Do I look like Paris Hilton?
Non, Dean, tu ne ressembles pas à une bimbo blonde décérébrée. Et c’est heureux !
Supernatural, c’est une série qui baigne dans le surnaturel venu de tous les horizons (on y retrouve aussi bien de la mythologie comme du folklore du vieux et du nouveau continent) dont l’action est menée tambour battant par un duo d’acteurs absolument fantastique : Jensen Ackles et Jared Padalecki, qui jouent respectivement Dean et Sam Winchester.
Ces deux frères voient leur vie basculer lorsqu’un soir, alors que Sam n’est encore qu’un bébé, leur mère se retrouve collée au plafond, grièvement blessée, avant d’être brûlée vive sous le regard de son mari et de son fils aîné. A la suite de ça, le père Winchester décide de partir sur les routes pour détruire tous les démons qu’il trouvera sur sa route, en espérant tomber un jour sur celui qui a emporté sa femme. Si Dean et Sam le suivent au début, ce dernier change de voie à l’adolescence en s’engageant dans des études universitaires. A partir de là, les deux frères ne seront quasiment plus en contact. Jusqu’au jour où Dean refait surface pour apprendre à son cadet que leur père a disparu sans laisser de trace.
Et c’est à partir de là que la série commence. Très rapidement, le spectateur se retrouve avec les deux pieds dans le plat et la tête dans le gros sel, pour suivre ce couple que tout semble opposer au début mais dont les membres se ressemblent plus qu’ils ne le pensent. Les deux frères n’ont en effet pas le même caractère : Dean est un instinctif, impulsif, bon vivant, qui voue un culte à son antique voiture, tandis que Sam est plus pragmatique, cartésien (aussi étrange que cela puisse paraître vu dans quel monde ils baignent) et anxieux. Cependant, les deux ont un excellent sens de l’humour et une grande passion pour le hard-rock-métal-(insérez le nom d’une musique qui fait beaucoup de bruit).
C’est d’ailleurs l’alchimie du duo qui fait tout le ciment de la série. Déjà, elle se démarque tout de suite de ses consœurs puisque les héros sont du même genre et apparentés (exit donc les couples qui se forment en cours d’histoire comme on pourrait s’y attendre dès la première seconde de formation du duo). Ensuite, j’évoquais leur sens de l’humour ô combien important dans cet univers finalement très sombre (la mort est régulièrement évoquée et la plupart des épisodes se passent la nuit). Il allège en effet l’ambiance souvent lourde qui règne autour des protagonistes et rend donc le visionnage de cette série moins oppressant. Par ailleurs, les réalisateurs démontrent aussi un goût certain pour l’autodérision (séries du genre et fans en prennent pour leur grade). Ce qui n’empêche pas la plupart des épisodes d’être sérieux, voire dramatiques (non mais, l’épisode du loup-garou… bonjour la déshydratation !).
Si lors du visionnage de la première saison, vous avez l’impression que la disparition du père n’est qu’un prétexte pour produire des épisodes distincts les uns des autres, poursuivez votre lecture. Au fur et à mesure, ce fil rouge va prendre de plus en plus d’ampleur et va vous plonger dans un mystère nettement plus grand que celui de départ et dont l’impact ne sera pas des moindres sur Sam et Dean. D’ailleurs, à mesure que l’on avance dans les saisons, on se rend compte qu’il est essentiel d’avoir vu certains des épisodes précédents (ceux avec l’illusionniste pour ne citer que lui). Supernatural ne fait donc pas partie de ces séries sans trame de fond, dont on peut voir les épisodes en vrac.
Je ne saurais trop combien vous conseiller de le voir en VO (Dean risque d’ailleurs de vous surprendre), les deux acteurs principaux étant excellentissimes. En fait, tous les acteurs sont très bons. La musique est top (même pour les non-amateurs de métal, comme bibi). L’image est un peu sombre du fait de l’omniprésence de la nuit (favorable aux démons) mais la caméra ne bouge pas dans tous les sens. Pour ce qui est de l’histoire en elle-même, les rebondissements sont nombreux et permettent de maintenir le spectateur en haleine. Toutefois, comme elle s’assombrit de plus en plus à mesure que le temps passe (les épisodes où le rire remplace la peur s’espaçant davantage), j’avoue avoir eu un peu de mal à terminer la saison 4. La cinquième me réconciliera peut-être avec les frères Winchester ?