Burning Therapy
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Salem, c’est un peu comme si tu avais pris la sombre histoire des procès de sorcières de Salem, l’avais mélangée avec un soupçon de American Horror Story, puis ajouté une bonne dose de drames romantiques dignes d’un soap-opera bien corsé. Sur le papier, tu t’attends à une série sombre, dérangeante, pleine de malédictions et de sorcellerie... mais en réalité, on se retrouve parfois plus près d’un triangle amoureux tordu que d’un véritable sabbat infernal.
L’histoire se déroule, comme tu t’en doutes, dans la ville de Salem au XVIIe siècle, en plein cœur des fameuses chasses aux sorcières. Mary Sibley (jouée par Janet Montgomery), une puissante sorcière, contrôle la ville d’une main de fer tout en cachant son identité derrière le masque d'une citoyenne respectée. Jusque-là, on est dans un cadre parfait pour une série où la magie noire, les complots et les rituels secrets devraient régner en maîtres. Mais voilà, la série décide aussi de saupoudrer cette intrigue de machinations politiques et d’histoires d’amour compliquées, ce qui dilue un peu l’intensité diabolique qu’on espérait.
Mary est sans doute l’un des personnages les plus fascinants de Salem. En surface, elle est forte, calculatrice, et prête à tout pour atteindre ses objectifs (y compris des sacrifices un peu trop sanglants pour être discutés ici). Mais au-delà de sa sorcellerie, son personnage est beaucoup trop pris dans une toile de sentiments humains, notamment avec son ancien amant John Alden (joué par Shane West), qui revient en ville après des années d’absence. Leur relation, entre passion, trahison et vengeance, finit souvent par occuper plus de place que la véritable intrigue de la sorcellerie. Résultat : tu attends de voir des rituels occultes, et tu te retrouves avec des répliques dignes d’un mélodrame romantique. On aurait presque l’impression que Mary est plus hantée par son passé amoureux que par les démons qu’elle invoque.
John Alden, lui, est le héros au grand cœur classique : robuste, droit dans ses bottes, mais aussi têtu qu’un cheval de bataille. Son rôle dans la série est de combattre les forces du mal tout en restant coincé dans des dilemmes sentimentaux. Entre ses combats pour sauver la ville et ses retrouvailles avec Mary, on se demande s’il est là pour repousser les sorcières ou juste pour raviver une romance qui aurait dû rester dans le passé.
Ce qui aurait pu être une série véritablement sombre et oppressante se transforme en une sorte de danse macabre entre les intrigues de pouvoir, la sorcellerie, et les relations amoureuses. Les moments de sorcellerie et de magie noire, quand ils arrivent, sont bien réalisés et offrent quelques scènes mémorables. Les rituels sont parfois dérangeants, avec un bon lot de boue, de sang et d’incantations en latin qui font leur petit effet. Mais le tout est si souvent interrompu par des sous-intrigues sentimentales qu’on a du mal à plonger complètement dans l’aspect horrifique.
Le cadre historique, lui, est impeccablement rendu. Les costumes, les décors, et l’atmosphère de Salem sont soignés et te plongent dans une ambiance inquiétante où la religion, la peur et les superstitions règnent en maîtres. Mais même ce cadre ne suffit pas à rattraper les intrigues qui s’emmêlent. Entre la politique locale, les complots de sorcières et les jeux de pouvoir, la série semble vouloir tout traiter à la fois, sans vraiment savoir sur quel pied danser. On aurait aimé qu’elle se concentre davantage sur la montée en puissance de la magie noire plutôt que sur les petits drames humains qui finissent par envahir l’écran.
Visuellement, Salem n’a pas à rougir. Les effets spéciaux, bien que parfois discrets, sont efficaces, surtout lors des scènes de sorcellerie. Les moments où la magie s’invite dans la ville sont souvent dérangeants, presque grotesques, avec des transformations inquiétantes et des créatures étranges qui apportent un vrai frisson. Mais là encore, ces scènes sont trop éparses pour réellement faire basculer la série dans l’horreur pure. À trop vouloir mélanger les genres, Salem finit par ne jamais pleinement plonger dans l’un ou l’autre.
En résumé, Salem est une série qui avait le potentiel de devenir une grande saga sombre sur la sorcellerie, avec un cadre historique fascinant et des personnages intrigants. Mais elle se perd souvent dans ses propres intrigues amoureuses et politiques, au détriment de l’horreur et de la magie noire. Si tu cherches une série où l’amour interdit et la sorcellerie se mêlent dans une danse dramatique, Salem pourrait te plaire. Mais si tu espérais une plongée sans compromis dans l’obscurité des procès de sorcières, tu risques de te retrouver face à plus de larmes que de malédictions.
Créée
le 14 oct. 2024
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