"Lalala ! Et nos soucis seront bientôt finis ! Lalala !"
Je n'sais pas vous, mais j'ai presque à chaque fois une petite larmichette qui voudrait pointer le bout de mon nez lorsque j'entends ce passage d'un générique tout simplement inoubliable. Et aucun doute sur son visuel, c'est du Hayao Miyazaki dans le trait : la preuve étant que tous les extraits de ce générique sont tirés des épisodes réalisés par le maître...
Par contre, je vous mets tout de suite en garde : le premier épisode est selon moi l'un des deux moins bons de la série (avec La Corde), et le deuxième n'est pas génial non plus. Mes deux préférés étant L'enlèvement de Mme Hudson (mon plus gros fou-rire avec Moriarty amoureux) et L'Aéropostale (Mme Hudson got a gun).
Plus globalement, la plupart des épisodes sont soit bons, soit très bons, le seul souci étant qu'ils n'ont que trop rarement de véritable lien entre eux et que leur trame ne varie guère, se terminant toujours - ou presque - par une course-poursuite loufoque entre les trois affreux jojos, les deux enquêteurs et Scotland Yard. Mais d'un autre côté, l'humour de répétition faisant partie des armes de cette série, ça ne lasse pas trop si évidemment on n'en regarde pas trop à la suite...
Le professeur Moriarty et ses deux sbires incarnent selon moi les trois grands artisans de la réussite de cette série. Le grand loup élégant et narcissique, aux plans diaboliquement géniaux comme il ne cesse de le répéter, ne cesse de se travestir en dame ou en grand bourgeois, de chevaucher des machines invraisemblables (ptérodactyle rose, machine à creuser des tunnels, montgolfière à son effigie) et de revendiquer sa méchanceté qu'on ne prend finalement jamais au sérieux. Malheureusement pour lui, ce maudit Sherlock Holmes se retrouve à chaque fois dans ses pattes. Un peu comme ses deux acolytes tire-au-flanc et benêt pour l'un, défaitiste et toujours affamé pour l'autre, qu'il ne cesse de traiter d'incapables, de pauvres demeurés ou d'imbéciles. Perso, ces trois-là me font mourir de rire. D'autant plus que Spiley, le gentil benêt, voue une certaine admiration à Sherlock Holmes, allant même jusqu'à l'encourager au cours de certaines scènes ! ^^
En face, on a donc le héros, un renard rusé à la pipe bien accrochée, expert en mécanique mais peu doué en chimie, et non dépourvu d'un certain humour pince-sans-rire "so british" qui finalement se montrera toujours magnanime avec les voleurs. Le docteur Watson, son colocataire du 221st Baker Street, l'accompagnant également à bord de son fauteuil roulant biplace et motorisé si caractéristique, fait plus office de candide qu'autre chose... Quoi qu'il en soit, ces deux-là semblent très amoureux, ou du moins admiratifs, de leur gouvernante Mme Hudson, très jeune veuve passionnée d'aviation et possédant plus d'un tour dans son sac. Et enfin, l'Inspecteur Lestrade, "Au nom de Scotland Yard je vous arrête !", escorté de nuées de policiers adeptes des opérations kamikazes et de la courte échelle de masse, se retrouvera la plupart du temps dans des postures peu avantageuses aux prises avec Moriarty, et plus ou moins humilié par le talent de déduction de Sherlock Holmes qu'il est loin de posséder...
Pour conclure, j'ajouterais que certains épisodes (ceux de Miyazaki notamment) sont d'un "graphisme" époustouflant et d'une animation formidable (avec entre autres des cascades hilarantes), que les musiques fonctionnent malgré leur petit nombre, que les doubleurs titulaires - malheureusement ils changent souvent - font de l'excellent travail, et que même si le côté enquête ne s'avère pas toujours passionnant (mais en même temps sur 23 minutes c'est pas simple) cette série reste super attachante et je le répète, souvent très drôle, avec pas mal de répliques imparables.
Ma moyenne des 26 épisodes : 7,57/10