Sherlock, c’est un peu comme si tu avais pris la vieille pipe de Sherlock Holmes, l’avais bourrée de Red Bull, et qu’en une bouffée, tu te retrouvais propulsé dans un Londres moderne où tout va bien trop vite pour ton cerveau. Mais dans le bon sens. Le célèbre détective de Sir Arthur Conan Doyle a été catapulté dans le 21e siècle par la BBC avec un style, une classe et une arrogance tellement british que même un thé à 17h semble inapproprié.
Dès le premier épisode, tu sais que ce Sherlock-là n’est pas comme les autres. Benedict Cumberbatch, avec sa veste flottante et son regard perçant, incarne un Sherlock Holmes hyperactif, génial, et un poil insupportable, mais tellement charismatique qu’on lui pardonne. Avec son sens de la déduction surdopé, il décode des scènes de crime comme s’il parcourait un fil Twitter, et ses répliques claquent comme un fouet dans un film de western. Les moments où Sherlock "voit" des indices sont filmés avec un style visuel tellement inventif que tu as l’impression d’avoir pris une leçon accélérée de résolution de crimes… même si toi, tu serais encore en train de chercher ta loupe.
Le duo avec John Watson, joué par Martin Freeman, est la clé de la série. Watson n’est pas ici le simple faire-valoir que l’on voit souvent dans les vieilles adaptations. Il a du répondant, de l’humour sec, et c’est un personnage à part entière. Sa relation avec Sherlock est un peu comme celle entre un frère aîné brillant mais exaspérant et un frère cadet terre-à-terre qui essaie juste de survivre à cette tornade humaine. Freeman apporte une touche d’humanité à cette course frénétique de génie, équilibrant parfaitement le caractère excentrique de Sherlock avec sa pragmatique gentillesse.
Les intrigues sont, bien sûr, inspirées des œuvres originales, mais remaniées avec une intelligence et un respect qui font honneur à Conan Doyle. Chaque épisode est une montagne russe de déductions complexes, de courses contre la montre, et de révélations surprenantes qui te laissent ébahi. Le Chien des Baskerville devient une sombre affaire de laboratoire high-tech, Une étude en rouge se transforme en une énigme de taxis mortels… Bref, chaque enquête est un casse-tête moderne où Sherlock jongle avec la technologie comme un prestidigitateur avec ses cartes. Tu te retrouves souvent à essayer de deviner le coupable, mais soyons réalistes, Sherlock t'a déjà largué avant même que tu ne réalises qu'il y avait un mystère.
Mais parlons du vrai génie de la série : Moriarty. Andrew Scott livre une version du fameux antagoniste qui frôle le génie du chaos. Complètement imprévisible, parfois effrayant, parfois hilarant, il est l’antithèse parfaite de Sherlock. Chaque scène avec lui est une danse macabre entre deux esprits brillants, et quand ces deux-là s’affrontent, tu sens que la série atteint des sommets de tension et de folie.
Visuellement, la série est un régal. Londres est filmé avec un amour palpable, mélangeant l’ancien et le moderne de manière fluide. Les décors, les lumières et la musique viennent compléter cette atmosphère de mystère intelligent. Et surtout, la réalisation joue beaucoup avec les effets visuels pour nous faire entrer dans la tête de Sherlock, nous montrant comment il décompose les indices en un clin d’œil. C’est immersif, c’est brillant, et ça donne un rythme effréné à chaque épisode.
Mais Sherlock n’est pas parfait, et là où la série trébuche parfois, c’est dans son propre génie. À force de toujours vouloir repousser les limites du twist et de la déduction, elle finit par se perdre dans des intrigues tellement complexes qu’elles deviennent presque invraisemblables. Certains épisodes, surtout dans les saisons plus récentes, flirtent avec l’excès et la surenchère, te laissant avec la sensation d’avoir assisté à un spectacle brillant mais un peu trop confus. Parfois, on aimerait juste que Sherlock prenne une seconde pour respirer… et nous avec.
En résumé, Sherlock est une série qui modernise le détective le plus célèbre du monde avec une énergie et un style qui te scotchent à ton siège. C’est une aventure intellectuelle à 200 à l’heure, où chaque épisode est un puzzle que seul Sherlock pourrait résoudre en un battement de cils. Si tu cherches une série qui combine mystère, humour, tension, et un soupçon de folie, Sherlock est l’enquête à suivre. Mais prépare-toi à être largué, parce que dans ce Londres-là, même un détective amateur avec une bonne connexion Internet ne pourra jamais rivaliser avec ce Sherlock moderne.