Senscritique, ce merveilleux outil de notation, peut parfois se transformer en une réserve de c****** élitistes qui se permettent de juger une œuvre audiovisuelle après l'avoir visionné 5 minutes top chrono, et de ne pas manquer de lui mettre 1/10 afin de montrer leur méprisant mécontentement.
Pour ceux qui pensent que "les œuvres audiovisuelles" se résume aux films arméniens en noir et blanc non-sous-titrés, ou encore aux oeuvres que tout le monde fait semblant d'adorer pour se branler sur "la profondeur sémantique de cette scène dans laquelle le personnage s'enfonce une courgette dans le cul", pour ceux qui ont pour seul critère de qualité d'une production le nombre d'acteurs morts depuis plus de 20 ans, vous êtes super fatigants.
Avant de taper sur un concept et de crier au scandale, ce serait pas mal soit de poursuivre jusqu'au bout, soit de s'abstenir de noter. Parce que la liberté d'expression vous donne peut-être le droit de montrer au monde entier votre divine pédanterie, mais vous savez, vous n'êtes pas obligés non plus.
Soyons clairs, je ne vise pas ceux qui ont vu et n'ont pas aimé, bien entendu votre avis et tout aussi valable que le mien et une production ne peut pas plaire à tout le monde. Vous, je vous sers cordialement la main et respecte votre désaccord.
Ceci étant dit, parlons un peu de Squid Game téléréalité.
Oui il y a des concepts qui nous dérangent, celui-là en fait partie. Personnellement j'étais absolument contre l'idée de regarder ça, car la démarche me semblait en effet étrange et dangereuse, mais je n'avais pas particulièrement d'avis à propos de la qualité vu que contrairement à d'autres, j'ai assez d'humilité pour connaître avant de juger.
Et puis on m'a dit que je serais surprise dans le bon sens.
Les fans de Milgram seront sûrement contents, mais cela ne va vraiment pas loin, car tout est maîtrisé. On sent que la production a été extrêmement vigilante en ce qui concerne les limites morales du jeu. Connaissant le goût général des américains pour le spectacle et pour des téléréalités plus qu'éthiquement douteuses, j'ai eu très peur, mais après quelques épisodes j'ai compris que Netflix n'avait pas très envie de se retrouver avec des tas de procès d'anciens participants sur les bras. Tant mieux !
C'est donc grandiose, très léché et captivant. Les personnalités sont attachantes et les épreuves très bien adaptées. Les dilemmes stratégiques mènent à des rebondissements surprenants.
Bref, c'est plus soft et bien meilleur que bon nombre de nos productions nationales qui passent aux heures de grande écoute, donc les défenseurs humanistes qui crient à la dystopie, calmez vos slips. De plus, on voit bien qu'une énorme majorité de participants s'amuse sincèrement et joue le jeu jusqu'au bout. Bien sûr il y a des déceptions, car la somme à gagner est énorme, mais on sent que les gens sont aussi là pour tout simplement kiffer l'expérience.
Conclusion : rien de malsain à déclarer, seulement du divertissement, n'en déplaise à la police du bon goût de Sens Critique. Je rêve du jour où ces gens découvriront les survivals des idols sud-coréens !
Si vous décidez finalement de visionner Squid Game le défi, je ne saurais que trop vous conseiller d'enchaîner ensuite avec le petit reportage des coulisses de l'émission qui révèle notamment les moyens utilisés en ce qui concerne la réalisation technique du projet et les décisions prises pour faciliter l'immersion des participants.
J'ai absolument hâte de découvrir la deuxième saison, espérons sur la même lancée.
PS : Je n'ai absolument rien contre les films arméniens en noir et blanc non sous-titrés.