Au nom du Père, du Fils et du Saint Flanagan

Ecrit, réalisé et produit par Flanagan puis distribué par Netflix, il s'agit là de la cinquième collaboration entre le réalisateur et la plateforme de SVOD après Gerald's Game, The Haunting, Hush et Before I wake. On y retrouvera une nouvelle foi Kate Siegel, Henry Thomas, Samantha Sloyan, Rahul Kohli ou encore Robert Longstreet. Ils seront cette fois-ci rejoints par Zach Gilford, Kristin Lehman, Annabeth Gish, Michael Trucco ou encore Hamish Linklater.

Cette fois-ci il ne sera pas question de fantômes, mais il sera question de foi. Alors que Riley fait son retour après un long séjour en prison pour avoir tué une femme tandis qu'il conduisait en état d'ébriété, les insulaires s'impatientent d'un nouveau retour, celui du bien aimé Mon Seigneur Pruitt. Sauf que badaboum, ce n'est pas Mon Seigneur Pruitt qui revient mais un nouveau Prêtre, le Père Paul Hill. Depuis son arrivée, d'étranges événements commencent à se produire. Au cours des 7 épisodes, la tension montera, le mystère prendra forme et les habitants devront faire preuve de Foi.

Disons le clairement, c'est une réussite. On a tout un questionnement autour des divinités, est-ce que celles que l'on vénère ne sont elles finalement pas confondues avec les monstres que l'on craint ? Quel est le pouvoir d'un prêtre dans un village si pieux ? Quelles sont les limites de ce pouvoir si toutefois les limites existent ? Est-ce que c'est possible de mal jouer quand on est dirigé par Flanagan ? Tout un tas de question du genre ! Malgré des monologues longs, très longs, trop longs, la série a réussie à me captiver parce que c'est toujours hyper intéressant de voir des confrontations d'idées autour de la mort, autour du rôle de Dieu dans ce foutoir qu'est l'être humain, la place de ses messagers sur Terre, mais aussi la corruption, la tentation, les tentations divines sur des gens qui se dévouent à leur Dieu, la Foi aveugle et ce sont des questions auxquels les personnages répondront tous différemment de la théorie scientifique à la théorie de la Foi, en passant par celle du Mégalo à savoir « Je peux donc je fais, j'ai raison et vous avez tort, je fais ça pour votre bien. ».

Et là dis comme ça ça peut paraître horrible, mais, finalement dans la série ça paraît vraiment être un geste honnête et la personne est convaincue d'aider, donc on peut difficilement parler de manipulation, c'est un personnage profondément perdu qui souhaite faire le bien mais qui a une conception du bien quelque peu différente. On retrouve donc ces personnages perdus, confus car absolus, résous et fascinés, par ça la série est passionnante.

Et en même temps, et en même temps... si on peut s'identifier à Luke, Nell ou bien Danny Torrance, il est je trouve difficile de s'identifier à un personnage dans Midnight Mass. Non pas qu'ils soient irréalistes, non pas qu'ils soient mal écrits, mais ils leur manquent un petit quelque chose qui fait qu'on ne s'identifie pas à eux. Leurs doutes sont réels, leurs drames également, leurs objectifs ont déjà été portés par des personnes historiques en revanche je pense que les personnalités ne sont pas assez creusées et les problèmes finalement trop survolés.
Il faut dire aussi que contrairement à Hill House ou bien Doctor Sleep, l'aspect surnaturel prend le pas sur la dimension personnelle. Là où les fantômes étaient en lien étroits avec le passé de la famille Crain ou bien celui de Danny, cette fois-ci on est sur du surnaturel hors personnel et on y perd dans le développement. Cette fois-ci le surnaturel n'est plus lié au passé il sera lié à l'épreuve de foi.

Toutefois ne vous laissez pas démonter par l'aspect religieux ça peut paraître pompeux lorsqu'on lit des articles ou qu'on écoute des critiques, évidemment qu'il est présent, évidemment qu'il est important dans la série, mais on est loin de quelque chose d'inabordable même lorsque les textes ne sont pas cités, je pense notamment à la scène de la grotte ou bien l'allégorie à la Trinité, aux Archanges également, vous pouvez mettre un petit orteil et finalement plonger dedans, oui elle est lente, mais ce n'est que pour mieux poser son histoire

Côté technique y a pas grand chose à redire, Flanagan sait filmer, sait cadrer, la photographie est impeccable comme toujours, les acteurs se fondent dans le rôle, même si Henry Thomas est malheureusement sous exploité tout ce qui entoure la technique est parfaite.