"Dans un monde à l'envers réellement renversé le faux est un moment du vrai" (Livre du Grand Tout)

Bon, je ne voulais pas écrire de critique ici avant que le système de notification de SC soit réparé (je continu à recevoir des tas de notifs sans savoir d'où elles viennent et parfois avec des liens complètement beugués), mais visiblement, ça n'arrivera pas avant l'an 2381... Tant pis. Je signale en préambule ce point de détail pour 2 raisons :

- Primo, j'aime bien râler (the French's way toussa) et ça me fait du bien de cracher ma bile contre les gestionnaires techniques du site SC qui ne sont pas foutu, en plusieurs mois, de régler un problème comme celui là (ou à défaut de le régler, au moins de communiquer dessus)

- Deuxième primo, afin d'expliquer pourquoi j'écris cette critique bien trop longtemps après le visionnage de l'oeuvre. Du coup, c'est plus du tout frais dans ma tête. Du coup, je vais avoir du mal à être précis et structuré ici... Mes excuses pour cette critique bancale donc.

Du coup quoi dire sur cette Série évènement? Et bien globalement, c'était plutôt une agréable surprise.

J'ai mis beaucoup de temps à me lancer, parce que cette série me faisait peur.

Je craignais fortement ce que j'appellerais le "syndrome Ready Player One" ; c'est à dire une oeuvre qui n'est là que pour balancer des shoots de nostalgie, sans aucune retenue, jusqu'à la nausée.

Alors oui, c'était cool les années 80/90... Oui, y a plein de trucs qui manquent. Oui, comme moi et d'autres, nous étions gosses à ce moment là, nous avons dessus un regard assez tendre et complaisant. Oui, le monde se barre tellement en sucette aujourd'hui que par beaucoup d'aspects, on peut regretter cette époque, où Groland faisait encore figure de caricature et non de retranscription fidèle de la réalité... Ok, j'entends toussa. Mais bon, moi, la nostalgie par intraveineuse, ça peut facilement me gaver, notamment parce que, à l'instar d'autres astuces d'écritures (gore à outrance, auto-dérision perpétuelle, nudité à tout va, wokisme appuyé etc.) c'est souvent utilisé comme un "cache-misère", visant à faire oublier de manière un peu artificielle, l'indigence artistique de ce que l'on nous sert...

Mais dans le cas de Stranger Things, je dois bien reconnaitre que à mes yeux, la qualité globale est suffisamment correcte (voir plus) pour que la pilule coulisse avec plaisir.

Déjà, commençons par ce qui m'a le plus plu là dedans : les acteurs/actrices. Tous très bon. C'est d'autant plus notable qu'il y a un paquet de gosses et qu'il est de notoriété publique que bien diriger des gamins, c'est pas toujours facile. Mais là, rien à dire ; tout sonne juste. C'est vraiment agréable de suivre leurs péripéties et leurs interactions. Mention spéciale pour Dustin qui est juste génial et qui forme vraiment un duo hyper attachant avec le Steeve.

Ensuite, la réal'. Comme je le répète souvent, je ne suis pas un spécialiste et c'est peu de le dire, donc je vais pas m'aventurer dans des détails techniques sur lesquels je bitrais pas grand chose, mais de mon regard de profane, tout cela me semble très pro, très soigné, très immersif. Bref, rien à redire.

A noter aussi, pour en revenir au point dont je parlais plus haut, que j'ai assez apprécié le fait que la Série soit arrivé à plus ou moins se focus sur un délire relativement précis. J'avais très peur au départ que ce soit un gloubiboulga informe de tous les thèmes cool et populaires de la pop-culture et qu'en sus des monstres de la dimension parallèle et autres complots militaro-industriels, on nous rajoute par dessus des artefacts Sacrés Egyptiens, des Zombies, des Extra-terrestres, des Vampires, des voyages dans le temps etc etc... Ce n'est pas le cas et c'est tant mieux.

J'aime bien aussi la façon dont la Série a su me surprendre sur quelques aspects. Par exemple au niveau de l'évolution de personnage. Je pense par exemple à Steeve, dont tout est fait pour nous faire croire au début qu'il sera la sale tête-à-claque, le copain toxique qui fera au mieux figure d'antagoniste de 3ème catégorie, pour finalement devenir un des protagonistes les plus attachants, sympathiques et utiles du groupe.

L'humour a aussi souvent su faire mouche avec moi.

La Saison 1, je l'ai vraiment beaucoup apprécié avec cette vibe "seuls contre le monde" et avec presque (toute proportions gardées) un petit parfum "Utopiesque" (les vrais comprendrons) par moment (l'intrigue de base s'inspire même d'expérimentations secrètes véridiques).

Maintenant, malgré ces éloges, je dois quand même dire que tout n'est pas au beau fixe non plus.

Déjà, si j'ai adoré la Saison 1, je ne peux pas en dire autant de toutes les autres. Notamment la dernière, qui me semblait de trop (j'avais vraiment l'impression que la fin de la saison 3 (je crois, je mélange peut être mes pédales avec mes pinceaux...) était une vraie Fin et n'appelait pas spécialement de suite) et qui a fait pas mal monter la sauce, pour une résolution très médiocre.

Je trouve qu'il commence vraiment à y avoir ce sentiment (très commun à la plupart des séries longues) de lourdeur et de "on tourne un peu en rond là non?", qui est un peu triste.

Ensuite, certains choix de narration n'étaient pas super adroit non plus. Par exemple le délire avec les vilains Soviétiques... Bon... Moi, je veux bien que les Russes soient très très très méchants ; à force, j'ai fini par intégrer ce concept, donc ok no problémo. En revanche, niveau crédibilité, le coup des Russes qui ont construit tout une base militaro-scientifique géante qui fait des milliers de kilomètres, sur le territoire Américain, avec toute la logistique que cela suppose, sans que personne n'ai rien grillé (à part notre joyeuse bande de trublions), je regrette, j'ai beau me contorsionner dans toutes les positions possibles, j'arrive pas une demi-seconde à y croire ; ce qui rend littéralement TOUS les enjeux de cette saison là complètement abscons et ridicules.

Ajoutons au registres des trucs qui m'ont fait un peu sortir du délire, la fausse mort de Hopper (gentiment spoiliée par les vignette de miniature de Netflix d'ailleurs) un peu honteuse et qui nous amène tout un arc narratif plutôt long, chiant et dispensable... On peut aussi parler de la parenthèse "Gang de Kali", échappé de la Série Narcos, et qui était complètement HS ici.

Bref, une Série très agréable à suivre, une bonne surprise, mais qui aurait gagnée à se terminer plus tôt et qui à l'heure où j'écris ces lignes et où la Série est (si j'ai bien tout lu Freud) encore en cours de production, m'inspire au niveau des épisodes à venir, plus de crainte que de hype.