Dans la petite ville de Guararanhém, trois travelos magical girls ont pour mission de protéger la communauté “LGBTQIXYZ” et son égérie, Goldiva.
Une parodie drag-queen des Powerpuff Girls venue du brésil, juste après l'élection du très homophobe Bolsonaro ? Voilà qui avait de quoi piquer mon intérêt, même si je ne suis qu’un mâle blanc cis-hétéro qui n’y connait pas grand chose.
Super Drags, donc, est là pour parler des drag-queens, alors attendez à bouffer des faux cils, des phallus dans tous les sens et des blagues du cul. Ce n’est en soi pas un gros soucis, même si la série n’est pas subtile pour un sou. De l’histoire plate au message bateau, ça ne vole pas haut. Passé le postulat de base —accepter la différence, et même en être fier—, la série ne raconte pas grand chose.
Mais après tout, ce n’est clairement pas le but de Super Drags de verser dans le commentaire social. C’est juste un énorme trip décomplexé, en témoignent les deux antagonistes : un prophète homophobe d’une église fan de dinosaures et une sorcière drag-queen cherchant à retrouver sa jeunesse en aspirant "l’étincelle des pédales”. Malheureusement, même de ce côté, le contrat n’est pas rempli. Le rythme est poussif et les blagues tombent à plat. J’ai du rire cinq fois en autant épisodes —i.e. l’ensemble de la série—, en particulier pour la chanson évangéliste complètement débile. Après, je ne suis peut-être pas son public cible. Peut-être que cette série ne s'adresse après tout qu'à ceux/celles qu'elle dépeint, mais ce serait bien dommage.
Un mot enfin sur la forme. Le sound design est vraiment mauvais. Les bruitages en particulier font toc et le tout manque de punch, en particulier dans les scènes d'action. Quant à la direction artistique simpliste, c’est évidemment une affaire de goût, mais je trouve que ça plus vulgaire que “fabulous".
Bref, malgré un concept pour le moins unique, Super Drags n’a pas grand chose pour elle (lui ?) : ni subtile, ni drôle, ni intéressante… À la fin, un personnage passe une petite annonce pour demander au public de pousser Netflix à renouveler la série. Ce sera sans moi.