Un élève peu doué
Warning, spoil spoil spoil, jusqu’au dernier épisode. à ne lire que si vous n’avez pas vu la série, ou si vous n’en avez rien à foutre (mais alors, pourquoi lire ça ) J’ai un problème avec Stranger...
le 26 juil. 2016
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ATTENTION, CETTE CRITIQUE CONTIENT DE LÉGERS SPOILERS (j'ai fait tout mon possible pour les limiter)
On va commencer par poser deux faits:
-Premièrement, je regarde peu de séries, tout d'abord car si je regarde un épisode je dois regarder une saison entière d'un coup, comme je regarderais un film, et ensuite parce que j'avais pas Netflix jusqu'à il y a peu ^^(vive le support physique, non j'arrête).
-Deuxièmement, Stranger Things m'apparaissait alors comme le symbole de cette nostalgie à tout va que l'on rencontre ces dernières années (posologie Star Wars, Jurassic World (oui c'est les années 90), SOS Fantômes...) et qui n'a fait que au mieux me décevoir, au pire me dégouter de ces franchises. Cette nostalgie s'appuie surtout sur les années 80, et cette série n'échappe évidemment pas à la règle. Pourtant j'aime bien les années 80, peut être pas autant que les 90's, mais force est de constater qu'elle est cool cette décennie (d'ailleurs bon nombre de mes films préférés en font partie: Retour Vers le Futur 2, Blade Runner et Shining pour ne citer que mon top 10). Mais ce retour constant en arrière qui adule cette période comme le sacro saint de toutes les époques que l'humanité ai connu, bon ça me gave. C'est donc ainsi que lorsqu'on m'a proposé de commencer Stranger things, j'étais plutôt réticent, me basant qui plus est uniquement sur les avis négatifs que j'avais vu ou lu à son sujet (la bulle de filtre chers amis).
Voilà ces faits sont posés, on peut donc commencer la série avec un regard négatif (notons bien cela).
Ce qui est certain, c'est que la première saison aurait fait un bon film Alien. Bordel, ça sent Alien partout, dans la créature, la scène d'intro, l'ambiance générale de l'upside Down. Il se trouve que j'adore la saga Alien. Je me suis fait cette reflexion du début à la fin de la saison. Mais comme je l'ai dit, ça aurait fait un BON voire très bon Alien (à quelques détails près évidemment). Alors ducoup, oui c'est très efficace, vraiment. Si j'ai eu du mal à entrer dans l'histoire au début, c'est sans doute à cause de mon regard négatif dès le départ. Mais même en étant assez prévisible dès lors que l'on a vu des films des années 80, l'histoire est intéressante, sincèrement. Une sorte de bon remake de ce que l'on aimait dans les oeuvres de SF/Horreur de l'époque en somme, en tout cas, un bel hommage. Si je regardais au début la série avec un air blasé, un petit sourire à commencé à apparaître à partir du milieu de la saison, car c'est quand même très sympa de voir ces codes qu'on apprécie tant être si bien traité, comme cela ne se fait pas au cinéma dans les productions nostalgiques. Mais la vraie force de cette première saison, ce n'est pas son histoire, qui reste prévisible. Non la vraie force, c'est les personnages. Assez nombreux, ils ont tous des traits de caractères bien à eux, et jouent tous un rôle dans le déroulement de l'histoire. L'interpretation est d'ailleurs de qualité, et rend les personnages réellement attachants, tant chez les enfants (et croyez moi c'est rare que je trouve des enfants attachants, en temps normal (à quelques exceptions près) je préfère un film qui s'en passe tout simplement) que chez les adultes et adolescents. Certes, certains personnages (comment Eleven évidemment) bénéficient d'un arc narratif plus poussé que d'autres (comme Dustin), mais aucun n'est laissé de côté, et c'est franchement une force incroyable si on compare aux oeuvres nostalgiques citées précédemment, dans lesquelles les personnages servent simplement l'action. Ici l'action rencontre des personnages, des vrais. Cette première saison pourrait donc être résumée par "Simple story, Complex characters". 7/10
Après cette première saison plutôt sympathique, à laquelle j'attribue 7/10 notamment pour la qualité de ses personnages, je décide de me lancer dans la saison 2, curieux de voir ce qui va encore bien pouvoir leur arriver. Je pars plus confiant cette fois, me rappelant que les années 80, c'est aussi la décennie des suites qui surpassent l'original (L'empire Contre-Attaque, Aliens, Retour vers le Futur 2...SOS Fantômes 2... Non je déconne). Cependant, je me demande bien ce qui va pouvoir se passer d'intéressant et de logique après le final de la saison 1. Et c'est là la première force de cette seconde saison selon moi. Fini l'hommage brut aux années 80, maintenant on s'en émancipe, on crée notre propre mythologie. Et bordel, oui c'est un grand oui, cette mythologie me captive très vite, le développement de l'upside down est à la fois cogérant et digne des meilleurs univers des sagas que j'aime. Cette saison 2 est à mon sens beaucoup plus sombre et moins prévisible que la première, l'histoire y est réellement développée de manière "nouvelle". Stranger Things grandit, s'autonomise en quelque sorte. Et c'est à l'image de ses personnages, qui ne sont pas en restes, puisqu'encore une fois, on voit un net approfondissement dans leur écriture par rapport à la première saison (c'est dire). On trouve ici des intrigues parallèles captivantes et troublantes (au bon sens du terme), de nouveaux personnages complexes et interessants, et certains comme Steve, se voient offrir un rôle bien plus important dans le déroulement de l'histoire que dans la saison 1. La nouvelle créature est plus originale, et certaines idées me rappellent des petites histoires d'horreurs que j'écrivais un temps, mais bien mieux traitées évidemment, ce pour mon plus grand plaisir. Mais surtout, ce qui est intéressant dans cette saison, c'est le lien d'Eleven au monde, à son père adoptif, sa recherche de soi, tout au long de la série, et son absence durant une grand partie de la lutte principale des protagonistes, quand bien même elle y jouera le rôle clé. L'interprétation est encore meilleure, les jeunes acteurices ont gagné en expérience et ça se voit. Cette saison, je l'ai regardée d'une traite, et il faut dire qu'elle tient en haleine du début à la fin, et même si le début peut paraître plus long, cela pose les bases pour une histoire plus marquante, crée des liens plus intéressants entre les protagonistes et les antagonistes... cette saison est réellement un coup de maître et j'ai été surpris de voir que certains en ont été déçus. Beaucoup plus aboutie, originale, et sombre, cette saison 2 de Stranger Things crée son propre univers, sa propre "personnalité". Et quand cela est croisé à des personnages aussi intéressants, cela ne peut être qu'excellent. 9/10.
Bon, après cette seconde saison supérieure à la première (dans la lignée de Retour vers le Futur, si c'est pas beau ça, et je le place pas là par hasard), je suis parti tout joyeux vers la troisième saison. Mais avant tout consultons l'horoscope des suites des années 80. Globalement dans les bonnes trilogies dans lesquelles le second est meilleur que le premier, le troisième volet reste le moins bon (Alien³, Retour vers le Futur 3, ou beaucoup plus tard dans Spiderman 3), mais il y a une exception: personnellement je préfère Le Retour du Jedi à La Guerre des Étoiles (mais l'Empire contre Attaque reste le meilleur). Allons y prenons le comme mètre étalon, et espérons que la série suive ce modèle (je n'ai en revanche pas trouvé de saga dans lequel le meilleur épisode est le 3 à l'exception de Toy story). Jetons nous donc maintenant dans le vif du sujet! que vaut Stranger Things 3?
Cette nouvelle saison se déroule quelques mois après les évènements de la seconde, et poursuit son développement de l'univers de l'upside down. Cependant, on notera que l'on en apprend un peu moins que dans la saison précédente, celle ci mettant en place des nouveautés sur la forme (des créatures de l'upside down) mais pas sur le fond. En résulte malgré tout une saison plus sombre, plus trash (mais bon on est encore dans l'équivalent -12 tout va bien), qui met en scène une nouvelle facette des années 80: La Guerre Froide. Car oui ça y est les soviets apparaissent dans la série, bien qu'ils aient étés déjà mentionnés dans la saison 2 (indice subtil), sans doute car les Etats Unis ont suffisamment fait de conneries avec les portails interdimensionels jusqu'alors. Cette saison nous offre encore une fois une histoire complexe, suivant différentes intrigues parallèles, toutes liées telles les pièces d'un puzzle (aucun personnage n'a conscience de la situation dans son ensemble avant le final, ce qui est, à mon sens une excellente idée (dans la saison 2, les intrigues parallèles ne formaient pas un puzzle, il s'agissait réellement d'intrigues différentes). Encore une fois, la grande force du récit est d'avoir des personnages attachants et divers. Et à ce niveau, la saison 3 nous montre encore une belle évolution: outre les monstres venus d'autres mondes, les enfants comme les adultes doivent désormais affronter l'adolescence, et cela les pousse à se remettre en question, tant collectivement (groupe d'amis) qu'individuellement. Apparaissent alors des tensions réelles entre les personnages, et je crois que cette saison nous montre une des meilleures écritures de la crise d'adolescence, vue tant du point de vue des parents que de celui des jeunes (je ne dirais donc plus les enfants^^). On notera que la prestation est toujours meilleure à chaque saison de la part des ces jeunes acteurices, qui semblent parfaitement s'identifier dans leur rôle.
Cette saison a cependant un point faible par rapport aux précédentes: l'humour. Je n'ai rien contre l'humour, au contraire, et je dois avouer que certains traits d'humours sont vraiment drôles. Mais parfois, leur présence semble quelque peu inappropriée, notamment dans des scènes dramatiques, ou carrément importantes pour la survie des personnages. Majoritairement bien écrit, cet humour donne malheureusement parfois la sensation d'avoir été posé un peu au hasard pour détendre l'atmosphère dans des moments de tensions (en revanche si il y a bien une chose d'appréciable dans cette saison, c'est d'y avoir glissé une séance ciné d'un excellent film, et voir les gens applaudir à l'arrivée de son générique ça fait quelque chose^^. Mon petit coeur de fan en a été tout chamboulé). En conclusion cette saison est sans doute meilleure que la première, et poursuit dans la lignée de la seconde, développant toujours plus les personnages, et montrant de nouvelles facettes de l'univers, mais elle est parfois plombée d'une touche d'humour forcée, et ne prend pas assez de risques en présentant des nouveautés dignes de celles de la saison précédente. En résulte un divertissement très haut de gamme, toujours vraiment très plaisant à suivre, et des personnages toujours plus extraordinairement attachants, et des enjeux globalement bien développés. Vivement la saison 4^^. 8/10
J'ai oublié de parler d'une chose valable pour les 3 saisons: la musique. La bande originale est vraiment prenante, je pense notamment au thème de l'upside down, digne des plus grands thèmes de films de montres, et reconnaissable parmi tant d'autre. Quand au musiques existantes utilisées, que dire: on nous sers réellement le top du top. Certains morceaux sont d'ailleurs issus des années 70, voire sont anachroniques (la reprise de "Heroes" de Peter Gabriel, bien que l'originale existait évidemment déjà en 1985), mais leur effet est toujours important: ils ne sont pas choisis au hasard. Et ça, quand on compare aux films nostalgiques actuels qui ne savent parfois même pas utiliser leur propre thème comme il faut, c'est une qualité indéniable.
Bref, j'ai beaucoup aimé Stranger Things: C'est un très bonne surprise. C'est d'autant plus incroyable que je partais avec un regard négatif. Mais pourtant, c'est une très bonne série: la nostalgie n'est absolument pas excessive, car les années 80 ne sont qu'un contexte, dans lequel on nous raconte une histoire prenante. Alors oui, ça fait évidemment penser, rêver années 80, et on aimerait aller y faire un tour en DeLorean sur le champ. Mais à la différence du blockbuster nostalgique, Stranger Things, rend hommage intelligemment à ses maitres, et utilise leur savoir faire pour créer quelque chose de nouveau (à partir de la saison 2 et 3), ou même lorsqu'elle ne fait que reprendre des éléments connus (saison 1), nous offrir un divertissement très très haut de gamme, qu'il sera toujours plaisant de suivre, d'autant plus lorsqu'on connait les références, grâce à des personnages toujours plus attachants et qui, par leur diversité, permettent à chaque spectateur de s'identifier à l'un d'eux (ou plusieurs ^^). Quand on aime les films des années 80, et que l'on voit ce qu'en font les majors du cinéma, Stranger Things est un véritable cadeau, sorte de madeleine de Proust, qui nous montre que la suite et le remake ne sont pas forcément l'unique moyen de nous replonger dans nos oeuvres fétiches, ni de leur rendre hommage.
(7+9+8)/3= 8. Le note finale de l'ensemble est donc pour le moment 8/10.
Vivement la saison 4, dont la critique sera évidemment ajoutée au sein de celle ci.
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Créée
le 19 févr. 2021
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