Les adaptations des oeuvres littéraires de Stephen King au grand et au petit écran n’ont pas toujours été heureuses.. A deux films cultes comme « Carrie » ou « La Ligne Verte« , on se retrouve avec une tripotée de téléfilms à petit budget comme « Les Langoliers » ou « Les Tommyknockers« ..
Lorsque l’on pense à « Shining« , on voit évidemment le visage fou de Jack Nicholson dans la fissure de la porte.. Le film de Stanley Kubrick est un vrai travail d’orfèvre mais, l’auteur lui même n’a jamais été très heureux du résultat. Kubrick n’a en fait porté à l’image que SON « Shining« , très loin du travail littéraire de King.. En effet, dans ce film « haut en couleurs », il n’est jamais question du passé de l’hôtel et de l’alcoolisme de Jack Torrance (à part dans cte scène de la scène de bal..) ce qui fait du film de 1980 une adaptation très libre..
Pourtant, c’est ce qui est le plus important dans cette histoire qui traite plus du poids des reponsabilités du père, confronté à son problème de boisson et à son unique fils qui passe son temps à parler à son ami imaginaire et à prédire l’avenir.. Ces points essentiels à la compréhension de l’histoire ont été oubliés dans la version Kubrick.. La version télé donnera une autre face à l’histoire de l’Overlook..
Quand je me suis tranquille-posé-t’as-vu devant le téléviseur j’ai bien évité l’erreur de comparer les deux films.. Nicholson n’est pas weber, Rebecca De Mornay n’est pas Shelley Duval.. Thanks for the teeth.. Malgré tout..
J’avais une certaine appréhension en ce qui concernait weber.. Je l’ai connu dans cette excellente comédie « Dracula, Dead and loving it » de Mel Brooks avec le non moins génial Leslie Nielsen. et je voyais mal le maladroit Johnathan Harker en Jack Torrance complètement possédé. Ainsi me trompe-je.
car, c’est bien lui le héros, la pièce maîtresse de cte téléfilm en trois parties d’une heure et demie. On y voit la déchéance du monsieur, assommé par ses responsabilités en tant que gardien d’hôtel et hanté par ses fantômes de Jack Daniels.. Et il faut avouer qu’il se débrouille le bougre pour faire passer le malaise .. Il hurle comme un damné, ses yeux révulsés n’ont besoin d’aucun artifice et sa masse en impose à l’écran. Malgré ça, le côté « papa-poule » si important et si oublié par Kubrick est dépeint d’une manière authentique.. La fin, notamment, est limite tire-larmichette.
Ceux qui ont été énervés par le jeu plus que bancal de Shelley Duval dans la version Kubrickienne (j’en fus) seront ravis de voir une Wendy forte, combative en la personne de Rebecca De Mornay.. Une inconnue habituée aux rôles TV, aux doux airs Basingerien voir Traci Lordesque.. Elle incarne la pièce fragile du trio, perdue entre son mari fou à lier et son gamin qui part de plus en plus dans les vapes.. +1 pour elle donc.
En revanche, le petit acteur qui joue Danny, Courtland Mead est insupportable. Son jeu est moyen, mais c’est surtout sa diction qui est improbable. On a l’impression que le malheureux s’est fait opérer des dents de sagesse juste avant le tournage ce qui fait de son anglais une sorte de yaourt-patate chaude dans la bouche.. WRONG
Et l’hôtel en lui même ? Encore plus incarnée que dans la version 1980 avec ses fantômes, bien plus nombreux. On y voit évidemment la suicidée de la chambre 217 et on y apprend même son histoire.. On apprend le passé pas glorieux et bien gangsta du batiment, ses assassinats et surtout ses fêtes de soirées… Ainsi, « Unmask! », « Baissez les masques » est un leitmotiv qui rythme tout le film..
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