Jedi-Geki
Chan-chan Bara-baraCette anthologie choisit comme fil conducteur le tranchant des sabres lasers. Leurs grésillements si familiers rythment les 9 courts métrages. Les cimeterres claquent et fendent...
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le 5 mai 2023
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Cette anthologie choisit comme fil conducteur le tranchant des sabres lasers. Leurs grésillements si familiers rythment les 9 courts métrages. Les cimeterres claquent et fendent l'air, notre rétine aussi, de leurs trajectoires elliptiques. Fracture nette de l'oeil droit.
Chan-chan Bara-bara, les deux onomatopées, que les nippons utilisent pour décrire le sifflement et l'entrechoquement des lames de katana, qui une fois contractées donneront naissance au si joli mot: Chanbara. Un cinéma de genre porté sur les batailles de sabre.
L'épisode T0-B1 est un peu à part. Le scénario est gentillet, en revanche le style est superbe, pour une fois je privilégie la forme au fond. Tout y est poésie et délicatesse, avec un chara-design qui me rappelle un tout petit peu Astro, oui oui, le petit robot :)
Avec les épisodes The Ninth Jedi et The Elder on touche à l'essence même de ce qu'était Star Wars. Et quoi de moins étonnant quand on sait que la galaxie très lointaine de George prends sa source dans les films de cape et d'épée - La disparition récente de Bébel me force à citer Cartouche pour n'en citer qu'un - Ces films campent leur décor dans le moyen-âge, tout comme le Jidaï-Geki, un cinéma de genre japonais dont est issu le Chanbara. George, il aime bien le médiéval, mais que ce soit les films de cape et d'épée occidentaux et à plus forte raison les films de Chanbara, tous ces genres sont extrêmement codifiés. On y fait pas n'importe quoi. D'ailleurs dans l'univers Star-Wars tout est (était) aussi très codifié. Les Jedi ont leur code, même les seigneurs Sith peuvent parfois se montrer scrupuleux d'une certaine éthique, même si la plupart du temps personnifiée par la rigueur militaire de l'Empire. Tout à commencé à foutre le camp lorsque Dieu le père, oui c'est toi George, nous à fait bugger le cortex avec ses midi-chloriens à la con. Depuis, ce cadre somme toute strict se délite inexorablement. A propos de Jidaï-Geki... Jedi/Jidaï... C'est ça, vous avez compris.
Enfin avec The Duel, non seulement on est toujours dans l'essence, l'esprit, la substantifique moelle - je m'enflamme ^^ - l'éthique et la morale de ce qu'était les premiers Star Wars, mais en prime on y ajoute la dramatique d'un combat de Samouraï, que dis-je... de Ronin. Et ça… ben... ça c'est beau... : « 1 + 1 = 1 ou peut être que 1 + 1 = 11, et ça c'est beau ! » Merci JCVD.
Ce que je veux dire, c'est que pour une fois les qualités s'additionent, voire se multiplient. J'aimerais vraiment qu'un long-métrage cross-over mariant l'esprit d'origine Star Wars et l'ambiance art martiaux japonisante, voit le jour. Il y'aurait des Genins en pagaille s'entrainant avec des Padawans, des Ninjas de la Rébellion faisant la peau à des Siths malfaisants, des Samouraïs Jedi affrontant des Shoguns du coté obscur dans des chanbaras aux lightsabers flamboyants. Hmm bon... hmm... zut, je m'enflamme encore, mais j'aimerais bien. Et le tout dans un style graphique en tout point semblable à celui emprunté par The Duel: Epuré et sharp, puis abîmé et dégradé à dessein. Estampe monochrome et laser.
Les autres épisodes de la série sont un ton en dessous, du moins ils ne s'adressent peut être pas à moi car plus enfantins, pour caricaturer. Mais dans l'ensemble les différents styles graphiques d'animation sont qualitatifs. On y croise entre autre une émanation des chara-designs (Tochiro) de Leiji Matsumoto - Albator pour les Boomers -
Bref, une bonne surprise en somme, surtout que je n'avais pas eu vent de ce projet anthologique. Bien évidemment, on se prend à espérer en cours de visionnage des quatre épisodes que j'ai détaillé, et apprécié, que ceux-ci soient bien plus longs et que la forme soit au service d'un scénario plus étoffé.
Cette série me fait penser, toute proportion gardée, à Spider-Man : New Generation ou comment l'animation vient supplanter toutes les tentatives récentes de faire revivre le mythe au cinéma. Ou encore comment 9 courts de 20 minutes passent au fil de l'épée 12 heures de la plus récente production Starwarsienne cinématographique.
Vous l'aurez peut-être lu entre les lignes - et les liens ^^ - mais aux monochrome et lasers de The Duel, tel un Samuraï Champloo (RIP MF DOOM & Nujabes) - Checkez absolument cette version de Battlecry les amis - ou dans une moindre mesure Afro Samuraï, mon kiff serait une dinguerie de BO Hip-Hop pour accompagner ce cross-over Star-Wars et Japanimation dont je rêvais plus haut. Et I AM ou Chinese man y trouveraient certainement une raison d'y figurer en bonne place.
♫♪ « On joue dans un Chanbara
La fierté, la loi tuent
Comme un bon vieux Kurosawa
La main sur le katana
Même si la peur m'assaille
Je partirai comme un Samouraï » ♫♪
SHURIK'N
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Créée
le 5 mai 2023
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