Sacré OVNI que voilà. ça commence comme un bon gros no brainer : des mecs bodybuildés en slip font gicler des hectolitres d'hémoglobine au ralenti (bien inspirés par l'atmosphère de 300) pour amuser des notables et amadouer le bas peuple.
Le début est assez binaire : Spartacus est obsédé par le désir de retrouver sa femme et tient tête à l'autorité pendant que son dominus essaie de faire son entrée dans le grand monde. Des successions de combats plus épiques les uns que les autres et une découverte (ultra superficielle) du quotidien du gladiateur, considéré comme un demi-dieu mais pourtant toujours esclave.
Et puis au fur et à mesure, l'intrigue s'étoffe et les complots politiques sont rapidement légion (SPQR évidemment). ça intrigue à tous les étages, ça manipule à qui mieux mieux et ça assassine à foison. Les personnages s'avèrent plus subtils que prévus, les différents destins parallèles toujours bien pensés et forts en rebondissements... On est dans le divertissement de qualité.
Même si l'histoire est assez convenue et le souci de réalisme historique mis de coté, le casting fait qu'on se prend au jeu : Lucy "Xena" Lawless est méconnaissable et fait une bonne prestation, de même que John Hannah (vu dans "La Momie"), Peter Mensah (Doctore) a la méga classe internationale, Viva Bianca est parfaite en noble dédaigneuse et parvenue... Quant aux deux brutes épaisses principales, ils font leur taff (même si Andy Whitfield fronce un peu trop les sourcils pour être honnête).
Donc ça démembre, égorge, évicère, décapite, mutile, assassine mais pas seulement. ça baise aussi énormément, les gladiators faisant souvent office d'étalon quand ils ne sont pas au centre d'orgies leur étant destinées. Et quand Spartacus plonge dans ses souvenirs pour retrouver sa femme, c'est toujours à poil qu'il l'imagine. Les soubrettes sont systématiquement dénudées, les femmes de notables également mais mesdames (et messieurs qui aimez les hommes), il y en a pour vous aussi (et on comprend pourquoi on dit "avoir la gaule").
Amorcé comme du bourrinage pour le bourrinage (j'ai cru qu'on allait avoir droit à un combat épique par épisode au début), Spartacus: Blood and Sand cache des qualités sous sa violence et sa luxure. Comme bien souvent, le héros manque un peu d'intérêt parce que trop binaire mais pour autant, on ne se désintéresse pas de son sort d'autant que les scénaristes ne l'épargnent pas (et pour une fois, l'élément mystique n'est pas inintéressant).
Malheureusement, avec la maladie d'Andy Whitfield, l'avenir de la série est compromis bien que des solutions soient étudiées. On lui souhaite de connaitre la même chance que Michael C. Hall qui a pu revenir jouer Dexter après être entré en rémission. Espérons juste qu'on évitera Wentworth Miller pour reprendre le rôle du Thrace qui libéra les esclaves.