Regarder un épisode de Sherlock c'est un peu comme se jeter à corps perdu dans tous les soucis qu'on vit au quotidien en s'ajoutant en plus des dilemmes qui - je l'espère - ne nous arriveront jamais, les remuer, les écraser en sautant dessus et s'en vouloir, et se trouver complètement nul de l'avoir fait, et regretter, et se trouver juste comme un con à attendre que les choses passent. Et puis pleurer parce que les personnages portent leurs couilles et que merde c'est putain de beau de voir une amitié réaliste foutrement complexe et affreusement violente, torturée et destructrice.
Cette série tient autant du génie que Sherlock lui-même. C'est brillant d'écriture et de jeu, chaque minute est un réel plaisir d'émotion, de rire, de remue-méninges ! Cumberbatch est probablement dans le plus immense rôle de sa carrière, il n'est pas un acteur, il est Sherlock Holmes. C'est un enfoiré d'homme bon mais que tout le monde voit juste comme un fucking bastard égocentrique. Freeman est une perle d'humanité, à tel point que n'importe qui voudrait être comme lui, avoir son courage. Il est tellement touchant qu'on en vient à espérer qu'il soit décevant rien qu'une fois, pour se rassurer que non non, il s'agit bien d'un personnage, car autant d'humanité n'est pas possible sur Terre.
Cette série est probablement l'une des plus grandes qui existent, tout est soigné, intelligent, bien ficelé et bien réalisé. Les acteurs sont tous parfaits sans exception et le scénario n'a rien à apprendre d'autres sources. Et elle comporte d'autant peu d'épisodes qu'on est forcé de se sentir dépendant à la suite, si suite il y aura, car rien n'est moins sûr.