Quand sauver le monde devient aussi compliqué que choisir sa tenue

Supergirl, c’est un peu comme si on avait pris le costume de Superman, qu’on l’avait taillé pour une petite sœur, et qu’on avait essayé de recréer la magie de Metropolis, mais avec un peu trop de paillettes et de clichés. L’idée de suivre Kara Zor-El, la cousine de l’Homme d’Acier, est plutôt sympa sur le papier. Mais à l’écran, la série donne souvent l’impression de vouloir jongler entre le drame adolescent, la comédie romantique, et les combats contre des méchants plus plats qu’un épisode de télé-réalité.

Dès les premiers épisodes, on voit bien que Supergirl veut nous offrir une héroïne forte, mais la série semble passer plus de temps à nous rappeler que, malgré ses super-pouvoirs, Kara est une fille normale avec des "problèmes de filles". Entre ses doutes existentiels sur le fait d’être une super-héroïne et ses tracas au boulot, on se demande parfois si le vrai enjeu n’est pas de choisir entre sauver le monde ou réussir sa carrière de journaliste. Le ton léger et un brin naïf peut être rafraîchissant au début, mais finit rapidement par tourner en rond.

Côté action, Supergirl fait le job, mais sans grande originalité. Les combats contre les méchants de la semaine sont sympas, sans être mémorables. Les effets spéciaux oscillent entre le correct et le franchement basique, et même si Kara envoie valser des ennemis dans les airs, il manque cette tension épique qu’on attend d’une série de super-héros. On est plus dans le "super-héros de bureau" que dans l’épique à la Justice League.

Les méchants, parlons-en. Ils apparaissent et disparaissent presque aussi vite que leurs motivations. On ne retrouve pas ici des antagonistes profonds ou complexes. Ils sont souvent réduits à des figures unidimensionnelles avec des plans de conquête qui ne tiennent pas la route. Même les fans de l’univers DC pourraient être déçus par la manière dont certains personnages iconiques sont utilisés.

Ce qui sauve un peu la série, c’est Melissa Benoist dans le rôle de Kara. Elle réussit à rendre le personnage attachant malgré tout, avec son énergie positive et sa maladresse charmante. Mais même son jeu ne parvient pas toujours à compenser des dialogues trop simplistes et des intrigues qui frôlent souvent la surface sans jamais aller plus en profondeur.

Et puis, il y a les sous-intrigues amoureuses et les drames de bureau, qui prennent beaucoup trop de place. Kara jongle entre ses relations amicales, ses crushs, et son travail à CatCo comme si elle participait à une comédie romantique, le tout avec une galerie de personnages secondaires qui semblent parfois être là uniquement pour remplir les cases "meilleur ami fidèle" et "patronne impitoyable".

Le message féministe de la série, bien qu’important, est parfois traité de manière trop évidente, presque simpliste. Supergirl essaie de porter haut les valeurs d’émancipation et de confiance en soi, mais ces thèmes finissent souvent par être noyés dans des intrigues qui donnent la priorité à des problèmes mineurs ou des dilemmes simplifiés à l'extrême.

En résumé, Supergirl est une série qui tente de jongler entre la légèreté et le sérieux, mais finit souvent par perdre son équilibre. Entre les combats décevants, les drames personnels qui prennent trop de place, et des méchants qui manquent de charisme, la série donne l’impression de ne jamais vraiment décoller. Si tu cherches une série de super-héros pour te détendre sans trop de prises de tête, elle peut faire l’affaire, mais ne t’attends pas à voler très haut avec Kara et ses aventures.