Souvenirs de Gravity Falls
8.1
Souvenirs de Gravity Falls

Dessin animé (cartoons) Disney XD (2012)

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Dipper, Mabel, sont des mômes qui vont très bien ensemble, très bien ensemble

Si on m'avait dit qu'il était possible, après une bonne dizaine d'années de visionnages en tout genre, d'ajouter encore quelque chose dans le club sélectif des séries incroyables qui m'ont marquées, je ne l'aurais pas cru.
Après un bref mais intense voyage dans l'univers de Gravity Falls, je dois hélas dire Adieu à ces 41 épisodes de bonheur.
J'ignore encore ce qui a pu à ce point me faire accrocher à la série, d'apparence dédiée aux enfants (mais apparence trompeuse). Evidemment, il y a tout d'abord beaucoup d'action et de mystères, ce qui constitue déjà la base d'une série divertissante. L'animation étant bien foutue, les décors bien conçus, les ingrédients sont déjà là pour un résultat de qualité. Mais après tout, des séries d'animation avec ces caractéristiques, il en existe bien d'autres, le Scooby-doo de mon enfance en tête.
On peut alors songer au côté totalement loufoque et absurde de cet univers, parfois coloré à l'extrême, d'autres fois volontairement sombre et inquiétant. Le jeu sur les contrastes est présent à de multiples reprises, et met en valeur l'aspect parodique de Gravity Falls. En effet, difficile de nier la ressemblance caricaturale avec un dessin animé nunuche et kitschissime qu'il serait difficile d'apprécier passé les 8 ans. Mais ici, tout est fait avec un esprit satirique très malin, donnant des scènes très cocasses. Les derniers épisodes sont ainsi des chefs d'œuvre dans le genre, présentant un imaginaire délirant déjà aperçu dans la première saison. Au passage, pour une série en théorie faite pour les enfants et les plus grands, elle présente parfois un aspect horrifique très travaillé, notamment en matière d'originalité.


Autre grande qualité de la série, son histoire est très prenante. Il y a très peu d'épisodes qu'on puisse qualifier d'inutile, et puisque la majeure partie d'entre eux sont bons, la question ne se pose pas. Mais toujours est-il qu'une trame s'installe progressivement et il est impossible de souhaiter ne pas connaitre la fin. A ce titre, le quadruple épisode qui clôt la série atteint un niveau quasi-cinématographique, avec morceaux de bravoure, d'émotion et trouvailles visuelles toujours plus incroyables.


Enfin, un peu à la manière de Doctor Who période Tennant/Smith, la série réussit au milieu de ce monde fantastique à faire évoluer des personnages profondément attachants.
La préférence de beaucoup va à Mabel, jeune héroïne parodie de jeune préado "girly" à la fois adorable et insupportable. Mais je dois bien avouer que le personnage de Dipper, son frère jumeau, m'a beaucoup plus parlé. Savant mélange de curiosité, d'intelligence et de manque de confiance en soi, l'équilibre entre maturité et immaturité qui le caractérise fait sans doute de ce héros l'atout principal de la série. D'autres facteurs sont à prendre en compte bien entendu; le fait qu'il ait droit à une romance jamais niaise mais souvent émouvante, qu'il ait un lien très fort vis à vis des mystères qui parsèment la série...
Sans surprise, le personnage d'Oncle Stan est aussi une franche réussite. Amenant un regard et un humour plus adulte et cynique, sa présence permet aussi de développer de véritables problématiques autour de la famille.
Sans trop vouloir spoiler, les autres protagonistes sont tous très bons, notamment ceux qui gravitent autour des héros (excepté peut-être les amis de Mabel, parfois un peu trop clichées). Certains se paient même le luxe de renvoyer des messages fort pertinents, notamment les bourgeois de la ville et leur rapport au vivre-ensemble, ou encore l'antagoniste de la première saison qui montre une bonne fois pour toute que la mignonnerie ne devrait pas permettre de faire n'importe quoi.


Drôle, jamais ennuyante, haletante, intelligente, parfois triste aussi, Souvenirs de Gravity Falls n'a sans doute qu'un seul défaut, elle est beaucoup trop attachante. Mais tout doit avoir une fin, et pour le moment, Gravity Falls en a aussi une. Difficile certes d'imaginer une troisième saison ou un film à la hauteur du travail déjà produit. Mais ce serait mentir si je disais pouvoir me contenter de ces quarante et un épisodes. Il m'en faudrait au moins cent de plus, histoire de tenir jusqu'à la fin de mes dernières grandes vacances d'Eté.

Créée

le 19 juil. 2021

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lordwraith

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