Il y a quand même une marque de fabrique Aardman, et elle ne déçoit jamais : c'est beau, c’est finement amené, c’est malin… Avec Aardman, pas de mauvaises surprises ! Mais bon… Pas de surprise vraiment non plus. C'est peut-être un peu cruel de dire ça, surtout qu’au final j’ai quand même passé un bon moment devant le film, mais je ne peux pas m’empêcher de trouver qu’il manquait quand même là-dedans une vraie prise de risque. C’est toujours les mêmes personnages (le fermier = Wallace ; Bitzer = Gromit ; les moutons = les poulets de « Chicken Run », etc…) ; c’est aussi toujours plus ou moins les mêmes schémas si bien que, sans me gonfler non plus, j’avoue quand même que ce film ne m’a pas enflammé. Et c’est dommage, car Aardman sait faire ça et je pense qu’avec un peu plus d’audace, Shaun aurait pu être ce que fut « Chicken Run » en son temps : un film capable de rester fidèle à un état d’esprit tout en fournissant un univers nouveau.
Je veux bien que ce « Shaun » soit un spin-off de « Wallace & Gromit » et que, par conséquent, ce soit normal qu’il y ait là un air de déjà-vu, mais c’est quand même une belle occasion de gâchée. Car même s’il manque d’audace, retenez quand même que, malgré le côté un peu rageant de la situation, ce « Shaun le mouton » reste en tout et pour tout un film de qualité : derrière son classicisme « aardmanien », il séduit par sa volonté de coller à un cinéma universel parce que sans parole (à une époque où les films tous publics jacassent pour ne rien dire, ça fait du bien ! (Et parvenir à exprimer certaines des idées sans aucun dialogue requiert tout de même une vraie virtuosité). Il est parvenu à m’amuser de temps en temps par cet humour léger qui me plait… Alors après, bien sûr, vous l’aurez compris, si vous ne connaissez pas trop l’univers des studios Aardman, Shaun peut devenir une très belle découverte pour vous. Pour les autres par contre, il ne faut pas espérer de révolution, au mieux un moment agréable. Mais après tout c’est pas si mal.