Sœur Thérèse.com, c’est un peu comme si quelqu’un avait eu l’idée folle de combiner Columbo et Le Petit Bonheur est dans le pré, mais avec une bonne sœur en robe de bure qui passe plus de temps à résoudre des enquêtes qu’à prier. L’idée semble farfelue sur le papier : une ancienne flic devenue religieuse qui résout des crimes tout en jonglant avec les tâches monastiques. Mais très vite, tu te rends compte que ce n’est pas le chemin de croix que tu espérais… c’est surtout un calvaire télévisuel.
Dès le générique, tu sais que tu entres dans un monde où les clichés s’alignent plus vite que les "Ave Maria". On te présente Sœur Thérèse, jouée par Dominique Lavanant, une religieuse ex-flic avec un don pour fourrer son nez là où il ne devrait pas être (mais où la police, étrangement, l’accueille à bras ouverts). Elle résout les affaires avec une perspicacité qui ferait pâlir Sherlock Holmes, le tout sans jamais déroger à ses prières et à son sens du devoir religieux. Une dualité fascinante en théorie, sauf qu’en pratique, le scénario tourne en rond plus vite qu’une procession de Pâques.
Les intrigues policières sont dignes des meilleures (ou plutôt des pires) séries de l’après-midi. Les mystères, souvent aussi subtils qu’un sermon de dimanche, sont résolus avec une facilité déconcertante. Entre les scènes où Sœur Thérèse distribue des "leçons de vie" et celles où elle mène des interrogatoires (souvent plus proches du monologue que de l’interrogation), tu te demandes où est passée l’enquête. Les crimes semblent sortir d’un manuel de "Comment écrire un polar pour débutants", avec des coupables aussi évidents qu’un chien devant une assiette de saucisses.
La dynamique entre Sœur Thérèse et l’inspecteur Bonaventure, joué par Martin Lamotte, est censée apporter un peu de légèreté et d’humour. Malheureusement, leurs échanges ressemblent souvent à une version discount de L’Arme fatale, sans l’action, sans la tension, et sans les répliques qui font mouche. L’inspecteur Bonaventure, qui est aussi l’ex-mari de Thérèse (oui, parce que pourquoi pas, tant qu’on y est), traîne dans chaque épisode comme une âme en peine, incapable de résoudre un crime sans l’aide divine de son ex-religieuse favorite.
Les personnages secondaires, eux, semblent tout droit sortis d’un catalogue de stéréotypes. Entre les sœurs du couvent qui n’ont rien d’autre à faire que de commenter la vie de Thérèse, et les suspects qui ont tous l’air coupable dès qu’ils apparaissent à l’écran, on se demande s’il reste de la place pour un peu de subtilité. Spoiler : il n’y en a pas.
Le plus grand mystère de Sœur Thérèse.com, ce n’est pas les crimes à résoudre, mais bien ce fameux ".com" dans le titre. Où est l’aspect high-tech promis par ce suffixe sorti tout droit des débuts d’Internet ? On s’attendait à voir Sœur Thérèse pirater des bases de données criminelles depuis le monastère ou traquer des hackers du dimanche. Mais non, le "point com" n’est qu’un clin d’œil désuet, peut-être là pour attirer l'attention des fans de cyberpolars. Malheureusement, la seule chose qui se télécharge ici, c’est l’ennui.
Visuellement, la série est aussi plate qu’une messe de minuit en plein été. Les décors sont minimalistes, tout droit sortis d’une production à petit budget : un couvent, un commissariat, une petite ville française où tout le monde se connaît et où les drames semblent se répéter à l’infini. Les plans de caméra sont aussi inspirés qu’une homélie monotone, et la mise en scène, sans éclat, ne parvient jamais à créer la moindre tension.
Et que dire de la bande-son, si ce n’est qu’elle est aussi discrète qu’un chœur de nonnes sous valium. Pas de musiques entraînantes ou de suspense palpable, juste des notes qui passent inaperçues, comme si même la musique avait renoncé à essayer de relever le niveau.
En résumé, Sœur Thérèse.com est une série qui partait peut-être d’une bonne intention, mais qui s’est perdue en route entre le polar, la comédie, et les sermons de bonne sœur. Les intrigues sont prévisibles, les personnages aussi plats que des hosties, et le seul véritable mystère, c’est comment cette série a pu durer aussi longtemps. Si tu cherches des enquêtes palpitantes, mieux vaut passer ton chemin… ou dire une prière pour que ce soit vite fini.