Moi, j'suis un éternel gamin. Depuis toujours je regarde des dessins-animés, je fais des conneries puériles, et je m'obstine encore, à vouloir jouer au docteur avec les filles. Ayant grandit avec les Pokemon et Super-Nanas, j'ai vite laissé tomber les productions Cartoon Network et Disney Channel, pour les productions Marc Dorcel et dessins-animés du pays du soleil levant, qui offrent des œuvres bien plus matures.
Puis un jour, j'ai découvert mon meilleur ami en extase, presque dans un état second jamais atteint. Un état euphorique, bien loin de la fois où il finit la tête dans la machine à laver. Je crois bien ne l'avoir jamais vu aussi gaga devant sa télé. Il était scotché devant Disney Channel. Putain, la vingtaine passée et il est devant Disney Channel. Gravity Falls que ça s’appelait.
Gravity Falls... Gravity Falls... Gravity Falls. Il ne m'en fallut pas plus pour me renseigner sur ce phénomène. La moyenne tombe et le phénomène gravite dans les meilleures séries du TOP 111. Le Mystery Shack n'a cas bien se tenir et à intérêt à m’accueillir comme il se doit.
Alors au début, on se dit que c'est sympathique toutes ces intrigues farfelues, ces délires délirants. Puis, on remarque un certain second degré plus ou moins subtile. La série se moque de tous les genres cinématographiques. Que ce soit l'horreur, avec ce personnage secondaire qu'a peur de crever en premier, parce que c'est toujours le pote inutile qui se fait discrètement démembrer. On se moque du thriller avec ces flics obstinés à enquêter vers les héros innocents. Puis y a la romance... Surtout la romance, qui deviendra un élément essentiel pour le comique de la série.
Puis, après on remarque ces petites choses qui s'entremêlent aux intrigues. Ces petites intrigues qui ne laissent absolument aucun temps morts, pour nous offrir un rythme de gags effrénés.
La gamine qui se fait des boucles d'oreilles avec des tortillas. Les enfants qui se font des batailles de ventre. Les gnomes qui vomissent des arcs-en-ciel. Ce vieux fou qui insulte son oiseau qui migre chaque été. Cette sale gosse qui ne peut s'empêcher de glisser un orifice aléatoire lorsque une statue pointe son doigt. Le président qui propose une loi qui interdit de porter des pantalons. Cette chipie qui s'entraîne à faire son premier baiser sur un aspirateur à feuilles. Les policiers qui semblent un peu beaucoup trop proches pour des hétéros. Puis notre adorable héroïne qui incite son frère à faire du bouche à bouche à une sirène, puis à les prendre en photo, bien entendu.
Les histoires sont belles et bien indépendantes, cela n’empêche que le créateur a le talent pour instaurer un certain fil conducteur. Les personnages principaux et secondaires évoluent psychologiquement, leurs relations s'accentuent, des conflits s'installent.
Ma belle Mabel est ma préférée. Ses changements quotidiens de pulls en laine me fascinent, car ils sont tous plus mignons et ringards les uns que les autres. Et je trouve que c'est une idée à suivre, y en a marre des personnages animés qui gardent les mêmes vêtements sur 8 saisons. Elle est folle, la copine qu'on aurait toujours rêvé d'avoir.
Puis y a Dipper, qui impose un véritable fil comique avec sa personnalité. Mais surtout avec sa romance immature avec la rousse Wendy. Ses sentiments vont engendrés les meilleures catastrophes comiques.
Puis y a Moos, le gros balourd débile, 'éternel' célibataire attachant. Puis y a l'Oncle Stan, mystérieux vieux bougre, escroc hors-pair, qui cache une étrange pièce secrète, et qui nous déverse parfois de vieux faux effets sexuels. Puis, y a le vieux fou McGucket qui me fait atteindre un délire pas possible à chacune de ses apparitions. Puis, y a Dandinou !!! Le cochon trop mignon de ma Mabel, qui a plein de gags à nous offrir avant qu'il finisse en Jambon/Beurre de McGucket.
Cette série sympathique signé Hirsch devient vite une série géniale. Que veux-tu, c'est un Alex. A noter les magnifiques génériques tordants, au même titres que les introductions de la série Malcolm. L'attachement des personnages fait que la série semble devenir de plus en plus appréciable. Alex Hirsch a le génie de placer énormément d'apparitions de biches en plus, et ça, ça n'a pas de prix.
Jamais je n'aurai crû adhérer à ce point à une série Disney Channel à mon âge. Jamais je n'aurai crû qu'on pouvait réussir à ce point le mélange entre divertissement puérile et intelligence. La série critique subtilement et parfaitement les médias, la société, mais toujours avec un humour exquis. Puis, elle pose parfois de vrais réflexions philosophiques. Du genre, pourquoi les soleils, sur les serviettes de bain, portent-ils des lunettes de soleils ?
A méditer.
Dans le douzième épisode, Dipper dit qu'il est trop vieux pour se déguiser à Hallowété et récolter des friandises. Mabel réplique que c'est pour ça qu'il doit continuer de le faire. C'est parce qu'on grandit. Et qu'il leur reste que trop peu d'Halloween à fêter. Et qu'elle a bien peur que ce soit le dernier à partager avec lui.
C'est pour ça que moi, je continuerai toujours de regarder des dessins-animés. Grandir c'est nul.