Star Wars : Rebels par 0eil
Il y a eu cette époque de disette de Star Wars, où certains regardaient encore The Clone Wars. Personnellement, je trouvais plus mon compte dans les comics - et encore, c'était un peu le calme de plus en plus oppressant, avec une décevante "La Genèse des Jedi". Quelques lectures d'horribles romans plus tard (cf. Revan), Star Wars est vendu à Disney, et bon, ça veut dire de nouveaux films dans les tubes, de nouvelles séries aussi. La première née du panel Disney, c'est Rebels, qui revisite la période entre l'épisode 3 et l'épisode 4. Sous l'égide de l'Empire, on y suit Ezra, un Aladdin sauce Star Wars, dont le destin se retrouve lié à celui d'une équipe de gentils mercenaires, une équipe dont la spécialité est de s'en prendre à l'Empire.
J'avais que partiellement accroché à Clone Wars. Déjà parce que la série de comics sur la même époque évoquait bien plus les cruautés et les aspects les moins ragoûtants du conflit que la série animée. D'autre part, parce qu'Ahsoka, personnage horripilant au possible - et retcon plutôt improbable de l'histoire, puisqu'il me semble qu'Anakin n'a jamais eu de disciple, et encore moins d'aussi lourdingue. Bon, en prime, j'avoue que la période pré-Empire n'est guère ma favorite, avec ce conflit qui, parfois, vire un peu au nawak. Néanmoins, je reconnaissais quand même à la série une plastique agréable et des épisodes pas dénués d'intérêt. Du coup, je partais avec un a priori quand même un poil sévère sur Rebels. Déjà plastiquement, le ton tranchait, pas forcément pour le mieux tant je n'étais pas tout à fait séduit par le nouveau design global. Enfin, je décidais quand même de m'y mettre.
Le pilote est plutôt... bof. Les scènes d'action sont pas mal, bien que certaines ne m'aient pas convaincu et surtout, les personnages subissent le traitement qui m'avait ennuyé dans Clone Wars : ils sont invincibles. Les Stomtroopers tirent mal de chez mal, les héros sont d'une souplesse totale et ils parviennent à se sortir de toutes les situations, malgré la mise en scène qui semble appuyer sur leur manque de moyen face aux missions dans lesquelles ils s'engouffrent. J'ai énormément de soucis, aussi, avec les personnages. Je n'ai pas une grande passion pour Ezra - et lui-même semble ne pas être forcément apprécié du reste de l'équipage. Le Jedi est lui aussi plutôt antipathique et ne parlons même pas de l'astromech, R2D2 style, qui est juste exaspérant. Difficile de faire plus haïssable alors même qu'il ne fait que des "bips", comme son auguste modèle ! Pourtant, je suis agréablement surpris par le personnage de Zeb, que je m'attendais à trouver bien naze. Son arme est sympa, son mode de déplacement aussi, il n'est pas aussi balourd que prévu, c'est plutôt cool. Et les deux rôles féminins ne font pas dans le damsel in distress : la twi'lek est la cheftaine du groupe, et la pilote - le vaisseau lui appartenant. La Mandalorienne est accès action et double tir, avec un petit bonus en explosif et l'on insiste pas trop sur le côté street art du personnage, alors tant mieux. Dommage qu'ils n'aient pas davantage surfé sur le trip mandalorien, avec le côté rustre et violent, mais bon, on s'adresse à des enfants, quand même !
Peu convaincu par le premier épisode, je n'en pousse pas moins mon visionnage. Et... progressivement, ça prend. Les scènes d'action s'enchaînent mais l'animation des personnages est probante, les combats aux corps à corps remportant réellement mon adhésion. Les scénarios sont tous assez évidents mais plutôt efficacement exécutés et la série ajoute même de nouveaux casques pour les impériaux, de nouveaux vaisseaux aussi, qui restent dans la plus pure tradition Star Wars. On ajoute aussi du background de-ci, de-là. Fallait s'y attendre, l'entre-deux trilogie est légèrement corrigé, avec l'Inquisiteur qui semble ne pas être un sith, mais en présente malgré tout le style de combat et une petite mention du destin de Mandalore, la planète natale des gens de Boba Fett, plus que logique. D'ailleurs, l'Inquisiteur est plutôt amusant, présenté comme l'antagoniste infaillible, la menace absolue et invincible que les personnages ne peuvent détruire. Alors certes, c'est pas Dark Vador, mais il a quand même une certaine classe et surtout, il n'est pas tourné en bourrique : la puissance du personnage est réellement une menace pour les protagonistes. D'ailleurs, ces mêmes personnages s'étoffent doucement : on découvre que le Jedi n'est pas si fort que ça - ce qui est plutôt logique, en fait, vue son âge, il devait être un padawan lors de la destruction du temple. Il n'est pas si doué non plus pour enseigné la Force - n'est pas Yoda qui veut. Et il en va de même pour les autres, avec du bon (les éléments liés à Sabine) et du moins bon (l'histoire de Zeb). Au demeurant, j'ai fini par m'attacher à l'équipage, j'avoue.
Au final, cela me plaît. J'en suis au sixième épisode et déjà, on plante plusieurs metaplots bien sympas, sur la naissance de la rébellion autant que sur les différents personnages. Les relations bougent légèrement entre eux, d'ailleurs et on découvre que certains n'ont pas autant confiance dans les autres qu'ils le laissaient paraître de prime abord. J'arrive même à passer outre mon aversion initiale pour Ezra ! Et puis, maintenant que les temps de disette reviennent (et qu'il n'y a même plus de comics à se mettre sous la dent), je suis plutôt satisfait de voir du Star Wars de qualité.