Sense9
Critique garantie sans spoilers mais 100% amoureuse, vous êtes prévenus! Véritable coup au coeur, cette série est tout bonnement un voyage terriblement humaniste . Ce lien qui se tisse (certains...
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le 8 juin 2015
170 j'aime
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Certainement la série la plus surcôtée du moment. On m'en a tellement dit du bien que je me suis donné du mal pour aller au bout des deux saisons, afin de faire les choses comme il faut. Que la série soit mauvaise, c'est un fait. Mais qu'autant de personne s'acharne à la valoriser aussi béatement, ça me dépasse. Les convictions portées par la série auraient elles ôté à toute cette populace un tant de soit peu de regard critique sur la série TV ?
Que l'on souhaite véhiculer autant de messages positifs tels que la non discrimination (qu'elle soit d'ordre raciale ou sexuelle), l'entraide, l'acceptation de l'autre, la quête (et l'existence) de l'Amour, c'est louable. On pourrait même dire que c'est rafraîchissant, tant les dernières séries marquantes dévoilent des univers emplis de noirceur et de cynisme.
Mais là, on m'a menti sur la marchandise. On croirait avoir affaire à un simple lobby LGBT friendly, et c'est ça, le réel problème de Sense 8. On nous a vendu une série SF ultra catchy, réalisée par les frangins/soeurs Wachowski, mais croyez moi, on est à des lustres de ça. L'intrigue générale (8 personnalités connectées qui peuvent interagir) n'avance pas, alors que le postulat de base semblait pourtant plein de promesses, et n'offre que peu d'alternatives si ce n'est LA BASTON (second leitmotiv de la série, ce qui constitue un léger paradoxe, m'enfin). Les histoires annexes sont bourrés de clichés à la con et d'une inutilité frappante (le crush polonais-indien, l'ex petit ami mexicain violent).
La redondance dans la forme (préparez vous, la moitié de chaque épisode est consacrée à filmer la beauté des acteurs, dénudés de préférence, en train de se bouffer du regard sous une musique mièvre et des couleurs chatoyantes) et dans le fond (Nom de Zeus, j'ai l'impression d'avoir vu les mêmes scènes 40 fois au moins), m'ont donné le tournis. Il n'y a pas une once de subtilité dans cette série, tout est cousu de fil blanc et vous pouvez reconnaître au premier coup d'oeil qui sera rangé du côté des bons gars ou des mauvais. Deux personnes se croisent du regard ? Avancez de deux épisodes, vous risquez à 99% de les voir en train de se battre ou de copuler.
Et puis merde, c'est quoi la leçon morale de cette série ? Toutes les intrigues tournent à la baston générale, notamment dans la première saison, et la loi de celui-qui-se-bagarre-le-mieux toujours respecté. Alors, bien sur, les anti-héros cumulent tellement de clichés de pervers-méchants (les parents intolérants, l'ex petit ami violent, la garce nymphomane...), qu'on a, nous aussi, envie de leur foutre sur la gueule. Mais que les ficelles sont grosses...
Le soucis de Sense 8, c'est que la dimension démonstrative a pris le pas sur tout le reste. Et le reste, c'est de la guimauve pré-mâchée de clichés tellement éculées que la série prend une involontaire dimension comique.
Créée
le 31 mai 2017
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46 j'aime
8 commentaires
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