été diffusés en France (pas sur M6 en tout cas). Le 1er s'intercale entre deux saisons et le dernier vient la parachever.
Heureusement, elle est regardable sans ces deux longs-métrages, puisque le premier est un Hors-Série (mais très bon HS) qui n'apporte pas d'élément essentiel à l'intrigue.
Le deuxième est également dispensable, même si à mon sens, le spectateur peut rester su sa faim s'il ne se contente que du dernier épisode de la série, qui en compte 70 en tout.
De mémoire, je me souvenais que CardCaptor Sakura était une série enfantine, bien que très esthétique. On parle quand même d'une oeuvre de CLAMP, avec pléthore de détails, de magnifiques décors, vêtements et chevelures. L'utilisation de différentes tenues par l’héroïne, toujours plus élaborées les unes que les autres, fait d'ailleurs partie intégrante de l'histoire. Pour ma part, même s'il y a un peu trop de rose à mon goût (c'est un shojo, ne l'oublions pas), j'aime toujours découvrir les tenues que porte Sakura.
J'avais donc le souvenir d'une série un peu cul-cul pour gamines de 12 ans.
Mais voilà. En fait non.
En fait, ce n'est pas une série cul-cul, pas une série enfantine et pas une série spécifiquement réservée aux filles.
Alors oui, y'a du rose, c'est de la Magical Girl, mais c'est un autre niveau.
J'ai pris beaucoup de plaisir à revoir tous les épisodes. Je ne me suis pas ennuyée une seconde, j'avais envie de les enchaîner aussi vite que possible. Mais on parle tout de même de quasiment 24 heures de visionnage, sans compter les 2 longs-métrages de 1h20 chacun.
Je me souvenais de certains épisodes qui m'avaient particulièrement marquée, et j'en ai découvert d'autres que je n'avais probablement jamais vu. De personnages que j'avais adorés, et d'autres qui m'avaient profondément agacée.
Je ne me souvenais pas de certaines thèmes abordés, peut-être pas accessibles à une jeune ado de 11 ans, ou peut-être simplement masqués par une VF décevante et trop enfantine. Il y a certains thèmes encore difficiles à voir à la télévision en 2017, alors en 2001, dans un dessin animé...
Les relations entre les différents personnages de la série sont vraiment intéressantes, profondes. Les amitiés sont joliment décrites, et on réalise vite à quel pont elles sont importantes. C'est un élément qui fait que les personnages deviennent très rapidement attachants. Les évolutions des différentes relations sont bien amenées tout au long de l'anime, et à aucun moment je ne me suis demandé pourquoi tel personnage avait changé d'attitude envers tel autre. C'est fluide, la progression est bien dosée, et c'est un élément qui fait aussi tout le sel de cette série.
Je pense donc que cette impression de série pour enfant venait surtout de la VF. Je l'ai donc regardée entièrement en VO, revenant parfois en VF pour entendre les voix des personnages. Une voix m'avait un peu choquée en VO (une voix masculine, qui avait été adaptée totalement différemment en français), et finalement, je m'y suis vite attachée et je l'ai préférée à celle de la VF, qui, en définitive, semble plus être une erreur de casting ou un choix délibéré pour tenter de modifier le caractère du personnage.
La voix française de Sakura est un véritable supplice. Elle est agaçante, poussive, forcée, et la fait passer pour plus niaise qu'elle n'est. Sakura n'est pas très dégourdie à la base, mais si on accentue encore davantage ce trait de caractère par une voix / une façon de parler agaçante et niaise, il est difficile de s'attacher à elle alors qu'elle est adorable et touchante en japonais.
Autre point noir de la VF : les prénoms. Evidemment, celui de Sakura n'est pas changé, mais c'est le seul qui ne souffre pas de l'importation française (surtout parce qu'il est écrit très souvent).
Tomoyo devient Tiffany, Toya devient Thomas, Yukito devient Matthieu, Shao-Lan devient Lionel, Mei-Lin devient Stéphanie, ... etc. Et c'est NUL. Les prénoms japonais ne sont pas difficiles à retenir, donc c'est gavant de voir une francisation systématique des prénoms.
Enfin, troisième élément à BANNIR : le générique VF. Alors là... une seule question... POURQUOI ? Les génériques japonais sont très mignons, courts, les chansons sont jolies, douces... En français, on se retrouve avec une vieille chanson "dance" absolument horrible... Je n'ai connu que ce générique sur M6 et j'avais envie de couper le son, limite par honte.
Pour finir sur une note positive, j'ai été agréablement surprise par le fait que malgré l'âge de cette série (21 ans pour la manga, 19 ans pour la série (ça nous rajeunit pas putain)), elle n'a pas vieilli. J'ai trouvé que l'anime n'avait pas pris de coup de vieux (sûrement que le côté nostalgie y est pour beaucoup) et n'était pas vraiment ancré dans une période spécifique (sauf pour 2-3 éléments, comme les téléphones portables un peu datés par exemple).
J'ai seulement gratté la croûte avec ce retour sur l'anime. Je pense lire la version papier de 12 tomes pour me faire une idée plus précise de la série, et même essayer de lire les spin-offs qu'elle a engendrés.
Quoiqu'il en soit, je vous conseille fortement de voir ou revoir CardCaptor Sakura si vous ne l'avez jamais vue, ou dans les mêmes piètres conditions que moi (à la télé, en VF, en pointillés, avec des trous, sans les films, ...) puisque cette série vaut vraiment le détour.
Et même si vous faites une allergie au rose, visionnez-la en VO, en entier, avec les films (qui sont d'une excellente qualité et restent dans le même esprit, ce qui en fait des épisodes rallongés plus que des longs-métrages à proprement parler).