Le synopsis du drama se suffit à lui-même :
Sang-Mi et sa famille quittent Séoul pour s'installer dans une ville de province apparemment sans histoire. Très vite, la communauté religieuse du coin, menée par le charismatique Baek Jung-Ki, se montre particulièrement concernée par leur bien-être.
Je vais rester tout aussi vague car la tension mentale des 4 premiers épisodes est impressionnante. On pourrait facilement se les gâcher en précisant des événements précoces dans l'Histoire. En ce sens, je conseille de se contenter des teasers de 30 secondes.
Ce début de drama nous est naturellement marquant puisqu'on fait face au mode d'emploi d'une secte religieuse pour recruter et s'étendre. On observe un système rodé qui profite des moindres failles d'une personne lorsque la vie la confronte à un défi (perte d'emploi et d'argent, décès, etc) pour la séduire. C'est ainsi qu'on assistera à l'emprise de la secte sur une famille.
L'atmosphère ou l'ambiance est malaisante, stressante et terrifiante (teaser 3). La fille de la famille nous transmet parfaitement ces sentiments avec un regard émouvant et pétrifié. Jouée par Seo-Ye-Ji, c'est la seule qui ne reçoit pas la générosité du gourou, des apôtres et paroissiens avec enthousiasme. J'ai ressenti des émotions inhabituelles et contradictoires, l'histoire m'étant aussi insoutenable que captivante à voir...
C'est un sujet rare en fiction et finalement peu documenté en images à ma connaissance, le milieu et le secret des sectes étant difficile à percer. Depuis l'antiquité, l'existence des sectes religieuses n'ont jamais semblé fléchir. Spoiler : ce n'est pas avec la montée des extrémismes, des crises et conflits mondiaux que ça s’apprête à disparaitre. Quelques références récentes m'y font penser : l'Église Shincheonji de Jésus au centre de la propagation du COVID-19 en Corée, ou même la famille Dupont de Ligonnès qui serait liée à une secte.
Les sectes sont présentes aux quatre coins du Monde. Avec la liberté de culte, même pour les États et la Justice il parait difficile de s'approcher de ces "organisations" et des responsables protégés par la foi indéfectible de leurs disciples. Les jeux politiques peuvent-ils même les amener à la complicité ? Une question qui se pose déjà légitimement sur des dictatures (cf. le silence face à la Chine et les ouïghours) donc est-ce à exclure ?
Save Me peut nous embarquer dans ces réflexions. Et c'est pourquoi ce sont des jeunes livrés à eux-mêmes qui vont s'atteler au "démantèlement" de cette secte (teaser 1) et nous amener progressivement vers une série d'infiltration. Cette partie du drama est moins intéressante (impossible de maintenir la qualité des épisodes 1-4) mais elle nous tient toujours en haleine. Éventuellement, on peut s'interroger si les dérives sectaires affichées dans Save Me ne sont pas trop fortes. Mais même pas enfaite. Il suffit de quelques secondes de recherches pour tomber sur des faits réels aussi dingues : Scandale de la secte Nxivm: Clare Bronfman jugée dans une affaire d’esclaves sexuelles (2019).
Save Me est un excellent drama pour toute personne curieuse sur les dérives religieuses, peut-être plus proche de certaines réalités qu'on ne voudrait le croire même si le rendu fictionnel reste marqué.
A savoir : il existe un second volet bien que ce ne soit pas directement une suite, ça prête à confusion.