Critique mise à jour le 22/10/2020. Saison 1 : Stranger, c'est l'histoire d'un procureur sans émotions suite à une chirurgie du cerveau qui s'associe à une enquêtrice perspicace pour résoudre un meurtre complexe. Évidemment, cette absence d'émotions est à la base de divers malentendus et de problèmes de communication avec son entourage professionnel. Côté romance, avec un tel personnage, ne vous attendez pas à grand chose, forcément, et ce n'est pas là que se situe l'intérêt de la série, mais dans le suspense de l'enquête et la qualité du casting. En inspectrice acharnée, on retrouve Bae Doona (Sense8), toujours excellente, et dans le rôle du procureur froid comme un serpent, Cho Seung-woo, à qui le jeu minimaliste convient comme un gant. Intéressante aussi, la lente évolution vers plus d'humanité de ce dernier, notamment au contact de cette inspectrice qui cherche à comprendre son mode de fonctionnement déconcertant. Un peu moins convaincant (voire agaçant), c'est l'utilisation du corporatisme et de la corruption supposée des milieux policiers et judiciaires coréens comme toile de fond de l'histoire, car c'est du vu et revu dans de nombreuses séries du même genre, mais malgré ce bémol, la série est de grande qualité et se suit avec intérêt.
Saison 2 : j'ai retrouvé avec plaisir notre duo d'enquêteurs, toujours impeccablement interprétés et complémentaires tout en étant très différents. L'histoire redémarre quelques temps après la fin de la première. Je vous recommande, s'il y a longtemps que vous avez vu la saison 1, de lire un résumé des derniers épisodes pour vous souvenir des rebondissements (ou de revoir le dernier épisode), car ça aide à comprendre certaines parties de la saison 2. Cette saison 2 met un peu de temps à devenir passionnante, et on ne voit pas tout de suite quelles seront les intrigues importantes que notre duo devra résoudre. Mais une fois qu'elle est lancée, on a vraiment envie de savoir comment ça va se terminer. Par rapport à la saison 1, on retrouve les mêmes critiques du système judiciaire et policier coréen. Si la série est fidèle à la réalité du pays à ce point de vue, c'est qu' il y a visiblement un problème de corruption de ces institutions et une lutte entre elles pour obtenir ce qu'on appelle les droits d'enquêtes (qui décide par exemple de la délivrance d'un mandat). Il faudrait vivre ou avoir vécu en Corée pour savoir si c'est vraiment comme cela.
J'ai bien aimé l'évolution du personnage du procureur. Au contact de l'inspectrice, il apprend sans doute à s'ouvrir davantage, à sortir de son monde sans émotions. Même s'il n'y a toujours pas de love story entre eux dans cette saison 2, plus d'une fois, on se demande si lentement, il ne pourrait pas y avoir quelque chose entre eux un jour...qui sait, dans une saison 3? Si j'avais mis un bon 8/10 à la première saison, je pense plutôt à un 7 pour la saison 2, en raison du temps qu'il faut pour qu'elle devienne passionnante. Mais c'est une suite globalement réussie.