2014 est une année charnière pour HBO. Un renouveau. Une mise en avant. La concurrence est rude. Les annulations se font rapides depuis quelques temps (Hello Ladies et Family Tree en une saison chacune) et une grande partie des grandes soeurs disent au revoir les uns après les autres (Treme, Boardwalk Empire et The Newsroom). Comment survivre dans la jungle des séries TV ?Outre les pépites que sont The Leftovers et True Detective, c'est par une autre série comique au format plus léger que la chaîne aura finit d’asséner sa claque 2014: SILICON VALLEY.
A première vue, il est impossible de ne pas penser à Entourage (série de ma vie, sauf l'ultime saison) et How to make it in America. Groupe de potes au potentiel de fou, lâché dans un environnement hostile (la vallée en titre) où ils survivent tant bien que mal au milieu des Google & CO. Des blagues en tout genre, un cynisme ambiant, des caméos rigolos... bref une machine savamment huilée mais déjà vu. HBO est donc le network des meilleurs Brocoms en fait (et même des Girlcoms avec la série de Lena Dunham).
Pour autant, comment ne pas prendre un immense plaisir devant Silicon Valley ? La grande force de Mike Judge (créateur de Beavis and Butt Head, et réalisateur de l'hilarant Idiocracy) est d'allier dynamisme d'écriture et de réalisation avec un brio que je n'ai pas vu... depuis Entourage justement. Chaque personnage est dépeint avec humour et profondeur. Entre Richard et son stress-vomito à la Stan de South Park, ou le trauma hilarant entre Belson/Gregory dont on ne sait pas encore l'issue, chaque personnage devient rapidement identifiable pour le spectateur, et sans grossir les traits à la The Big Bang Theory. Le cast, en or massif (avec une mention spéciale à TJ Miller), privilégie le naturel et décuple d'épisode en épisode, un immense capital sympathie.
Tour à tour méchant, drôle, jouissif et ambitieux, Silicon Valley est ma surprise humoristique de l'année. Une chance donc que je sois tombé en pleine insomnie la nuit dernière. Je n'ai pas lâché Silicon Valley avant le lever du soleil, m'endormant ainsi avec un grand sourire.