L'art d'avoir rien compris

I - L'idée même d'un reboot

L'adaptation est sujet à débat. Dans certains cas ça fonctionne lorsque l'on copie/colle mot à mot ou image par image, amenant certain à être persuader qu'il faut recopier à la lettre l’œuvre original, mais pas dans tous les cas... et puis dans d'autres cas ça fonctionne lorsque l'on prend des libertés et que l'on interprète, amenant d'autres à penser que c'est inutile de recopier à la lettre l’œuvre original, mais par fois ça marche pas du tout... L'adaptation a toujours eut une place à part qui ne crée pas d'entre deux: soit c'est très bien, soit c'est horrible. Je me rend compte que la majeur parti des œuvres qui m'ont marquées sont des œuvres adapté. Que ce soit Harry Potter et le prisonnier d'Azkaban d'Alphonso Cuaron, Souvenirs de Marnie d'Hiromasa Yonebayashi... mais l'une des œuvres dont je me souviendrai toujours, c'est Shaman King par Seiji Mizushima.

Seiji Mizushima est quelqu'un qui me fascine beaucoup. C'est un artiste à part qui travail sur l'adaptation de manga mais qui ont la caractéristique de ne pas avoir de fin ou d'être en cour de développement. Mais là où beaucoup iraient recopier bout à bout le manga et ferrait des épisodes de remplissage (épisode filler) pour attendre la parution du manga qui construira la suite de l'adaptation, Seiji Mizushima ose et interprète les éléments en sa possession afin d'inventer la suite selon la ligne directrice énoncé dans les mangas qu'il a en sa possession. Évidemment cela demande à ce que tout le manga ait la même ligne directrice du début jusqu'à la fin, mais la logique n'est pas inintéressante, bien au contraire. Une œuvre logique et bien faite est une œuvre qui sait garder une logique et un propos conducteur du début jusqu'à la fin. Si l'on saisit ce propos conducteur et qu'on le comprend, pourquoi attendre la suite alors que l'on a compris où irait le manga et quels sont les tenants et aboutissant ? Il est évident que l'on aura pas tout juste, mais si l'idée même du manga est respecté, les apports ne seront que pertinent et rentreront dans l'adaptation du manga à l'écran. Cette réflexion a donné naissance à Shaman king, premier du nom, sorti en 2001. On y suit Manta, un jeune garçon un peu timide, qui rencontre Yoh, un shaman, qui va l'emmener dans des aventures qui vont le faire grandir. Le sujet principale du manga est Manta et son développement, la manière dont les aventures de Yoh vont impacter sa vie ainsi que sa vision du monde, et comment il va passer de l'enfance à l'adulte. On retrouve tous les codes du shonen propre au manga et forcé par les éditeurs du Jump, ce qui pour moi en fait les principales défauts. A vouloir coller à outrance aux codes du shonen et la volonté des éditeurs (et des fans indirectement), le récit perd en exotisme et s'il y a des volontés de se détacher de la masse et proposer quelque chose d'innovant, les codes font que l'on a inexorablement un lien intrincepte a des œuvres qui ne devrait pas créer de lien avec shaman king, et à contrario, cela force Shaman King à être une série qui ne devrait pas être. Malgré cela l'animé m'a été un véritable choque. Des personnages attachants et intéressants, des combats impressionnants qui ont un sens et une porté spirituel importante (ce sont des confrontations d'idéologies et d'idéales qui se battent pour déterminer laquelle serait la bonne pour guider les shamans et le monde des Hommes), une histoire qui a plusieurs degrés de lectures et qui est universelle (l'imaginaire confronté à la société et le passage de l'enfance à l'adulte à l'aide de cette imaginaire et comment le faire accepter)... au point que cela m'a forgé en tant qu'individu, que cela m'a poussé à mettre Manta (le personnage principale) comme image de profil sur Steam (tout le monde s'en fout mais pas grave), et que cela m'a forgé mon pseudo (involontairement mais c'est cela provient tout de même de l'animé Shaman King de 2001). Tout cela amène à s'inquiéter lors de l'arrivé d'un reboot en 2021. Car si l'animé de 2001 n'était pas 100% fidèle, la ligne directrice du manga était là, l'âme même du manga était là dès ses premiers épisodes car l'auteur du manga était là pour guider l'animé sur la bonne voie malgré le fait qu'il ait du quitter le projet pour se focaliser sur la rédaction du manga papier. ( Source ) Qui dit reboot dit que l'animé n'a pas convaincu au point que l'on éprouve la nécessité de refaire ce qui a déjà été fait pour parfaire ou corriger ce qui nous a déplu. Ce qui veut dire aussi que l'animé 2001 (qui, je le rappelle, était fait en collaboration avec l'auteur du manga pour guider vers la bonne voie) n'a pas la même vision du manga que ceux qui réalisent le reboot, et s'ils n'ont pas la même vision du manga, inévitablement cela va impacter le sens et le message même de l'animé qui va découler de ce travail de reboot. Or, l'animé Shaman King de 2001 a beau ne pas coller à 100% au manga, c'est un très bonne animé qui a donné à beaucoup de découvrir le manga (je pense que la majeur parti des personnes aimant Shaman King ont découvert et aime Shaman King via l'animé et non de prime abord part le manga papier), avec un message fort qui, si l'on se fit à ce que dit l'auteur de Shaman King, est important ( Source ):

''Il y a plusieurs facteurs à prendre en compte (pour un bon shonen), et j’avoue ne pas avoir encore trouvé la recette miracle. Néanmoins je dirais que pour moi il faut que se soit avant tout divertissant, facile à lire donc avec des dessins assez épurés, tout en ayant un message, des valeurs à faire passer. Hélas au Japon la partie message est parfois mise de coté'' Hiroyuki Takei

Je n'accuse aucunement le coup et je ne dis pas qu'il est certain qu'un reboot de Shaman King est une mauvaise idée, au contraire, je pense même que cela peut être intéressant de voir une version pouvant coller encore plus au manga d'origine, et avoir la vision pleine de son auteur. Je dis juste que cela peut poser des interrogations pouvant amener à des inquiétudes, et je le dis, j'avais des inquiétudes quant à l'arrivé de ce reboot, et ces inquiétudes n'ont fait que grandir par la suite...

II - Les premières images

Les premières images sont tombés et mes inquiétudes ont sérieusement pris de l'ampleur car, malgré un style graphique propre au premier regard, cela n'annonçait rien de bon. Je sais qu'il faut jamais se fier à la communication car, souvent, c'est une équipe externe à la série qui s'en occupe, mais la communication et le marketing peut donner des éléments sur ce qui va être mis en avant, sur le genre que peut prendre la série et, même si cela peut être très vague, la ligne directrice de la série. J'avais deux problèmes avec les trailers et les premières images. La première était que les graphismes n'allaient pas. Oui les personnages sont bien dessinés et on a de jolis ombrages afin de créer des textures et des jeux de lumières afin de dissocier les textures, oui le trait est fin mais c'est pour mettre en avant quoi ? C'est surchargé en détail pour mettre en avant l'énergie et le mouvement... mais c'est pour des animés d'actions et de baston. Sauf que Shaman King n'est pas qu'un simple animé d'action et de baston. S'il y a un combat c'est par rapport à une confrontation d'idée, le développement d'un personnage, d'une intrigue,... le combat même n'a jamais été le centre du manga car, encore une fois, Shaman King repose avant tout sur un message et une histoire plus que sur une action. Là où certaines séries et films se focalisent sur l'action comme élément centrale et en utilisant une histoire comme lien logique et comme élément servant à justifier l'action, avec Shaman King l'action sert un propos qui est le centre de l'attention. S'ils ont réellement bien fait les choses, ce qui doit ressortir de la série est plus l'histoire, le périple, et un côté plus intellectuel, alors pourquoi cela n'est pas le cas ?

Enfin, la deuxième chose qui m'inquiétait avec ces premières images, dans la continuité des graphismes et de la direction artistique qui a l'air de mettre en avant l'action outre mesure, comment ça se fait que l'on ne reconnait pas la personnalité des personnages à travers leurs caract-design ? Encore une fois, des visuels sans contextes ne peuvent pas développer tout un personnage, et c'est généralement en plein action que l'on voit le caractère d'un personnage et sa personnalité. Cependant quand on voit le visuel de Yoh, on voit un personnage de Shonen assez lambda au regard dure et sur de lui, les yeux perçant, concentré, classieux... en gros tout le contraire de Yoh. Yoh est un personnage assez simple, un peu lunatique, extrêmement calme, détendu, et rassurant. C'est l'ami qui sait apaiser les tensions et qui va guider Manta dans son rite initiatique pour devenir plus grand, à l'image de son auteur qui guide le lecteur vers une aventure qui le ferra grandir, et ça il ne faut pas chercher loin pour le comprendre, Il n'y a qu'à écouter l'auteur. Mais du coup, on peut se demander, où est Manta ? Il est le centre du manga, c'est lui qui va trouver Yoh, c'est de son point de vue que l'on va suivre Yoh, c'est la représentation du spectateur qui doit grandir et apprendre des choses, c'est lui qui ouvre l'animé de 2001 et la toute première case du manga papier est un plan sur sa tête en train de courir (sans le vouloir) vers Yoh... Où est le centre même du manga ? Sur la bande annonce que j'ai trouvé en écrivant cette critique on le voit le temps de 3 plan (dont un où il est tellement filmé de loin qu'il n'a même pas de trait du visage) et il est présenté comme un personnage sans importance. Dans le tout premier trailer il n'est même pas présent à l'écran, on voyait Zeke, Yoh, et Anna alors qu'Anna est un personnage secondaire avec cette fois une importance moins grande que Manta. Qu'est ce que cela veut nous faire dire ? Manta n'est plus le centre de l'histoire ? Mais alors si ce n'est plus le centre de l'histoire, est ce que cela est encore la même histoire ? Je n'étais VRAIMENT pas confiant. Cela sentais le reboot pour surfer sur une licence connu afin de capitaliser en dénaturant une œuvre et en imposant une vision biaisé et aguicheur de l'animation qui ne sauront satisfaire ceux qui veulent voir du grand spectacle sans profondeur. Mais malgré tout j'ai laissé sa chance, et verdict: ils ont définitivement rien compris

III - L'animation fast food

La série a été pensé et conçu pour répondre à une demande de consommation fast food de l'animation. A un air où l'on produit des dizaines et des centaines de séries (voire des milliers) par mois, à une période du numérique où tout doit être rapide, la consommation de série d'animation (notamment les séries d'animation japonaise) doit premièrement être tout aussi rapide avec peu d'épisodes, en condensant l'action avec un rythme parfois rapide à l'extrême sans réelle justification, et Shaman King 2021 tombe les deux pieds dans tous les problèmes des séries récentes. Le rythme est infernale. Pour vous dire à quel point le rythme du reboot de Shaman King, en 7 épisodes du Reboot, on a déjà fait l'équivalent des 16 premiers épisodes de 20 minutes de l'animé de 2001, un épisodes du reboot représente environ 2 épisodes de 20 minutes condensé en 1, et l'épisode 3 se paye le luxe de condenser 3 épisodes en 1. C'est hors sol. Le rythme est intenable, on a aucune pause pour respirer, tout est toujours trop vite. On veut condenser plusieurs épisodes en un, donc on doit couper de tel manière à ce que tout soit rentré, et remplir un cahier des charges. Sauf qu'on ne peut pas tout faire rentrer. 40 minutes (2 fois 20 minutes) en 20 minutes d'un épisode générique et outro compris, c'est pas possible autrement qu'en raccourcissant drastiquement des scènes parfois nécessaire pour le développement de l'histoire et des personnages. Ce qui fait qu'à l'épisode 1 le développement des personnages de Mosuké et Amidamaru sont totalement passé en coup de vent, le personnage de Yoh n'a pas assez de scène pour mettre en avant sa personnalité, et pire que ça, l'épisode va tellement vite que le dilemme d'Amidamaru est réglé en une discussion en fin d'épisode bâclé et raté à base de "Tu veux être mon ami ? Non je dois rester ici. Oui mais j'ai réglé ton problème en deux deux. Ah ok". C'est juste absurde. La raison est que le reboot de 2021 veut privilégier l'action plus que le développement de personnage ou l'avancé scénaristique, et ce que tout ce qui ne sert pas à montrer du combat est raccourcis et est négligé. Cela explique notamment la sur-mise en avant des scènes de combat alors que, de base, les scènes de combats n'ont pas une place aussi présente dans le manga d'origine.

Enfin dans un second temps, la consommation fast food doit s'assurer que le spectateur aime, peu importe la qualité. Le principe même du fast food c'est de consommer vite et bien sans effort. Là où une oeuvre raffiné va travailler de tel sorte d'offrir ce que les gens ont besoin, le fast food va produire ce que veulent les consommateurs et va privilégier une qualité sans trop d'effort qui saura convenir au rythme de production et à la demande du consommateur (au passage si vous ne voyez pas la différence entre ma description et la production d'un McDonald c'est normal). Du coup, qui dit non-effort dit aide, qui dit aide dit facilité, et dieux sait que Shaman King 2021 utilise bon nombre de facilités scénaristiques pour exposer son histoire. On fait des flashback pour créer une menace et un background immédiat, on explique à haute voix dans de long monologues lourd et sur-écrits, on fait apparaitre des personnages là où on veut les mettre sans vraiment justifier leurs présences (mais ça on y reviendra plus tard),... on se libère de toute contrainte scénaristique et d'écriture pour que cela soit rapide sans que le spectateur ait à manquer d'élément ou à avoir un manque du au nombreuses coupes. Mais plus que facilité le visionnage et expliquer ce qui n'a pas à être expliqué, la série cherche aussi à plaire à son audience. C'est une audience de culture japonaise profondément encré dans une culture japonaise auto-centré avec très peu de nuances, et c'est aussi une audience adolescente qui aime se convaincre qu'il est mature par le contenu qu'il voit et qu'il consomme. Pour la maturité, il faut combler une certaine envi du consommateur qui est habituer à voir des films et des séries de plus en plus violent et visuellement gore, pour ce faire, il lui faut une dose violence conséquente et des scènes fortes en tension et en drame pour se détacher de contenu juger plus gentillet, pouvant faire gamin par l'absence de violence ou d'atmosphère sombre. Alors la série n'hésite pas à avoir des scènes très graphiques à détailler de manière malsaine des scènes pouvant choquer. La série s'ouvre tout de même avec une scène d'accouchement avec un bébé bébé couvert de sang filmé en gros plan, un Shaman empalé par une lance, ou encore une scène d'autopsie sur un être encore vivant (dont on aura le temps d'en reparler plus tard) où l'on montre en gros plan un scalpel découper le ventre d'un enfant. Là où la série de 2001 avait su jouer en terme de mise en scène pour suggérer la violence sans jamais tomber dans le graveleux, la version 2021 cherche à tout prix à être violent et gore. Cependant cela ne convient pas nécessairement aux chaines de télévisions qui vont exploiter le produit. Donc on fait un compromis assez malsain entre être assez violent pour choquer, mais pas être assez violent pour être censuré et être catégorisable tout public alors que le contenu n'est déjà plus grand public. C'est ignoble de dégueulasserie. On perd totalement la poésie du livre originale pour un contenu moins subtile et grossier, et on perd en force pour des raisons purement marketing. Enfin pour l'audience de culture japonaise, on essaye d'utiliser des codes que le public japonais a l'habitude de voir et d'apprécier dans d'autres œuvres. On a notamment des scènes avec des titres en surimpression, des personnages qui ont des réaction exagérés pour créer du comique ou même des personnages dessinés de manières plus simplifié afin de faire des réactions rigolotes et typiquement manga et aseptisé vu et déjà vu qui ne font plus rire personne. Mais cela est le reflet d'un problème plus profond et qui est beaucoup plus inquiétant.

IV - Fidèle coût que coût... ou presque

On peut dire, dans une certaine marge, que si certaines scènes sont parfois lourd et exagéré par rapport à l'animé de 2001, c'est parce que l'animé de 2021 recopie parfois à la lettre le manga d'origine, et que le manga d'origine a ces scènes et ces moments dans quelques une de ses pages. Je l'ai découvert en relisant les premiers tomes du manga, mais effectivement, le manga a ces scènes... mais cela ne fait pas du reboot de 2021 une bonne adaptation. A vouloir coller autant le manga papier, la série ne comprend pas qu'il faut adapter et travailler le manga pour le rendre actuel et fluide en animé. Déjà ils veulent tellement coller le manga que les transitions entre certaines scènes sont anarchiques et on a aucune notion de l'espace. Lors de l'épisode 1 il y a Manta qui va de son université au cimetière: 1er plan il est à l'université, 2e plan il est à la gare, 3e plan il est derrière un buisson à proximité du gang de Ryu. Dans le manga c'est justifié par le fait que dans le manga, on peut symboliser en une case le moment où il est à l'université, un moment où il peut être à la gare, et un moment où il arrive dans le cinetière pour être surpris par la présence du gang de Ryu. Sauf que dans un animé, il y a nécessité de montrer ce que le manga n'a pas pu montrer car sinon cela casse notre suspension d'incrédulité car on remarque que c'est ultra rapide et sur-cutté. A contrariot, on a aussi des scènes où le manga détaille des moments afin d'iconiser une action, mais qui sontrecopier tel quel avec autant de pauses entre chaques images constituant la scène. Ce qui fait que des scènes (comme le moment où Ryu possédé poignarde un de ses hommes, ou encore la scène où Ryu découvre Tokajero dans le bowling abandonné) horriblement lente et mal foutu tant c'est lent et non adapté au format animé. Enfin la volonté de coller au manga d'origine pousse l'animé à copier/coller des scènes et des cases du manga que l'on a bâclé à cause du rythme de production, et où certains personnages secondaires et terciaire n'ont plus de visage, ou certains décors sont grossier. Mais là où dans le manga cela apporte une authenticité et un cachet propre à un manga de 1998, sur un animé qui sort en 2021 ça pue littéralement la merde.

Mais pour moi le plus gros soucis avec l'adaptation de l'animé de 2021 est qu'ils réfléchissent pas au signifiant des scènes et des évènements qui sont en jeu. En copiant collant à la lettre le graphismes du manga papier, le reboot ferment la porte à l'interprétation autre que la vision du manga d'origine (ce qui est honorable), mais en cuttant autant et en rushant les épisodes pour arriver plus vite, on détériore le message de base, ce qui en résulte un message détérioré sans singularité. Prenons la scène de l'autopsie vivante dont je parlais tout à l'heure. Faust VIII est l’adversaire de Yoh, et va kidnaper Manta pour l'autopsier vivant durant le combat. La volonté est de provoquer Yoh, le pousser à être en colère, chose qu'il n'est pas par nature, et montrer à quel point Manta tient à lui et peut être une source de faiblesse s'il n'arrive pas à se détacher de Manta. Dans le reboot, Yoh, a perdu en personnalité et en calme à cause des nombreuses coupes qui ont fait sautés des scènes montrant Yoh calme et tranquile, et pour couronner le tout, les réalisateurs ont collé le personnage de Yoh à un archétype de protagoniste de shonen afin de pas lier les carences en personnalités. Du coup l'autopsie vivante perd drastiquement en impact à cause du manque de contraste. Dernière exemple de scène gâché: l'arrivé d'Anna. Anna est un personnage de femme forte avec un très grand caractère qui sait être autoritaire sans avoir à faire le moindre effort tant le tempérament et la conviction qu'elle dégage est fort. Cependant, malgré le caractère, le personnage d'Anna est un personnage profondément bon qui sait être tendre et aimante lorsque la situation le demande. Dans le reboot, ils ont voulu en faire plus que plus, et lorsque Manta s'indigne de devoir ramener des boissons pour Anna à l’hôpital après la confrontation entre Yoh et Len, Anna gifle Manta. L'action parait anodine et innocente tant elle peut coller au personnage, mais cela ne raconte absolument pas la même chose car l'acte physique dépasse des barrière que le personnage n'a pas à dépasser. En levant la main sur Manta, la série brise toute logique lié à Shaman King. Manta vois et vis les aventures de Yoh sans jamais être impacter physiquement à l'histoire, et s'il se fait autopsier vivant dans le manga, c'est par le furioku et non de manière physique. Ce qui fait que lorsque l'aventure se termine pour Manta, il se retrouve seul à devoir étudier ce qu'il a vécu, est ce que c'était réelle, qu'est ce qu'il vient de vivre, et surtout comment il en ressort. Maintenant, en levant la main sur Manta, Anna crée une physicalité qui n'a pas lieu d'être et qui détruit toute réflexion onirique car la claque est réelle, c'est réelle, point. Et puis sans aller dans des analyse trop pompeuse qui peuvent être fausse, le simple fait de gifler au lieu de parler rend Anna insupportable, primitive, et stupide de cruauté. Comment s'attacher à elle lorsqu'elle éprouve de la compassion pour le personnage de Yoh quand celui-ci est en danger ? Comment la croire lorsque plus tard, elle va avoir des échanges avec Manta qui vont le rassurer et l'aider à aller mieux dans des temps où le morale est au plus bas ? On ne le peut pas car les réalisateurs recopient sans réfléchir et privilégie l'action en offrant une grande place aux combat dans les épisodes, alors que les combats sans contexte ni enjeux ne sert à rien. C'est stérile, triste, et minable de médiocrité comme toute la série.

V - Conclusion

C'est une merde immense. Un produit marketing qui n'a rien compris à son matériel de base et qui n'offre pas ce que le public a besoin. C'est un immense manque de respect vis-à-vis du public qui cherchait plus loin que des combats stérile et triste, c'est un immense manque de respect vis-à-vis du message qu'a voulu véhiculé Hiroyuki Takei et qui se retrouve dilué et charcuté au nom de la consommation fast food et abrutissante de l'animation, et sans même parler d'adaptation, c'est un animés débile et affligeant, moche au possible, et inintéressant. Je ne vois pas l'intérêt d'alimenter un système de production d'animés d'action aussi daubesque et sans inspiration en exploitant des licences connus qui ne cherchent qu'à être comprise et apprécier. Si Shaman King 2001 était imparfait, il donnait envi de lire le manga, il faisait rêver par sa liberté et son message qui parle à tous, 2021 ne donne pas envi de lire le manga et ne montre que le mauvais d'une licence qui a fait mon enfance. C'est consternant d'amateurisme et de nullité, une daube visible dès les premières images qui ne fait que profiter d'une licence pour améliorer ses chiffres d'affaires car il n'aurait jamais eut le contenu ni même le talent pour rester debout sans l'image d'un vrai œuvre marquante. C'est pas assez fidèle pour comprendre les enjeux, et trop fidèle pour éviter les pièges de l'adaptation et ne pas tomber dedans de manière honteuse. A fuir absolument.

3/20

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