12 ans plus tard, pas une ride.
Quand après avoir vu une série télé on se met à chercher les bloopers, les meilleures citations, les documentaires, les critiques; Qu'on intègre certaines expressions, certaines mimiques et réactions dont on a été témoin pendant des heures, vissé sur sa chaise les yeux rivés sur l'écran pour ne pas perdre une miette du show, on peut à minima s'estimer marqué par l’expérience.
The Wire est une tranche de vie, segmentée en 5 saisons qui s'articulent pour former une mosaïque représentant le Baltimore des années 2000. Un fresque crue et sans concessions d'une ville malade, mise à mal par le traffic de drogue, une industrie portuaire en désuétude, une administration immobile et corrompue, un système scolaire en danger, et enfin une presse écrite vieillissante en grand écart entre survie et éthique.
Ces thèmes (dans l'ordre chronologique des saisons) sont traités à travers le quotidien de personnages récurrents - The Wire n'a pas de personnage principal à mon sens - appartenant à différentes factions (Gang / Police / Administration / Civil etc) sans mise en scène délirante ni rebondissements improbables à la différence de beaucoup de séries américaines. C'est l'une des forces de cette œuvre qui mérite à tout point de vue l'encensement des critiques aussi bien professionnelles qu’amateurs.
Le travail accompli par David Simon et son équipe aurait mérité le buzz d'un Game of Thrones ou d'un Breaking Bad et la réception médiocre de la série aux états-unis est une contradiction de plus à rajouter à la longue liste des bizarreries made in 'Murica.