Compte tenu du potentiel qu'offrait la nouvelle adaptation de King Kong de 2017 et du Kaiju Cinematic Universe qui en a découlé, je m'attendais à mieux.
Plusieurs choses sont à redire dans cette série, tant d'un point de vue artistique que scénaristique. Son principal défaut réside dans le manque total d'ambition des créateurs, un manque qui se manifeste notamment dans l'esthétique adoptée.
Le style, générique, peine à se distinguer des autres séries animées d'action contemporaines. C'est d'autant plus dommage quand on réalise le potentiel visuel et créatif de Skull Island. Bien que l'on puisse prendre en considération la quantité de créatures mise en scène et un certain effort d'imagination pour certaines, cela semble assez maigre comparé à ce qui aurait pu être. De plus, bien que l'omniprésence des créatures puisse illustrer le danger de l'île, elle contribue à réduire Skull Island à une simple "île de monstres", sans explorer les mystères qui l'entourent.
La seconde déception vient directement du sujet de l'intrigue. Puisque la série semble s’incorporer dans le canon des films, il était logique de s'attendre à ce qu'elle développe certains éléments de "Kong: Skull Island". Cependant, cette première saison - que j'espère ne pas être la dernière - a préféré se concentrer sur des événements et des personnages qui, à une exception près, n'ont aucun lien avec le film ou avec le reste du KCU. Une décision absurde quand on prend en compte la quantité d'éléments qui auraient été intéressants à explorer : l'histoire du peuple Iwi, l'histoire de la famille de Kong ou tout simplement les aventures des deux aviateurs du film.
L'introduction de nouveaux personnages aurait pu enrichir la découverte des mystères de Skull Island, mais la série échoue à captiver, tant dans la construction de son univers que dans le développement des personnages. Les personnages sont soit caricaturaux, soit insipides, bien que leurs interactions soient parfois bien écrites. Ils sont, la plupart du temps, cantonnés à un rôle de victimes qui subissent les événements et non d’explorateurs.
Le premier épisode tente d'instaurer un semblant de mystère, mais l'ensemble de l'intrigue se résume à des tentatives d'échapper aux dangers de l'île. Il faudra attendre l’épisode 5 pour voir un véritable développement de personnage, et l'épisode 7 pour découvrir quelque chose de réellement intéressant : une backstory sur la relation entre King Kong et le peuple Iwi. Rappelons que cette série ne comprend que 8 épisodes...
Cet épisode est indéniablement le meilleur, car il concrétise une partie des attentes initiales en développant le personnage de King Kong. Cependant, on ne peut s'empêcher de se demander pourquoi la relation mise en scène dans cet épisode n'a pas été exploitée tout au long de la série.
La série parvient tout de même à finir en beauté en nous offrant un beau combat entre King Kong et un calamar géant qui reste agréable à regarder malgré une animation perfectible.
En conclusion, cette série laisse un goût amer de potentiel gâché.