L’animateur limogé du Morning Show, Steve Carell, devient un grand général de l’armée américaine.
Qui tu dis ?
Pour faire une bonne comédie, il faut des pointures du rire. Steve Carell, immense acteur au visage qui prête déjà à sourire sans qu’il ne fasse rien, est naturellement la tête d’affiche de ce nouveau programme d’humour pour Netflix. Mais pour que la comédie fonctionne, il faut aussi du répondant en face. Et par n’importe qui … John Malkovitch s’il vous plait ! On ajoute aussi une certaine Lisa Kudrow, notre éternelle Phoebe, plus toute jeune, mais qu’on aime toujours revoir. Pour être complet il faut aussi citer Jane Lynch, alias Sue Sylverster, la prof de gym de Glee, ainsi que Noah Emmerich, le mémorable meilleur ami de Jim Carrey dans Truman Show. Cette distribution haut de gamme, scénarisée par Greg Daniels (The Simpsons, The Office), nous promet du très bon.
Ils font quoi ?
Mark Naird (Steve Carell), promu général quatre étoiles, se voit confier le commandement de la sixième et nouvelle branche des forces armées américaines : la Space Force. Le but, retourner sur la Lune et y établir une base habitée. Côté histoire, je ne m’étendrai pas plus, la relation entre les différents protagonistes est naturellement plus importante que l’histoire en elle-même. Pourtant, je ne peux pas faire abstraction des quelques ressemblances assez évidentes avec la série For All Mindkind d’AppleTV. Steve Carell, à cheval sur les deux plateformes, joue peut-être le rôle de passeur ? Ou peut-être que ces ressemblances sont simplement des clins d’œil ? En tout cas, les ambiances de ces productions n’ont vraiment rien à voir. Ici l’humour est parfaitement maitrisé et les expositions de rire sont souvent surprenantes et inattendues. Bravo pour ça.
Et c’est bien ?
Voilà, c’est là le problème. Comme expliqué, l’histoire est naturellement secondaire, afin de laisser les acteurs dans des situations comiques propices aux fous rires. La balance n’est pas facile à faire et rester cohérent entre ridicule burlesque et crédibilité est un jeu d’équilibriste très casse-gueule. Même si Space Force ne s’en sort pas si mal dans sa globalité, il reste tout de même beaucoup de longueurs. Et malheureusement cela n’est pas toujours très homogène de scène en scène. Il faudra se forcer un petit peu pour ne pas décrocher.
Heureusement les décors et les effets numériques sont plutôt de bonne facture pour une comédie de ce type. Le montage et la réalisation sont eux aussi assez réussis et le format de 10 épisodes de 30 minutes est assez bien vu. Même si 20 minutes aurait été, à mon sens, plus judicieux et aurait permis d’évier ces longueurs inutiles.
Pour être plus précis, nous sommes en présence d’une sitcom. Ici, pas de rires à la con façon années 90, Space Force est une vraie série de divertissement. Ce format n’est bien sûr pas nouveau et les compères Greg Daniels et Steve Carell l’ont déjà vécu durant de nombreuses années dans la cultissime série The Office, l’une des premières sitcom sans rire. Rappelons tout de même que l’absence de rire est aussi un manque psychologique pour les téléspectateurs, car ces derniers avaient un rôle essentiel de rembourrage. Ici, seuls la qualité des dialogues et le jeu des acteurs sont les armes du rire. Et en ce sens, Space Force réalise plutôt une belle performance.
On zappe ou on matte ?
Cinq heures de série avec de bons acteurs souvent très drôles, qui dirait non ? Au vu du nombre de séries en attente de reprise de tournage et des chaînes qui reprogramment des rediffusions de choses déjà vues un million de fois ; prenez donc quelques heures pour découvrir une série détente et agréable à regarder.