You fail. Hard.
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le 30 janv. 2011
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Skins (US), c’est un peu comme si tu avais pris une recette culte de grand-mère, puis décidé de la refaire en remplaçant tous les ingrédients par des versions sans goût. Tu prends le show britannique original, légendaire pour son côté cru, authentique et audacieux, et tu tentes de l’adapter à la sauce américaine... mais au lieu de la brûlure épicée attendue, tu te retrouves avec une salade fade qui n’a ni piquant, ni saveur. C’est un remake qui essaie tellement fort d’être cool qu’il en devient l’incarnation même du malaise.
L’original Skins nous plongeait dans la vie de jeunes ados complètement paumés, confrontés à des problèmes aussi explosifs que leur adolescence : drogues, sexe, amitié, famille… Le tout avec un style qui sentait la sueur, la rébellion et la liberté d’être imparfait. Skins (US), quant à lui, reprend exactement les mêmes personnages, les mêmes intrigues, mais en enlevant tout ce qui rendait l'original unique et brut. Le résultat ? Une série où l’authenticité semble avoir été laissée dans un tiroir, remplacée par une version plus lisse et bien plus "grand public" que l'original.
Les personnages, dans la version US, semblent tout droit sortis d’un catalogue de clichés adolescents. Là où les ados britanniques avaient l’air de vivre de vraies crises existentielles (ou de vraies gueules de bois), ceux de Skins (US) semblent être des acteurs jouant à être des rebelles pour un concours de pub pour un soda. Les dialogues sont creux, les émotions semblent récitées, et surtout, le casting paraît souvent mal à l’aise dans ses propres baskets, comme s’ils savaient que ce qu’ils faisaient était une imitation ratée. C’est un peu comme si tu allais à une fête où tout le monde fait semblant de s’amuser : tout est surjoué, mais au fond, personne ne se marre vraiment.
Les sujets abordés ? Ils sont les mêmes que ceux de la série britannique : drogues, sexualité, identité, mais tout est traité de manière aseptisée. L’original était frontal, ne prenait pas de pincettes et te balançait la réalité en pleine figure, alors que Skins (US) semble avoir été édulcoré pour ne pas trop froisser les téléspectateurs américains. Ce qui aurait dû être une plongée brute dans l’adolescence devient un survol superficiel, où chaque problème est traité avec une légèreté déconcertante. C’est comme si la série avait peur d’aller au fond des choses, alors elle se contente de gratter à la surface.
Et que dire du rythme ? Là où Skins UK te prenait à la gorge avec des moments intenses et des cliffhangers à te ronger les ongles, Skins (US) traîne, s’embourbe et finit par te perdre. Les intrigues semblent avancer au ralenti, sans la moindre urgence, et tu te surprends à regarder l’heure en te demandant comment il est possible qu’un épisode de 40 minutes puisse sembler durer une éternité.
Visuellement, rien ne se distingue non plus. Là où l'original jouait avec les lumières, les cadrages et les atmosphères pour te faire ressentir la torpeur ou l’euphorie des personnages, Skins (US) se contente d’un style visuel plat, sans âme, comme un clip musical bon marché qui passe en boucle sur MTV. Tu t’attends à voir des moments de vraie folie, des instants de grâce désordonnée, mais tout reste désespérément propre et prévisible.
Le pire dans tout ça, c’est que Skins (US) se voulait provocateur, mais finit par être aussi subversif qu’un cours de maths du lundi matin. Les moments de transgression semblent forcés, les scènes "choquantes" tombent à plat, et tu te demandes pourquoi cette version US existe quand l’original était déjà un condensé parfait de chaos adolescent. C’est comme si MTV avait pris l’essence même de ce qui rendait Skins révolutionnaire et l’avait remplacée par une fausse rébellion destinée à vendre du dentifrice.
En résumé, Skins (US) est l’exemple parfait de ce qu’il ne faut pas faire quand on adapte une série culte. À force de vouloir plaire à tout le monde, la série se retrouve à ne plaire à personne. Tout ce qui faisait l’âme de Skins UK a été dilué, et le résultat est un show sans saveur, sans caractère et sans intérêt. C’est un peu comme boire un soda périmé : tu reconnais vaguement le goût, mais c’est fade, sans pétillant, et ça te laisse avec un goût amer en bouche.
Créée
le 23 oct. 2024
Critique lue 4 fois
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