L’animation en pâte à modeler existe depuis bien longtemps, le premier court-métrage utilisant cette technique date d’ailleurs de 1908. Mais personne n’a amené ce genre comme les studios Aardman ont pu le faire. D’abord avec les aventures de Morph diffusé à la BBC mais aussi et surtout grâce aux incroyables et si connus Wallace et Gromit. Avec ces deux personnages, Nick Park et Peter Lord ont, pour ainsi dire, ré-inventé l’animation en stop-motion comme on la connait maintenant. Maintes fois imités, jamais surpassés, les petits génies du septième art ont ouvert grand la porte à un tout nouveau genre où Laika, ses Boxtrolls et Norman essaient de prendre le pouvoir. Mais Aardman n’a jamais été égalé malgré son faible nombre de courts et longs métrages.
On ne les avait pas vu sur nos écrans depuis 2012 avec Pirates ! Bons à rien et mauvais en tout. Ils reviennent cette année avec un de leur personnage phare, spin-off de leur plus grand succès (Wallace et Gromit) : Shaun. Shaun est un mouton aussi intelligent que drôle. Il vit dans une ferme avec son troupeau, et est toujours près à partir à l’aventure, sous le regard médusé du chien de garde et tout en essayant de ne pas se faire voir par le fermier. Pour son passage au grand écran, le mouton et son troupeau débarquent à la Grande Ville, à la recherche de leur maître. Ils vont devoir se fondre dans la masse d’humain et surtout, éviter de finir dans une cage.
Loin des blockbusters des studios Laikas, Aardman revient à ses premiers amours. En effet, si Le Mystère du Lapin-Garou offrait un florilège de scènes d’action dont une finale à faire pâlir certains wannabe-Michael Bay, ici, le studio base tout son film sur un concept et décide une chose : nous faire rire. Un film plus intime oui, puisqu’on démarre sur un terrain connu : la ferme où Shaun en a marre de sa vie et se retrouve, après plusieurs péripéties -dont l’envie de s’offrir une journée de repos entre deux tontes- dans La Grande Ville. Même si on peut voir l’étendue des décors somptueux, tout le film restera à échelle moutonne. C’est d’ailleurs le seul défaut de Shaun Le Mouton : de ne pas avoir ce grain de folie dans la mise en scène comme pouvait l’avoir Pirates! ou le Lapin-Garou, car l’ensemble est finalement réalisé comme un long épisode de la série. Mais c’est déjà un niveau très élevé et l’animation y est absolument sans faute.