Les premières œuvres de Stephen King s'offrant peu à peu de nouvelles adaptations télévisuelles, c'est au tour du deuxième roman du maître de l'horreur, "Salem", de subir un lifting vingt-cinq ans après la première mini-séries de Tobe Hooper, vieillotte mais toujours aussi efficace. Cette fois-ci produit par la TNT et réalisé par Mikael Salomon (Pluie d'Enfer), ce gros téléfilm en deux parties se voit clairement rajeuni et subit de nombreux changements qui en font un remake prenant plus de libertés avec le roman tout en conservant la trame originale...
Déplacée dans les années 2000, cette nouvelle version modifie surtout de petits détails comme les métiers et personnalités des protagonistes et quelques séquences rajoutées ou supprimées. Afin de se détacher complètement de la première adaptation, le réalisateur a opté pour un look à l'opposé de la version des années 70 : notre héros (désormais interprété par l'oublié Rob Lowe, au début agaçant mais devenant peu à peu sympathique) porte un manteau en cuir pour un look passablement ténébreux tandis que le vampire principal Barlow tronque son crâne bleu et ses yeux jaunes pour une figure plus classique sous les traits de Rutger Hauer.
Tout aussi bavard que son prédécesseur mais plus moderne sous certains aspects, Salem's Lot réussit pourtant à demeurer fidèle au matériau de base tout en sachant proposer des séquences visuellement réussies telles que les diverses apparitions vampiriques, des moments de suspense maîtrisés et des plans sanguinolents alors absents de la première adaptation. Malheureusement, le pauvre casting empêche clairement la mini-série de rentrer dans les annales, car outre la présence de Rob Lowe, du charismatique James Cromwell et de l'excellente Samantha Mathis, c'est face à des acteurs mal sélectionnés que le bât va blesser...
Entre un Donald Sutherland cabotinant comme jamais, un Robert Mammone ridicule en médecin volage au jeu plat comme une limande ou l'implication mal dirigée du jeune Dan Byrd, impossible de croire en ces personnages travaillés mais déblatérant des dialogues poussifs et peu naturels. Parallèlement, le téléfilm prend son temps pour instaurer ses protagonistes et ses enjeux mais amorce les hostilités avec une vitesse déconcertante, comme s'il fallait obligatoirement au bout d'une heure déposer toutes les cartes sur la table. Dommage. On saluera en revanche l'efficacité de la mise en scène de Salomon, parfois surprenante, ainsi que l'audace d'avoir modernisé l'ensemble dans un relooking cohérent à défaut d'être mémorable.