A taaaable ! Netflix vous a préparé un petit festin, avec un programme chargé en barbak humaine et autres mets excessifs ! Un peu comme si les Desperate Housewives invitaient Hannibal Lecter et Dexter dans une soirée spéciale The Walking Dead ! Tout un programme n'est-ce pas ? Mais comment arriver à un tel résultat ?
Drew Barrymore, la Drôle de Dames la plus badass de McG, est marié à Timothy Olyphant, le flic au Stetson le plus classe du petit écran. Tous deux sont agents immobiliers, et leur vie est magnifique : beau métier, beau quartier, et belle gamine. Jusqu'à ce moment dégueulasse digne d'un certain Scary Movie 2, où madame décide de redécorer la maison en régurgitant tous ses repas de l'année en cours. Carrément appétissant. Mais comme si ça ne suffisait pas, madame découvre en plus qu'elle n'est plus la même : toutes ses fonctions vitales sont à plat. En gros, elle est morte, et paradoxalement en meilleure forme que jamais !
S'enchaîne alors des péripéties tour à tour glauques et drôles à la fois, où la famille parfaite tente tant bien que mal de faire comme si tout aller très bien. Mais si sur le papier, c'est une idée très intéressante, Santa Clarita Diet ne réussit pas tout ce qu'elle touche, oscillant difficilement entre le comique de mauvais goût et la comédie gentille. Car la série est accrocheuse quand il s'agit de faire rire avec absurdité et décalage, mais elle ne parvient pas vraiment à cumuler ce lâché prise avec le classicisme ambiant des trames scénaristique, qui elles sont bien trop sages.
À tel point qu'en finissant la série, on se retrouve à dire que c'était juste sympa et inoffensif, alors qu'il y avait moyen de faire quelque chose de bien plus subversif. L'objectif n'était certes peut-être pas là, sûrement voulaient-ils simplement former une comédie avec un mélange de genres en laissant respirer chacun d'entre-eux, mais ça en devient au final trop lisse, trop peu original.
Heureusement, le format de Santa Clarita Diet est ici parfait : les 10 épisodes d'une durée de 30 minutes à peine permettent de ne pas vraiment avoir le temps de s'ennuyer, pour peu qu'on supporte sa vulgarité et sa "crasse-attitude" récurrentes. Aussi, le casting est presque une totale réussite.
En femme et mère de famille surexcitée et rentre-dedans, Drew Barrymore parvient à porter la série tranquillement sur ses épaules. Mais nos préférés sont sans conteste les deux jeunots de l'histoire. La fille, Liv Hewson - qui possède certainement le meilleur gag de la série (celui du dernier épisode, qui aurait pu durer encore longtemps) - offre une prestation solide, l'adolescente désabusée, forte et fragile à la fois dans toute sa splendeur. A côté d'elle, son ami et voisin introverti, Skyler Gisondo, est un vrai vecteur d'empathie et de comique geek réjouissant. D'ailleurs, leur relation fonctionne du tonnerre.
Seul point délicat, Timothy Olyphant. L'acteur n'arrive pas vraiment à convaincre dans ce registre. Souvent il en fait des caisses, et ça sonne faux - bien qu'il ne soit en aucun cas désagréable. Par ailleurs, on regrettera aussi tous les seconds rôles, très mal exploités, qui en plus n'ont strictement rien à raconter.
Enfin, pour finir, on vomi littéralement sur la fin de la saison, qui se termine sans finir quoi que ce soit. Ce n'est même pas un cliffangher qui t'aguiche pour te donner envie d'avoir une suite, c'est juste comme si, en plein repas, alors que tout se passe bien, tu te lèves de table, sans rien dire, le regard vide, et tu t'en vas... Même pas un doigt d'honneur pour exprimer une émotion, rien. Voilà comment on a vécu la fin de Santa Clarita Diet. Dans l'incompréhension la plus totale.
POUR LES FLEMMARDS : La série met en appétit avec son décalage absurde et cradingue, mais ne parvient pas trop à gérer son mélange de genre. Assez frustrant.