Sur écoute par ngc111

The Wire a le don de mélanger savamment la série policière avec les enjeux politiques et électoraux de la vie de Baltimore. A travers les enquêtes d'une petite unité montée spécialement pour coincer des gros trafiquants de drogue, on va être amené à suivre ces enquêtes bien entendu, mais aussi la vie des policiers, des trafiquants eux-même et des hommes/femmes politiques, des habitants de cette ville des États-Unis.

C'est la grande force de cette série : proposer des personnages très travaillés, même ceux qui ne paraissent pas essentiels au développement de l'intrigue principale ; des personnages nombreux et tous traités sans aucune forme de manichéisme, mais plutôt avec le désir de montrer toutes leurs facettes, celles d'hommes et de femmes ayant à cœur de protéger leurs intérêts mais aussi de respecter leurs propres codes de valeurs et de morale, de servir leur communauté, leurs proches ou leurs collègues.

L'autre point positif, écueil pourtant difficile à éviter, c'est que les cinq saisons parviennent à se maintenir à peu près a un même niveau de qualité, en apposant une grande idée à chaque saison malgré la continuité scénaristique de l'ensemble.
Ainsi après la première saison mettant en place la fameuse cellule d'écoute et l'enquête sur les narco trafiquants suit une deuxième saison changeant d'environnement avec l'univers portuaire du fret et des syndicats. Viendront ensuite la troisième saison et son quartier d'Amsterdam, la quatrième avec le système éducatif et la cinquième sur le monde de l'édition et du journalisme.

C'est brillant de bout en bout, on est tantôt terrifié par ce qu'il se passe, tantôt compréhensif devant les comportements pourtant répréhensibles de certains protagonistes, tantôt dégoutés par d'autres ; on s'attache à la plupart (mention spéciale aux gamins de la quatrième saison) et l'on s'interroge tout au long sur les comportements de chacun.
The Wire nous fait nous poser des questions sur la société et l'individualisme sans jamais être rébarbatif ni sacrifier sur l'autel du grand spectacle un propos réaliste mais passionnant du début à la fin.

Une maîtrise totale pour l'une des meilleure série de tous les temps !