Samurai Champloo par batsuneji
Avec au commande Shinichiro Watanabe -que l'on aura déjà vu avec Cowboy Bebop et Animatrix (Histoire du détective, et Histoire du Kid)- Samurai Champloo revisite le mythe du samouraï rōnin, à l'instar du film Ghost Dog (Jim Jarmusch) qui déjà en 1999 rapprochait l'univers des samouraïs et celui du hip-hop.
On se rappelle également du plus mitigé Afro Samouraï (Takashi Okazaki) sortie en 2007 et dont la BO était signé RZA, producteur du mythique groupe de rap Wu-Tang Clan et porté par la voix de Samuel L. Jackson.
Inutile de préciser que l'on se retrouve face à une expérience qui n'a alors rien d'inédit...
Et pourtant, ce Samurai Champloo se révèle être une grande bouffé d'air frais pour tous ceux qui -à l'instar de moi-même- commencent à se lasser des shonens et de leur similarité abrutissante au fil des saisons. Si quelques épisodes restent néanmoins suspect, comme cette parenthèse hommage à Resident Evil et autres La nuit des morts vivants (épisode 22 - Quatrième dimension), d'autres néanmoins tapent fort dans l'anachronisme sympa, comme cette partie de baseball avec des samouraïs en pleine ère d'Edo (épisode 23 - Le blues du baseball) ou un concours de graffiti entre deux jeunes paumés dont la récompense est l'héroïne de l'histoire (épisode 18 - La guerre des mots).
La mise en scène elle-même se fait au rythme de scratchs récurrent, à l'image des transitions entre morceaux sur les mixtapes hip-hop.
En ressort au final une réalisation soignée et des épisodes tous plus agréables les uns que les autres.
Alors que dire des dessins et de l'animation ? Pas grand-chose si ce n'est que c'est tout simplement magnifique. Le travail de Masaaki Yuasa et de Shinichiro Watanabe est tout juste éblouissant et mérite largement une visualisation sur support HD. Les génériques de fin nous offrent également de très beau artwork.
En ce qui concerne les musiques, celles-ci sont produites par Fat Jon, Force Of Nature, Tsutchie ainsi que Nujabes (RIP). L'OST de Samurai Champloo se découpe en quatre disques d'une vingtaine de beats chacun, c'est dire comment la musique est un des éléments essentiels de cet animé. A cela s'ajoute encore quelques titres du label Hyde-Out Productions (celui de Nujabes); sans pour autant qu'on les retrouve dans les différents OST (dommage !). La quasi-totalité des beats produit pour la série sont vraiment très bons et mérite amplement d'être écouté seul. (ex : Just Forget, sur l'album Impression, ou How You Feel, sur Departure).
En conclusion, Samurai Champloo se révèle être un petit bijou à tout point de vue : les graphismes et la musique servent magistralement la réalisation et le scénario développé par Shinichiro Watanabe.
Un petit défaut, puisqu'il faut bien lui en trouver un: Certaines intrigues développées au cours de la série ne trouvent pas de conclusion... Une ouverture possible sur un film ou une saison 2 ?
En bref, Samurai Champloo est un pur chef d'œuvre. A voir obligatoirement !