Ou comment un accident industriel boosta la carrière d'un homme politique...
Basé sur le roman-thriller éponyme écrit par Chris Mullin (que l’on retrouve également à la scénarisation), Secret State est une mini-série en quatre parties qui parle de conspirations, de politique et d’espionnage. La série a été diffusée pour la première fois en novembre 2012 sur la chaîne britannique Chanel 4, et a été diffusée jeudi soir dans son intégralité sur ARTE.
On avait déjà été gâtés par les excellentes Borgen, Rubicon ou encore State of Play, qui proposaient chacune une intrigue nerveuse sur fond de complot économico-politique, avec – cerise sur le gâteau ! – un casting époustouflant de justesse. Trente ans après la publication du roman original, c’est au tour de Secret State de rejoindre la longue liste des thrillers politiques qui m’ont positivement marquée.
A la réalisation de Secret State, on retrouve Ed Frayman (Family Affairs, Merlin, Royal Pains…), et rien de moins que Chris Mullin – l’auteur du roman original – à la scénarisation. Le casting est largement à la hauteur et comprend Gabriel Byrne (In Treatment, Vikings, Quircke), Charles Dance (Strike Back et plus récemment dans Game of Thrones), Ruper Graves (Single Father, Wallander, Sherlock…) ou encore Gina McKee (Missing, Atonement, the Borgias…).
L’intrigue de Secret State démarre avec un accident industriel qui donnera lieu à un enchevêtrement de machinations politiques, de manipulation, de terrorisme, de magouilles financières avec un fond de probable guerre en Iran, d’écoutes téléphoniques plus ou moins justifiées. Le tout est refondu et mélangé dans un creuset parfois trop petit pour tout contenir, parfois un peu vide (notamment dans le second épisode où ça traine un peu en longueur), avec au final une mini-série qui tient en haleine, mais qui ne souffrira aucune baisse d’attention de la part du spectateur au risque de le perdre en cours de route.
L’accident dans la raffinerie survient peu avant une élection cruciale au Royaume Uni, et tout au long de cette mini-série, nous suivrons l’ascension du Premier Ministre adjoint Tom Dawkins (Gabriel Byrne) jusqu’à la place de chef du Gouvernement; son prédécesseur ayant – visiblement – été assassiné dans un attentat terroriste. Avec autant d’éléments et de pistes plus ou moins concluantes à suivre, le rythme est assez difficile à suivre, entre scènes riches en informations, ou au contraire, beaucoup trop pauvres en comparaison… Et quand on ajoute en plus un enchaînement des scènes parfois un peu chaotique, le fil est parfois difficile à suivre. Mais la récompense est à la hauteur pour ceux qui y parviendront, parce que Secret State a – malgré les défauts cités juste avant – très bien construite narrativement.
Je l’ai dit plus haut, le casting est impressionnant. Mais en plus de ça, les perfomances sont superbes, avec un Gabriel Byrne au regard hanté dans la peau de ce politicien qui n’a rien demandé mais qui se retrouve propulsé sur le devant de la scène auquel chacun cherche une faille exploitable pour rapidement l’écarter de cette succession au poste de Premier Ministre. Le reste du casting gravite autour de lui avec tout autant de talent, avec en tête le britannique Ruper Graves, dans le rôle du Ministre de l’Intérieur Felix Durell, exemple type de l’homme politique calme, ambitieux – et donc potentiellement très dangereux. Ou encore Al Weaver (Me and Orson Welles, Southcliffe…), si habile à entraver toutes tentative pour démêler le vrai du faux dans cette intrigue.
Visuellement, Secret State est magnifique, tant par le choix des lieux que par les jeux d’ombres et de lumière dans certaines scènes. La bande son composée par Alex Heffes est particulièrement inquiétante et complètement raccord avec l’ambiance de cette mini-série.
Envie d’un bon thriller économico-politique ? Foncez ! Secret State, c’est une histoire prenante qui aurait presque pu être inspirée de faits réels, servie par un casting remarquable et une bande son complètement dans le ton. L’intégralité de cette mini-série est disponible jusqu’à samedi via le replay de la chaîne ARTE.