Ce drama judiciaire raconte l'histoire de Hwang Shi-Mok, un procureur interprété par Cho Seung-Woo, déterminé à éradiquer la corruption du système juridique. Aidé par divers personnages, dont l'inspectrice Han Yeo-Jin, jouée par Bae Doo-Na, Shi-Mok se distingue par une particularité : une opération cérébrale l'a privé en partie de ses émotions. À la lecture du synopsis et face aux nombreuses critiques élogieuses, on aborde ce drama avec des attentes élevées : on a envie d'être surpris, malmené(e) dans notre réflexion par un scénario retors qui nous tiendrait en haleine ! Mais détrompez-vous, on est loin de tout cela ! Il faut aborder ce drama sans aucun espoir au risque d'être grandement déçu(e) si vous parvenez à le terminer ! La tentation d'abandonner a été forte à plusieurs reprises, et j'ai persévéré en espérant un rebondissement qui n'est cependant jamais arrivé. Si vous aimez les héros charismatiques et un peu torturés, ce n'est pas le cas ici, passez votre chemin. On se retrouve face à un héros plat et sans relief à l'image du personnage : apathique. C'est un parti pris qui peut plaire ou non, selon notre sensibilité. Le scénariste fait le choix de l’anti-héros : un homme pas vraiment séduisant, dans la quarantaine, qui avance mécaniquement dans son travail. Si vous parvenez à vous accrocher, vous finirez peut-être par développer un peu d'empathie pour ce personnage qui en est dénué. La performance de Cho Seung-Woo dans ce rôle est notable, malgré l’ennui que cela peut susciter.L'inspectrice Han Yeo-Jin apporte un contraste bienvenu. Elle est sympathique, attachante, moralement irréprochable au point d'être parfois naïve tant elle semble confiante envers ses collègues et le système policier. On va la suivre de désillusion en désillusion, qu'elle aborde avec une grande maturité teintée d'une certaine sensibilité. On se souviendra également de la performance correcte de Shin Hae-Sun dans le rôle de Young Eun-Soo, la jeune procureure naïve. Il n'y a pas de drama avec corruption sans le célèbre Lee Kyoung-Young, habitué des rôles de manipulateur. Il n'offre cependant pas sa meilleure prestation, il était bien plus détestable dans "Again My Life". Le message central de la série est pertinent : il dénonce la perversion du système judiciaire, où les pauvres sont condamnés pour des infractions mineures malgré leurs bonnes intentions, tandis que les riches exploitent les lois pour servir leurs propres intérêts. Malheureusement, cette idée n'est pas assez appuyée : elle aurait pu enrichir le fil conducteur dès le début avec une perversion progressive des personnages, donnant ainsi plus de relief au drama et atténuant la lenteur de l'exécution. Enfin, pour ceux qui cherchent une touche de romance, le drama propose un triangle amoureux presque inexistant, à l'image du reste de la série : insipide. On ne se souviendra que de l'excès de sel dans les ramens ! En conclusion, bien que la série traite de thèmes intéressants et présente des performances d’acteurs solides, son rythme lent, le manque de rebondissements et de charisme des personnages principaux risquent de laisser de nombreux spectateurs sur leur faim. Après cette expérience mitigée, j'hésite à me lancer dans la saison 2. Est-ce que cela vaut vraiment le risque ?
Mise à jour après visionnage de la saison 2 :
Le début de cette nouvelle saison s’inscrit dans la continuité de la première, avec de looooonnngues réunions entre les services de police et les procureurs, débattant inlassablement de la question du pouvoir et de l’autorité. Ces discussions interminables occupent la première partie de la saison, sur fond d’enquêtes amorcées mais laissées en suspens. Bien que cela fasse partie de la mise en place de la suite, il est difficile de ne pas se sentir perdu(e) dans cette apparente incohérence. Rares sont les séries qui prennent autant de temps pour installer leur intrigue. Arrivé au 7ème épisode, une vraie enquête commence et j'ai envie de dire ENFIN ! À ce stade, les véritables motivations des personnages se révèlent au grand jour, mettant en avant l’ambition personnelle au mépris de la vie humaine. Seuls nos deux protagonistes semblent se soucier sincèrement de la victime. Le procureur, froid et dépourvu d’émotions, incarne l’objectivité et le respect des règles, tandis que l’inspectrice, bien qu’ayant perdu une part de sa naïveté, continue de croire en un système plus juste, tout en restant porteuse d’espoir d’un avenir meilleur. Ensemble, ils s’efforcent de démanteler ce système corrompu de l’intérieur, malgré leurs moyens limités. En avançant avec eux dans l’enquête, le spectateur partage leurs réflexions, leur confusion, s'égarant à ne plus savoir à qui faire confiance. Même une fois l’enquête résolue, l’histoire se poursuit. Ils continuent de lutter contre l’individualisme et les ambitions dévoyées, que les personnages corrompus utilisent pour justifier leurs écarts moraux, les considérant comme anodins. Le procureur nous rappelle cependant que même le plus petit écart peut mener à la perversion, et qu’il n’y a pas d’acte sans conséquence. Cette saison suscite des émotions différées, mais suffisamment fortes pour donner envie de voir une troisième saison. On espère y voir une progression dans le personnage de Shi-Mok, qui reste, pour l’instant, un mystère. Le spectateur, tout comme l’inspectrice, aimerait mieux comprendre cet homme, espérant trouver en lui un reste d’humanité. Finalement, n’est-ce pas lui, en dépit de son absence d’émotions, qui incarne le mieux l’humanité au sein de cette série ?