Salut les musclés
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Salut les musclés

Série TF1 (1989)

Quand la muscu fait place aux pitreries, et que le bon goût part faire un tour en vacances

Salut les Musclés, c’est un peu comme si quelqu’un avait mis une sitcom américaine dans un shaker français des années 80, y avait ajouté une dose de guitare ringarde, des costumes excentriques, et un humour potache tout droit sorti de la cour de récré. Le résultat ? Un cocktail improbable, à mi-chemin entre le vaudeville musical et le sketch de camping, où les muscles des personnages sont aussi imposants que les blagues sont légères. Prépare-toi à une plongée dans un univers où la subtilité a été bannie au profit d’un comique aussi gras que les croissants du matin.


Les "musclés", c’est cette bande de joyeux lurons au sourire permanent et au cerveau souvent en mode vacances. Ils vivent ensemble, sans souci apparent, dans un appartement où la déco semble avoir été choisie par un styliste fou de néons et de couleurs criardes. L'intrigue ? Oh, tu la cherches encore ? Il n’y en a pas vraiment. Chaque épisode est une suite de gags sans fil conducteur, où les personnages passent leur temps à essayer de résoudre des petits soucis du quotidien qui, bien sûr, finissent en pagaille totale.


Framboisier, Rémy, René, Eric, et Bernard forment ce groupe de musiciens improbables qui, étrangement, ne semble jamais réellement jouer de musique. Framboisier est le leader romantique, l'éternel amoureux transi, mais ses tentatives de séduction sont souvent aussi subtiles qu’un éléphant dans un magasin de porcelaine. René est le grand costaud un peu benêt, Eric le dragueur raté, et Bernard, ben… c’est Bernard, l’électron libre qui passe son temps à faire des gaffes et à s’empêtrer dans des quiproquos aussi gros que ses muscles.


Et puis, il y a Valériane, alias Hilguegue, l’extra-terrestre la plus glamour de la galaxie, parce que pourquoi ne pas ajouter un peu de science-fiction dans ce joyeux bazar ? Son arrivée en mode "je viens de l’espace, mais je m’adapte vite aux pantalons en velours côtelé" ajoute un niveau de loufoquerie inattendu. Ses pouvoirs et son étrangeté permettent de sauver les Musclés des situations les plus ridicules… mais malheureusement, pas de l’humour souvent répétitif de la série.


Le grand atout de Salut les Musclés, c’est son ambiance de bonne humeur constante. Pas de prise de tête ici : tout est léger, tout est coloré, tout est bon enfant. Mais parfois, tu te demandes si ce côté "on fait semblant d’être bête pour faire rire" n’est pas un peu poussé à l’extrême. Les gags sont si simples que même un enfant de cinq ans pourrait les anticiper, et le public de l’époque riait certainement autant de la naïveté des personnages que de leurs situations farfelues. Les quiproquos sont tellement énormes qu’ils donnent l’impression que tout le monde dans la série souffre d’une amnésie chronique ou d’une incompréhension totale des situations sociales.


Visuellement, c’est une plongée dans l’enfer joyeux des années 80. Les tenues semblent avoir été choisies dans l’obscurité, avec des chemises à motifs improbables, des coupes de cheveux qui défient la gravité, et des accessoires qui clignotent presque autant que les enseignes de Las Vegas. Les décors sont minimalistes, mais qu’importe ! Le but n’est pas de te transporter dans un univers crédible, mais plutôt de t’offrir un théâtre de l’absurde où tout peut arriver, même les pires blagues.


L’autre dimension de la série, c’est bien sûr le côté "musical", mais là aussi, il ne faut pas s’attendre à des performances dignes d’un concert. Les Musclés sont censés être un groupe, mais leur véritable instrument, c’est le comique de répétition. Chaque fois qu'ils prennent leur guitare, ce n’est que pour mieux se lancer dans une nouvelle farce ou pour essayer, sans succès, de draguer les filles qui passent par là.


Le problème avec Salut les Musclés, c’est que l’humour vieillit mal. Ce qui était peut-être amusant à l’époque semble aujourd’hui un peu dépassé. Les blagues sexistes et les stéréotypes d’un autre temps te donnent l’impression d’être coincé dans une autre époque, sans possibilité de retour. Certains gags te laissent avec un sourire gêné, et tu te surprends à te demander comment cette série a pu tenir aussi longtemps.


En résumé, Salut les Musclés est une série qui incarne l’insouciance des années 80, avec des personnages aussi colorés que les décors, des situations improbables, et un humour potache qui ne se prend jamais au sérieux. C’est une sitcom où l’on rit (ou grimace) autant de l’absurdité des personnages que des situations dans lesquelles ils se retrouvent. Si tu cherches de l’évasion sans prise de tête, où le rire est aussi léger qu’un ballon de baudruche, Salut les Musclés t’offre un aller simple pour une époque où le ridicule ne tuait pas… mais te faisait au moins hausser un sourcil perplexe.

CinephageAiguise
5

Créée

le 10 oct. 2024

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