En récupérant Six je m'attendais à un défilé pyrotechnique digne d'un Michael Bay croisé avec un patriotisme putassier sur fond de propagande militaire. En somme une sorte de grand clip publicitaire pour Trump et son nouveau rêve américain, le genre de plaisir coupable et mal assumé que l'on dissimule à son entourage lorsque l'on évoque les séries du moment.
Aussi quelle ne fut pas ma surprise de voir que ce n'était pas (que) ça. Déjà par rapport à l'histoire (à peu près) vraie qui n'est pas dénuée d'intérêts. C'est sobre d'un point de vue scénaristique mais permet une bonne assise et nous évite un manichéisme primaire, surtout par sa conclusion intelligente et travaillée.
Ensuite pour toute la présentation de la vie civile des protagonistes. Si on participe évidemment aux assauts et aux entrainements virils, une grande partie de la narration est en effet dédiée aux problèmes du quotidien, tel que la répétition des absences, les fins de mois difficiles ou encore l'évolution des rapports humains au gré de l'usure des missions. C'est à ma connaissance peu repris par ailleurs, tout du moins au niveau de forces spéciales, et donne une profondeur appréciable aux personnages.
Enfin pour le fan de Justified que je suis revoir Walton Goggins est un pur bonheur. S'il partage la vedette avec un casting efficace on a un plaisir non dissimulé à le retrouver lui qui est si peu présent par ailleurs.
Donc sans être un chef d’œuvre de réalisation ni d'une subtilité politique chirurgicale on a la une série militaire très correcte à l'esthétisme soignée et au message cohérent, pour ma part c'est validé, en tout cas pour la saison 1.