Du drame au cynisme et du cynisme au drame.

Je n’ai vu que le premier épisode mais ce dernier m’a tellement enchanté que c’est sur un premier regard que j’écrirai.
Six pieds sous terre est une série qui dépeint une famille complètement bouleversée après la mort du père, croque mort. Le métier de ce dernier joue une importance capitale dans la famille puisqu’il influe de manière si différente (voir antagonique) sur les personnages que leur personnalité en font un intérêt de cette série (ou épisode en tout cas). Le héros est interprété par l’aîné qui a fui le domicile familiale, son ambiance et surtout le lègue possible de son père.
Une grande force de cette série réside dans son changement de genre entre drame et humour. Par la puissance des caractères et le contexte malheureux de la mort du père, le spectateur se rapproche sensiblement des personnages. A contrario, pour ne pas étouffer dans un univers aussi morbide, la série fait preuve d’un grand cynisme, humour apprécié ou non. D’autre part, la différence de caractère des personnages et les situations improbables de la famille laissent entrevoir de belles choses pour les épisodes à venir.
C’est d’ailleurs là que réside tout l’intérêt de la série. A l’image de la récente série Masters of sex, elle traite d’un thème sensible, la mort, et le désacralise. En effet Six pieds sous terre le remet à sa place : une étape fatidique de la vie. Un autre intérêt réside dans la réaction des gens face elle. Le témoignage de Nate portant sur le deuil d’une famille sicilienne est à ce titre très évocateur : il souhaite laisser parler les sentiments, à l’opposé de son frère et de sa grande retenue.
Sans que ce premier épisode m’ait captivé, il a du moins bien attisé mon intérêt. Notamment la dernière scène, très symbolique : le fantôme de Nathaniel Fisher, le père, dit au revoir à son fils. Le sens propre, physique, donne au sens figuré, morale, tout son sens : Nate fait son deuil, et bien que son père s’en aille, au sens propre comme figuré (son fantôme prend le bus), lui reste.