Salvation, c’est un peu comme si tu avais pris un film catastrophe à la sauce Hollywood, ajouté une pincée de thriller politique, un soupçon de romance impossible, et mélangé le tout en espérant que ça donne un cocktail explosif. Le problème ? Ça ressemble plus à un mocktail tiède qu’à une vraie montée d’adrénaline. Alors que la série nous promet de l’apocalypse, des scientifiques en panique, et des conspirations gouvernementales, ce qu’on obtient est souvent un mélange de clichés, de dialogues ridicules, et de moments où tu te dis : "Mais sérieusement ?!"
L’intrigue de Salvation tourne autour de l’arrivée imminente d’un astéroïde géant qui menace de détruire la Terre. Classique, non ? Dès le départ, tu te dis que ça va être tendu, qu’on va suer en regardant les scientifiques tenter de sauver le monde dans une course contre la montre. Mais très vite, la tension retombe comme un soufflé mal cuit. Darius Tanz (Santiago Cabrera), un milliardaire excentrique à mi-chemin entre Elon Musk et Tony Stark, devient la figure de proue de cette mission pour sauver la planète. Il est génial, il est riche, il a des ressources infinies… mais il est aussi coincé dans des intrigues romantiques qui semblent tout droit sorties d’un soap-opéra.
Darius s’associe avec Liam Cole (Charlie Rowe), un étudiant en sciences qui, évidemment, a découvert la menace de l’astéroïde par hasard. Parce qu’apparemment, c’est comme ça que les choses se passent dans Salvation : tu tombes sur une catastrophe planétaire entre deux cafés. Leur mission : convaincre le gouvernement américain d’agir avant qu’il ne soit trop tard. Sauf que là, on tombe dans une série de twists politiques qui, au lieu de rendre l’histoire captivante, te donnent plus l’impression de regarder une mauvaise partie de poker. Les dialogues entre politiciens sont tellement surjoués que même la menace de l’extinction mondiale finit par perdre son sérieux.
Là où Salvation aurait pu briller, c’est dans sa capacité à créer une tension palpable, à faire de l’arrivée de cet astéroïde une épée de Damoclès terrifiante. Mais la série semble plus intéressée par ses romances et ses intrigues amoureuses maladroites. Entre Liam qui tombe amoureux de Jillian (Jacqueline Byers), la poétesse qui se demande ce qu’elle fait là au milieu d’une apocalypse, et les triangles amoureux entre membres du gouvernement, tu finis par te demander si les personnages réalisent vraiment que la fin du monde est proche. Sérieusement, à ce stade, l’astéroïde pourrait leur tomber dessus en pleine conversation sentimentale, et ils continueraient de parler d’amour et de trahison.
Les personnages secondaires, bien que parfois intéressants, n’échappent pas non plus à ce tourbillon de décisions scénaristiques douteuses. Grace Barrows (Jennifer Finnigan), une conseillère du Pentagone, est sans doute l’un des personnages les plus prometteurs, mais elle est souvent réduite à jouer les amoureuses prises entre deux feux, tout en essayant de sauver le monde à ses heures perdues. Ses dilemmes personnels prennent tellement de place que tu finis par oublier qu’il y a un astéroïde géant qui se dirige vers la Terre.
L’un des autres gros défauts de Salvation, c’est que malgré son sujet apocalyptique, tu ne ressens jamais vraiment le danger. Les personnages ne semblent jamais vraiment paniqués, tout se règle souvent avec des réunions dans des bureaux climatisés ou des regards langoureux sur des terrasses de luxe. Même quand les conspirations se multiplient et que des agences secrètes sont prêtes à tout pour garder la catastrophe sous silence, tu n’as jamais l’impression que la Terre est à deux doigts de se transformer en poussière cosmique. C’est un peu comme si la série avait oublié qu’un astéroïde était censé être un vrai problème.
Visuellement, Salvation fait le boulot sans vraiment impressionner. Les effets spéciaux sont corrects, mais rien qui te fasse bondir de ton siège. L’astéroïde en question n’apparaît que de temps en temps, comme pour nous rappeler que, oui, il est toujours là, mais ne t’inquiète pas, il ne va pas trop te déranger dans tes drames personnels. La série semble plus concentrée sur ses bureaux élégants et ses conversations en intérieur que sur des scènes épiques de destruction imminente.
En résumé, Salvation est une série qui avait un potentiel énorme avec son concept de fin du monde imminente, mais qui finit par se noyer dans des intrigues romantiques mal fichues et des conspirations politiques bancales. Au lieu de nous offrir un thriller haletant sur la survie de l’humanité, on se retrouve avec une série qui oscille entre le drame sentimental et le soap-opéra de science-fiction. Si tu cherches une série catastrophe où les relations amoureuses prennent autant de place que l’astéroïde qui menace la Terre, alors Salvation pourrait te divertir. Mais si tu voulais un véritable suspense apocalyptique… tu risques de lever les yeux au ciel, là où l’astéroïde aurait dû te terrifier.