Secret Level par AntoineRA

Après le succès de Love, Death and Robots, Tim Miller s'associe à Amazon avec son studio Blur pour une nouvelle anthologie basée sur les jeux vidéo. Au programme, la même recette, avec 15 épisodes de 10-15 min généralement qui se basent sur des licences existantes. On y trouve des jeux AAA mais également des productions de niches, et de toutes les époques (même du futur !). Sept studios se sont partagés les courts-métrages, même si l'ensemble est très uniformisé autour de CGI photo-réalistes, hormis 3 épisodes dans un style plus comics/Arcane-like. Les plus belles prouesses en CGI sont fournies par un studio français - Unit Image - sur les épisodes 1 et 3, ainsi que Blur Studio sur les épisodes 4, 5 et 11. Toutefois, la symbiose de couleurs peintes et le dynamisme chorégraphique au sein d'un Tokyo néo-noir de Sifu (ep. 2) a de quoi faire regretter la maigre diversité des techniques utilisées. L'écriture n'est pas pensée pour le format court puisque l'on peine à en tirer des histoires marquantes, la plupart ayant surtout l'air de grosses cinématiques ou de promo reels fan-service (l'ep. 15 en Ready Player One version PlayStation), pas toujours parlants pour le néophyte.

Dans l'ensemble, ce sont les jeux aux synopsis basiques qui aboutissent aux courts les plus intéressants et pléniers, puisque ne nécessitant que peu de backstory. Quand bien même, certains scénaristes se sont sentis pousser des ailes et ont voulu élaborer sur les concepts des jeux (eps 6, 12, 14) en proposant des morales plus philosophiques sur la causalité, l'écoulement du temps, l'opportunité des aventures à vivre, l'éternel recommencement ; ce qui est trop téléphoné au vu du matériau adapté pour vraiment fonctionner. On peut reprocher un énorme manque de variété dans les thèmes, les visuels, et les univers retranscrits à l'écran, en dépit de la différence des licences. En effet, on se retrouve avec pratiquement que de la SF sombre, dystopique, post-apocalyptique, qui aurait totalement eu sa place chez Love, Death and Robots au vu des libertés prises.