Stargate Universe (ou SGU pour les intimes), c’est comme si tu prenais la franchise Stargate, tu lui collais une dose de Lost et de Battlestar Galactica, et tu te retrouvais avec un équipage de survivants paumés dans l’espace, coincés dans un vaisseau qu’ils ne savent pas du tout piloter, avec plus de problèmes internes qu’un épisode de Koh-Lanta. Ici, pas de mondes exotiques ou de missions diplomatiques dans la galaxie, mais plutôt des crises de survie sur un vaisseau en mode "on sait pas comment ça marche, mais on espère ne pas tous mourir aujourd’hui".
L’intrigue démarre sur une base hyper-classique : une équipe d'explorateurs de la Terre se retrouve projetée à des milliards d’années-lumière sur un antique vaisseau spatial appelé le Destiny. À la différence des autres séries Stargate qui étaient plutôt fun, légères et pleines d'aventures, SGU te balance directement dans le drame psychologique et la survie hardcore. On se retrouve donc avec un équipage qui passe plus de temps à paniquer, à se disputer, et à se demander où est l’air respirable qu’à explorer l’univers.
Visuellement, Stargate Universe est un cran au-dessus des autres séries de la franchise : le Destiny est un vaisseau massif, mystérieux et désespérément vieux, avec un design sombre et claustrophobique. À l’inverse des décors en carton-pâte qu’on pouvait parfois trouver dans les premières séries Stargate, ici, tout est ultra travaillé. On ressent vraiment cette ambiance "tout est sur le point de se casser", et chaque couloir donne l’impression qu’il pourrait s’effondrer à tout moment. C’est stylé, mais bon, est-ce que le look du vaisseau suffit à porter la série ? Pas vraiment.
Côté personnages, on est loin de l’ambiance "buddy cop" à la Stargate SG-1. Là, tout le monde est un peu au bord de la crise de nerfs, et les relations humaines sont tendues comme jamais. Le Dr Rush (joué par Robert Carlyle, qui semble toujours être à deux doigts de craquer mentalement) est le scientifique brillant mais sociopathe qui a sa propre agenda mystérieux. C’est un peu lui qui joue le rôle de génie incompris de la série, mais à force de manipulations et de choix douteux, on ne sait jamais vraiment s’il va sauver tout le monde ou provoquer une catastrophe encore pire.
Et puis il y a le Colonel Young, le chef de la mission, qui est constamment en conflit avec lui-même et avec Rush. Ce duo crée une dynamique tendue, mais qui tourne rapidement en rond. On a cette sensation que chaque épisode est une nouvelle version du même conflit : "Je prends les décisions, non c’est moi, oh non, tout le monde va mourir si on n’appuie pas sur le bon bouton !" Ajoute à cela une bande d’autres personnages qui, bien qu’intéressants au début, finissent par être un peu éclipsés par la lourdeur des intrigues.
Le gros problème avec Stargate Universe, c’est qu’à force de vouloir être plus sombre, plus mature et plus "psychologique" que ses prédécesseurs, la série finit par perdre un peu de ce qui faisait le charme de Stargate. On est constamment dans la tension, le désespoir et les prises de tête, ce qui, au bout de quelques épisodes, devient un peu étouffant. C’est comme si la série avait voulu être Battlestar Galactica, mais sans parvenir à recréer ce même niveau d’intensité émotionnelle. Résultat : tu te retrouves avec des épisodes qui, parfois, traînent en longueur, avec des intrigues qui n’avancent pas vraiment, et un équipage qui semble coincé dans une boucle de "on va mourir !".
Cela dit, Stargate Universe a ses moments de grâce. Certains épisodes parviennent à créer de vraies tensions dramatiques, et l’idée d’un vaisseau à la dérive dans l’espace, rempli de secrets anciens, est fascinante. Les mystères entourant le Destiny et la technologie des Anciens offrent de bonnes surprises, et les dilemmes moraux que doivent affronter les personnages sont souvent intéressants. Mais ces éclairs de génie sont trop souvent noyés dans un océan de drame interminable.
En résumé, Stargate Universe est une tentative audacieuse de réinventer la franchise Stargate, mais qui finit par se perdre dans sa propre gravité. Si tu cherches une série spatiale pleine de suspense et de survie, tu trouveras peut-être ton bonheur ici, à condition d’accepter que le fun et l’aventure ont été laissés derrière la porte des étoiles. C’est sombre, c’est tendu, mais c’est parfois trop lourd pour son propre bien. Bref, prépare-toi à être frustré autant que fasciné à bord de ce vaisseau qui n’en finit pas de dériver.