Six pieds sous terre par Cinemaniaque
Humour noir (voire macabre), production HBO et écriture d'Alan Ball, quelques guests de haut niveau au casting (Kathy Bates et James Cromwell quand même !) : non, même avec le recul, je ne comprends pas comment j'ai pu attendre si longtemps avant de me lancer sur Six Feet Under...
D'autant que la première et deuxième saisons sont du pur bonheur, car outre une réalisation souvent soignée et des acteurs très bien choisis (ah ce plaisir de voir Michael C. Hall en gay affirmé) c'est surtout par l'écriture que la série se distingue. Précise, drôle, audacieuse par moments (les hallucinations assumées), chaque épisode est juste parfait dans l'art de mixer histoire individuelle et de groupe, tout en touchant à des thèmes universels pas forcément très appréciés en Amérique (sexe, drogue, mort, homosexualité, adultère).
Pourtant, tout dérape à mi-chemin de la saison 3 : suite à un événement dramatique, la série s'enlise dans un pathos un peu gonflant, abandonnant du coup le côté "pompes funèbres" pour lorgner vers le mélo tendance soap. Rebelote à la saison 4 avec un épisode particulièrement pénible (peut-être car il est le seul à proposer une écriture différente des autres) qui va lui aussi avoir des répercussions sur le reste de la série. Du coup, la saison 5, malgré quelques envolées magistrales à l'occasion, est un peu tirée en longueur et, parce que certains personnages ont perdu tout charisme, est assez morne. Exit l'apathie ressentie pour eux, ils deviennent globalement irritants, entre les problèmes de paternité, l'arrogance des unes et la mollesse des autres.
Et pourtant. Pourtant cela n'empêche pas un épilogue à nouer la gorge la plus sèche d'être proposé, et de laisser Six Feet Under sur une note d'amertume joyeuse, d'un petit pincement au coeur qui donne envie de recommencer un bout de chemin avec la famille Fisher. Six Feet Under était une série à très haut potentiel souvent gâché mais qui, au final, ne laisse pas indemne et contient suffisamment de grands moments et de qualités sublimes pour être incontournable. Des regrets concernant la tournure de la série mais aucun quant à sa découverte.