Quand on a éliminé l'impossible, ce qui reste, aussi improbable que cela puisse paraître, est forcém
Merci, oui, je dis bien MERCI la BBC pour cette belle adaptation des aventures de mon détective préféré, toutes catégories confondues!
J'ai beau adorer Robert Downey Jr, le film de Guy Ritchie m'avait un peu déçue : trop "américanisé", trop de non-respect de l'oeuvre originale pour rendre le héros plus sympathique.
Dans ce cas précis, ENFIN, le scénario s'inspire directement des romans écrits par Sir Arthur Conan Doyle pour les respecter à la lettre : j'ai ainsi pu retrouver avec délectation la scène de rencontre entre les deux acolytes, transposée à la virgule près. Ma mémoire en jouit encore.
Car oui, on pourrait juger la transposition à notre époque trop risquée, dénaturant l'oeuvre originale, comme ça a pu être le cas dans la version extrapolée de "Sherlock Holmes au XXIIème siècle", cette animation proposée par Disney Channel dans mes jeunes années. Mais il n'en est rien : sans jamais abuser des moyens technologiques modernes, les scénaristes s'en sont emparés pour les intégrer naturellement dans le récit, sans jamais venir le troubler : c'est ainsi que la montre gousset léguée par le frère alcoolique de Watson ("Une étude en rouge") devient le téléphone portable léguée par sa soeur gay (autre époque, autres moeurs, "Une étude en rose"), ou que son célèbre journal laisse désormais place à un blog. L'utilisation abusive des textos par le détective est même tellement évidente qu'on se demande comment n'y avoir pas pensé avant! Elémentaire, mon cher Watson!
Les éléments menant à la déduction, s'ils ne sont pas évidents à transposer à l'écran tant la précision est fine dans le récit, sont, je dois le dire, assez bien exposés via des plans rappelant sans doute "les experts" par moment, légendés de façon quasi algébrique pour nous mener à la grande équation du crime. Légendes complétées par la suite par les explications orales de Holmes, qui n'amènent pas de redondances.
Autre bon point : les caractères et l'apparence physique des personnages sont enfin respectés. SH n'est pas rendu plus sympathique, mais reste bien mon sociopathe hautain et misogyne préféré (aucune chance que la relation platonique avec Irène Adler tourne au plan cul : Guy Ritchie, prends-en de la graine), Watson est plus petit et plus en chair (enfin une posture et un profil d'ancien vétéran) qu'Holmes, longiligne (là encore Guy Ritchie, si tu as la BBC...), entre autres, hein.
Les scénaristes prennent par ailleurs le temps d'amener les personnages clés ayant marqué les aventures de SH, sans jamais les dévoiler pour la forme, et surtout "pour l'audience" : Irène Adler attendra donc.
Le seul bémol, mais élégamment détourné, consiste peut-être dans le "camouflage" des drogues dont était friand le détective (cocaïne, opium et morphine, si je me souviens bien) : si elles sont évoquées lors d'une fouille, on ne les voit jamais. Quant à sa célèbre pipe, elle est désormais remplacée par des patchs de nicotine ("impossible d'entretenir son tabagisme à Londres ces jours-ci"), transition amusante mais quand même, ça me manque un peu!
Roh, et puis je craque devant cet accent anglais si marqué! Et encore bravo aux acteurs, c'est une belle trouvaille je dois dire (même si je n'imaginais pas Moriarty comme ça!).
Merci donc, la BBC, pour cette vague de Nostalgie et ce bel hommage réussi.
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