La ville, la drogue.
Un jeu de pistes entre policiers et trafiquants, avec la misère sociale en ligne de mire.
« The Wire », c’est surtout un regard précis et impitoyable sur ces quartiers en friche pitoyablement délaissés par les pouvoirs publics, qui n’ont en réalité ni pouvoir, ni volonté de garantir une quelconque cohésion publique.
Alors, pour s’en sortir, certains se laissent tenter par les trafics en tout genre, tandis que les autres sont aspirés par l’accoutumance, la faim, l’inconfort. La série raconte la guerre que se livrent les uns pour des portions de macadam où s’écoulent toutes sortes de substances, le désarroi des autres, dont l’existence part lamentablement en fumée. Au milieu de tous, des policiers dépassés, des politiciens plus ou moins concernés et corrompus, un système scolaire aux abois.
Dans un style proche du documentaire, c’est la faillite d’une métropole qui est contée à coups d’images fortes et de dialogues frappants. Rarement une série aura fait preuve d’autant de justesse et d’esprit de contestation politique. Car il faut bien l’admettre, il y a une forme d’engagement très poussée dans cette peinture urbaine dominée par les teintes grisantes.
Enfin, comment ne pas saluer la profondeur des différents protagonistes, la plupart du temps très bien brossés, avec une psychologie développée et des cas de conscience pertinents ?
C’est tout ça qui fait de « The Wire » LE chef-d’œuvre télévisuel indépassable.