Quand on se retrouve à pleurer, seul, devant une scène où un bonhomme de 130 kg se fait couper sa coiffure rituelle par d'autres colosses en kimonos, on sait que l'on tient une série qui tient ses promesses.
Du sport tout d'abord, qui est de plus en plus présent à mesure que les épisodes s'enchaînent. Les ralentis sont peu nombreux mais savent mettre l'accent sur les moments de tension intenses entre les deux combattants. La série est construite autour de deux personnages presque néophytes, ce qui permet au spectateur de découvrir les règles et les coulisses du sumotori, de l'intérieur comme de l'extérieur.
Du drame avec des situations où la misère et la cruauté de la société japonaise sont montrés sans complaisance. Du drame intime aussi puisque l'on sent derrière le vernis des sourires où le masque du bourru des émotions puissantes, naïves et parfois bouleversantes affleurer. La retenue électrise souvent mieux que l'exubérance dit-on... La rigidité de l'étiquette et de la politesse dans le monde du sumotori ainsi que dans la société japonaise contribue à rendre puissante et passionnante des gestes qui pourraient paraître anodins dans une autre culture.
De la découverte enfin, du Japon actuel, assez loin des clichés "entre tradition et modernité" puisqu'ici le sumotori fait partie du monde réel et y est connecté en permanence, par les réseaux, les millionnaires qui jouent aux mécènes, etc.