Super Hero Family, c’est un peu comme si tu mélangeais un soap familial classique avec une pincée de super-héros, le tout saupoudré d’une dose de drames domestiques. Tu te dis que ça pourrait être explosif, voire fun, mais au final, c’est plus "super normal" que "super génial". On aurait pu s’attendre à une version super-chargée des Indestructibles, mais ce que l’on obtient ressemble davantage à un épisode un peu plus énergique de Desperate Housewives avec des pouvoirs en bonus.
L’histoire suit la famille Powell, qui, après un accident d’avion (et une substance mystérieuse, bien sûr), se retrouve dotée de superpouvoirs. Jim, le père, devient une sorte de super-héros à la force surhumaine, sa femme Stephanie se transforme en une super sprinteuse (parfaite pour éviter les embouteillages), leur fille Daphne développe la capacité de lire les pensées (pratique pour les examens, on suppose), et leur fils JJ, jusque-là un peu à la traîne en classe, devient un génie surdoué. Jusque-là, tout va bien : une famille américaine classique qui doit soudain jongler entre ses problèmes de tous les jours et ses nouvelles capacités dignes des Avengers.
Le problème, c’est que Super Hero Family (aussi connu sous le titre No Ordinary Family) essaie de faire trop de choses à la fois. D’un côté, on te présente une série sur les superpouvoirs et les aventures héroïques que cela pourrait entraîner, mais de l’autre, on se retrouve avec une série axée sur les conflits familiaux et les relations quotidiennes. Les scènes où Jim combat des criminels avec sa force brute ou où Stephanie s’élance à la vitesse de la lumière sont souvent contrebalancées par des disputes sur qui fait la vaisselle ou comment gérer les problèmes scolaires de JJ. C’est comme si la série ne savait pas si elle voulait être une version "super" d’un drama familial ou un show de super-héros avec un cœur tendre.
Le casting est pourtant solide. Michael Chiklis, qui incarne Jim, fait de son mieux pour incarner ce père de famille bien intentionné, mais un peu maladroit dans son rôle de justicier improvisé. Julie Benz, en tant que Stephanie, essaie de jongler entre son rôle de scientifique surbookée et de super-maman qui doit courir littéralement partout. Mais malgré les talents des acteurs, l’alchimie super-familiale ne prend pas vraiment. Chaque personnage semble coincé entre son quotidien (déjà compliqué) et ses super-aptitudes, ce qui pourrait être une source d’humour ou de tension… mais qui finit par être un peu trop terre-à-terre.
Les superpouvoirs, parlons-en : on espérait que Super Hero Family nous offrirait des scènes d’action palpitantes, des confrontations avec des super-vilains, ou au moins des situations amusantes où les pouvoirs seraient utilisés de manière créative. Mais la plupart du temps, les pouvoirs sont sous-exploités ou servent de prétexte à des situations domestiques banales. Jim soulève une voiture pour impressionner ses voisins, Stephanie utilise sa vitesse pour arriver à l’heure à une réunion, et Daphne écoute les pensées de ses camarades pour découvrir des secrets de lycée. Ça manque cruellement de piment, et on se dit qu’avec des superpouvoirs pareils, ils auraient pu faire tellement plus.
La série essaie bien d’introduire une trame plus sombre, avec des conspirations secrètes et des méchants aux motivations mystérieuses. Mais là encore, ça retombe un peu à plat. Les antagonistes n’ont pas vraiment de charisme, et les intrigues secondaires manquent de profondeur. On sent que la série voudrait s’engager sur la voie d’un thriller super-héroïque, mais elle semble trop frileuse pour vraiment aller au bout de ses idées. Résultat : des intrigues secondaires qui ne tiennent pas vraiment la route et des "méchants" qui, franchement, n’auraient pas fait peur à un ado.
Visuellement, la série fait le job, mais sans grand éclat. Les effets spéciaux sont corrects, mais rien qui te fasse sauter de ton canapé. Les scènes d’action sont souvent prévisibles et manquent de créativité. Tu as l’impression que la série a peur de vraiment s’amuser avec ses propres concepts. On attend des séquences épiques ou des confrontations spectaculaires, mais on se retrouve avec des petites bagarres dans des parkings ou des démonstrations de pouvoirs assez timides.
Le gros problème de Super Hero Family, c’est qu’elle ne sait pas trop sur quel pied danser. Elle hésite constamment entre être un drame familial touchant et une série d’action super-héroïque. Au final, elle n’excelle dans aucun des deux domaines. Le côté "super" est trop sage, et le côté "familial" manque de subtilité. Les enjeux sont souvent trop faibles pour une série qui, avec un concept pareil, aurait pu devenir beaucoup plus amusante ou beaucoup plus intense.
En résumé, Super Hero Family est une série qui, malgré un concept prometteur et un casting solide, reste coincée dans une routine trop ordinaire. Si tu cherches une série qui te fait réfléchir sur la difficulté de jongler entre la vie de famille et les superpouvoirs, avec des conflits d’adolescents et des drames parentaux en prime, elle pourrait te plaire. Mais si tu espérais une série qui met vraiment en avant l’action et l’héroïsme, tu risques de finir par te demander où sont passés les vrais moments super excitants.