Supernatural
6.5
Supernatural

Série The CW (2005)

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Impala 1967, motels, junk food & démons

Série fantastique facile voire agréable à suivre et parfois même jouissive. La première saison est pourtant imbuvable, poussive et répétitive, constituée de stand-alones usant jusqu'à la corde les codes éculés du genre horrifique et le sempiternel canevas "Ouverture-enquête-danger-action-conclusion". Toutefois, les atmosphères toujours extrêmement soignées, le thème du road-trip fantastique, de bons dialogues, une bande sonore efficace et une certaine qualité de réalisation ne la rendent pas désagréable à suivre mais la lassitude, voire l'exaspération, pointent très rapidement.

Puis, peu à peu, la dynamique entre les frères Winchester s'installe et devient le pilier de la série tant dans sa facette comique que dramatique. Les épisodes se diversifient et s'éloignent de la soporifique et répétitive chasse aux fantômes pour aborder d'autres pistes et d'autres schémas narratifs. L'on croisera vampires, démons, zombies, shape-shifters, loups-garous, djinns, voyages temporels et autres joyeusetés. Des personnages secondaires réguliers font enfin leur apparition et l'univers de Supernatural paraît moins vide et moins artificiel.
L'intrigue principale se fait ainsi bien plus présente, se développe de manière dense et déroule une mythologie de plus en plus intéressante et surtout toujours des plus cohérentes. Les saisons et leur fil rouge ne font jamais appel à des twists improbables mais opèrent une parfaite gradation - chaque saison ayant son thème et ses enjeux clairement annoncés qui s'imbriquent dans l'image générale de l'univers et de l'épopée des Winchester. La fin de la saison 5 était ainsi le point d'orgue et l'achèvement logique de la fin de la première saison et même d'avant la série. Elle offrait une parfaite conclusion à la série.

Malheureusement, le départ du créateur et showrunner Eric Kripke qui avait toujours prévu cinq chapitres n'a pas signé la fin de Supernatural et sa reprise par Sera Gamble, pourtant présente depuis les débuts, a brisé cette élégante cohérence. Le show semble depuis deux déjà saisons à bout de souffle et en fin de course. La saison 6 est partie dans toutes les directions sans ne vraiment rien approfondir, sans événements ni épisodes réellement marquants, se contentant de recoller artificiellement les morceaux de la saison 5 et d'y greffer des intrigues maladroites. La saison 7 a perduré sur cette triste lancée et, voulant renouer avec les origines de la série, ressasse des épisodes déjà vus et revus, la verve en moins ! expulsant les quelques rares seconds rôles encore présents au lieu d'en injecter de nouveaux et poussant jusqu'à la caricature la psychologie des frères ; le tout sous un maigre fil rouge redondant, vague copie des débuts démoniaques, se clôturant sur un cliffhanger sentant trop le réchauffé. Malgré des audiences de plus en plus basses, une saison 8 est prévue mais verra à son tour le départ de Sera Gamble pour un nouveau showrunner.. Il serait néanmoins grand temps de songer à l'euthanasie.

L'héritage de Buffy dans cette alliance d'une ambiance fantastique de série B et de l'humour est clair et entièrement compris au contraire de nombreuses autres séries n'en ayant retenu que l'aspect (faussement) guimauve. L'une des facettes majeures de la série est en effet l'humour et l'auto-dérision portés en grande partie par Dean, dragueur invétéré et geek inavoué qui abreuve les épisodes de références savoureuses à la culture populaire qui évoquent souvent le travail d'écriture de Joss Whedon mais aussi par des personnages secondaires hauts en couleurs comme Ash, le touchant Bobby, le mordant Crowley ou encore le flegmatique Castiel.
De nombreux épisodes s'extirpent en outre d'un classicisme par trop académique pour offrir de véritables perles d'originalité, de mise en abyme ou d'humour (Les Ghostfacers, la convention Supernatural, l'épisode "Groundhound Day", les sauts dans le passé ou le futur, les parodies de sitcoms, de Grey's Anatomy, de Twilight, The French Mistake, etc.)


Supernatural n'est donc clairement pas une série majeure et reste en fin de compte totalement dispensable mais elle n'est certainement pas si bas du front que la première saison pouvait le laisser présager et demeure un divertissement de qualité dans le genre fantastique. A regarder régulièrement avec plaisir, un peu honteux, un peu coupable.
Nushku
6
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le 11 mars 2012

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Nushku

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