Je suis tombée sur Shiki un peu par hasard, surfant à droite à gauche à la recherche de bons animes, n'ayant eu que peu l'occasion d'en regarder ces dernières années (à mon grand regret). Finalement, j'ai décidé de jeter mon dévolu sur celui-ci, allant à l'encontre de mes goûts habituels puisque généralement je fuis lorsque ça parle de vampires.
Eh bien j'ai le plaisir de vous annoncer que cet anime a été une très bonne surprise, malgré ses défauts qui, je peux le concevoir, en rebuteront certains.
Je vais commencer par les points qui fâchent : l’esthétique est imparfaite, l’animation manque de dynamisme, voire même est parfois feignante. Mais surtout WTF, c’est quoi ce chara-design ? Ces cheveux qui défient la gravité, on en parle ? Autant j’ai du mal à adhérer, autant il est vrai, ils sont tous unique en leur genre. C’est important de le souligner car il n’y a rien de pire selon moi que des personnages qui se ressemblent tous, là au moins il y a du travail derrière, même si j’aurais préféré quelque chose de différent. A titre de comparaison, j’ai préféré les graphismes d’un Dusk Maiden of Amnesia qui se prêtaient plus à une histoire sombre.
L’intrigue met du temps à se développer, les premiers épisodes servant plus de prologue et introduisant beaucoup de personnages (mais genre vraiment beaucoup, accrochez-vous à votre slip).
De fait, certains seront plus étoffés que d’autres, fatalement. Autres conséquences regrettables : on s'emmêle parfois les pinceaux tellement on nous en jette plein à la gueule en même temps, mais surtout on a plus de mal à s'attacher à eux.
Ces défauts, je les ai particulièrement ressentis lors des 3 premiers épisodes, parce que je n'étais tout simplement pas dedans, je ne voyais pas encore de sens à tout ça. Puis vint le 4ème épisode.
Et à partir de là, tous les défauts précédemment cités, je ne les ai plus ressentis, non pas qu'ils n'étaient plus présents, l'esthétique étant toujours aussi dégueulasse, mais l'ambiance dégagée par cet anime a eu raison de moi.
Car oui, cet anime est putain d'immersif.
Plusieurs raisons à cela, la première étant CETTE BANDE SON OMG, ENCORE MAINTENANT JE SUIS TOUJOURS EN PLS EN L'ECOUTANT BORDEL DE BORDEL. L’OST est magnifique et sublime les instants dramatiques, rendant certaines scènes particulièrement intenses
la mort de Chizuru (le tournant de l'histoire), les expérimentations sur la femme de Toshio, l’extermination des shikis...
Deuxième point : les émotions des personnages sont très bien retranscrites, les expressions du visage sont très réussies à mon goût, mais surtout le travail des seiyuus est incroyable, tout sonne juste, dans toutes les situations et pour TOUS les personnages (ce qui est d’autant plus remarquable qu’il y a BEAUCOUP de personnages).
Troisième point : c’est glauque. Mais pas que, c’est aussi tragique, cruel et malsain, plus on avance dans le récit, plus on se retrouve pris dans un engrenage qui, on le sait, va forcément mener au drame. Certains passages sont d’ailleurs particulièrement poignants et bien mis en scène.
Ce qui amène au point le plus important : le scénario. Sans spoiler, il pose des questions profondes sur la nature humaine, la peur, le rejet de la différence, la survie, cela va donc bien plus loin qu’une vulgaire histoire de vampire. C’est plutôt bien mené, intelligent et le plus important, c’est nuancé. Il n’y a pas de bien et de mal, juste 2 mondes, 2 visions qui s’opposent. C’est ce à quoi on est confronté tous les jours mais transposé dans un univers romancé et avec des éléments fantastiques qui ne desservent pas le propos, bien au contraire.
Dans chaque camp, chacun est capable d’actes de bonté comme de cruauté. On se surprend même à ressentir de l’empathie pour les shikis dont le but là aussi ne peut pas se résumer à « je mords pour me nourrir », c’est bien plus complexe. Le récit s’accélère d’ailleurs en cours de route et se densifie avec l’apparition de plusieurs sous-intrigues. Certains y verront une qualité, d’autres un défaut, car finalement il n’en ressort pas de réel protagoniste principal, on pourrait éventuellement définir un noyau dur qui fait particulièrement avancer l’intrigue mais il est aussi possible de suivre le destin d’autres personnages. Pour ma part, même si le tout est parfois brouillon, j’ai pris plaisir à tous les suivre.
Autre point que j’ai apprécié, il y a une réelle évolution des personnages au cours du récit. Je ne vais pas le cacher, certains étaient particulièrement agaçants au départ, au point de rendre leurs apparitions insupportables (coucou Masao) et pourtant à la fin, j’ai été émue en repensant à eux (bon ok pour Masao c’était un peu plus dur).
A l’inverse, j’ai particulièrement apprécié Chizuru, personnage plus profond qu’il n’y paraît et qui symbolise à elle seule tout le côté tragique de cet anime, de par son histoire, ses motivations et son destin.
Bref, malgré ses imperfections, Shiki mérite qu’on lui laisse une chance, je suis même étonnée qu’il ne soit pas plus connu, ne serait-ce que pour sa bande-son absolument incroyable.
A noter : il existe 2 OAV correspondant aux épisodes 20,5 et 21,5 qui sont indispensables au visionnage, complétant parfaitement la série.