Sans être un incontournable de l’année 2020, Maoujou de Oyasumi (abrégé en Oyasumi) s’avère être une série humoristique idéale pour tous ceux voulant passer un moment de détente agréable.
Cet anime de 12 épisodes produit par le studio Doga Kobo (Gekkan Shoujo Nozaki-kun, Yesterday wo Utatte), se base sur des prémices plutôt uniques : une jeune princesse, Suya, d’un royaume humain est enlevée et emmenée captive dans un château du royaume des démons, où elle trouve un quotidien peinard qui lui sied à merveille, hormis qu’elle n’arrive pas à bien y dormir. Un inconvénient fâcheux vu que le sommeil est sa vocation, ce qui va l’amener à accomplir toutes sortes de mini-quêtes au sein du donjon afin qu’elle puisse achever le statut de maxi-confort.
La formule marche et plaît pour plusieurs raisons. La principale à souligner est son caractère subversif. En effet, derrière la façade de l’environnement méphistophélique se cache une atmosphère bonhomme, peu terrifiante où les tortionnaires sympathisent. En contraste, la prisonnière, qui ne cherche nullement à s’évader, fait preuve d’une personnalité souvent irascible et cruelle. Animée par un flegme frigide, elle ne recule devant rien pour atteindre ses objectifs, ce qui nous donne plus d’une fois l’impression, assez rigolote, de suivre les aventures d’une antagoniste plutôt que d’une héroïne.
Après plusieurs épisodes d’Oyasumi, on pourrait penser que la série deviendrait vite lassante, mais bizarrement elle continue de divertir de bout en bout. Les différents gags employés sont suffisamment diversifiés, bien que les ‘quêtes’ se répètent, et font généralement mouche sans être hilarants. Suya est aussi capable d’empathie et de douceur, ce qui amène graduellement à un attachement mutuel, ou en tout cas pas complètement à sens unique, entre la princesse et les démons. Cette légère évolution dans la dynamique des personnages est fort plaisante et contribue à rendre l’anime d’autant plus sympathique, même presque touchant en fin de saison. Enfin, Oyasumi développe quelque peu durant ses derniers épisodes le conflit entre humains et démons, ce qui lui donne un brin de richesse supplémentaire malgré le manque de véritable résolution.
Observation un peu à part, l’oeuvre comporte également quelques moments d’humour légèrement grivois, ce qui pourrait potentiellement être gênant vu qu’ils concernent une (très) jeune demoiselle. Cependant, la série ne franchit jamais les limites et prend soin de rester bon enfant, un équilibre assez rare dans la japanimation je trouve.
En conclusion, Oyasumi est une série qui arrive à se bonifier d’épisode en épisode malgré son apparente simplicité, au point de devenir une belle surprise dans son genre que je n’hésiterai pas à conseiller.